Edouard Philippe a dévoilé le grand plan d’investissement promis par Emmanuel Macron. Elaboré par Jean Pisani-Ferry ce plan quinquennal doit permettre « d’amplifier l’effet des réformes économiques, fiscales et sociales » du gouvernement a souligné Edouard Philippe.
Doté de 57 milliards d’euros, le plan d’investissement doit répondre à quatre priorités : accélérer la transition écologique, édifier une société de compétences, ancrer la compétitivité sur l’innovation et construire l’Etat numérique.
20 milliards pour la transition énergétique
9 milliards d’euros seront consacrés à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements des ménages modestes et des bâtiments publics. 4 milliards d’euros serviront à la mobilité quotidienne des Français tandis que 7 milliards financeront la hausse de 70 % de la capacité de production d’énergies renouvelables.
15 milliards pour édifier une société de compétences
Afin d’apporter une réponse concrète au chômage des moins qualifiés et les accompagner vers l’emploi, 15 milliards d’euros seront dévolus pour former deux millions de personnes peu qualifiées et les accompagner vers l’emploi.
13 milliards pour l’innovation et la compétitivité
Le plan prévoit d’octroyer 13,1 milliards d’euros à l’innovation et à la compétitivité dont 3,5 milliards seront investis pour soutenir l’excellence scientifique, 4,6 milliards pour améliorer la compétitivité française et 5 milliards consacrés à l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire.
9 milliards pour construire l’Etat de l’âge numérique
9 milliards d’euros serviront à la révolution numérique afin d’offrir des services plus personnalisés aux citoyens, l’accent sera notamment mis sur la méthode du changement dans la sphère publique et sur le virage numérique du système de santé.
Quels financements ?
Le grand plan d’investissement repose sur quatre sources de financement :
- des instruments financiers, prêts, garanties, fonds propres, à hauteur de 11 milliards, notamment grâce à une mobilisation exceptionnelle de la Causse des dépôts ;
- la réorientation de crédits existants vers les finalités du plan d’investissement pour 12 milliards d’euros ;
- des mesures nouvelles pour 24 milliards d’euros ;
- l’intégration du troisième volet du programme d’investissement d’avenir pour un total de 10 milliards d’euros, dont 6 de subventions et 4 de fonds propres.
Les ministères seront en première ligne pour assurer la cohérence entre les investissements et les réformes qu’ils portent. Les crédits seront inscrits sur leur budget et seront sanctuarisés. Cela leur permettra de bien articuler les réformes structurelles qu’ils conduisent avec les investissements nécessaires pour la réussite de ces réformes. Par exemple, le ministère du Travail déploiera ensemble le plan d’investissement dans les compétences, basé sur un effort de formation inédit pour les chômeurs peu qualifiés et les jeunes décrocheurs, et la réforme du marché du travail et de la formation professionnelle.
Les investissements seront évalués et un suivi de la cohérence du plan sera organisé auprès du Premier ministre. Une sélection rigoureuse assurera que ces investissements répondent aux critères du grand plan d’investissement. Par ailleurs, un suivi attentif permettra de faire le point régulièrement sur l’efficacité des investissements. Si l’impact socio-économique des investissements est élevé, ils seront renforcés. S’il est faible, les investissements seront diminués au profit d’autres investissements du plan.