Créée en 1954, l’École Jeannine Manuel a pour mission de promouvoir la compréhension internationale par l’éducation bilingue, le brassage des cultures et une innovation pédagogique constante.
Une fondatrice engagée et visionnaire
Engagée dans la Résistance à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, Jeannine Manuel participe à la libération de Paris en août 1944. Elle rentre avec la conviction que la peur issue de l’ignorance était grandement responsable de ce conflit. Pour elle, l’ignorance provoque la peur et la peur est la chose la plus anéantissante qui soit au monde. Son projet d’école naît de cette conviction. Pour « promouvoir la compréhension internationale », Jeannine Manuel crée l’École Active Bilingue, qui ouvre ses portes en septembre 1954 et accueille douze élèves cette première année. Elle offre, dès la maternelle, un enseignement propre à nourrir par des méthodes actives et dynamiques le désir d’apprendre, de comprendre l’autre et de s’ouvrir sur le monde. Elle écrit ainsi que « le but de l’enseignement est de former des hommes complets, ce qui signifie des individus conscients de leur présence dans le monde, intéressés par le déroulement de l’histoire qui les entoure, prêts à participer à cette histoire ».
Trois écoles, une seule et même mission
Depuis sa création, l’école a pour mission de promouvoir la compréhension internationale par :
- l’éducation bilingue ;
- le brassage des cultures ;
- une innovation pédagogique constante à l’écoute des tendances, aléas et opportunités du monde extérieur.
École associée de l’UNESCO depuis 1957, l’établissement obtient son statut d’école privée sous contrat avec l’État en 1959. En 1979, il prend le nom d’École Active Bilingue Jeannine Manuel (EABJM) et s’installe au 70 rue du Théâtre dans le
15e arrondissement de Paris. L’école ouvre une antenne disposant d’un internat à Lille en 1992. La Fondation Jeannine Manuel est créée en 2004, un an après la disparition de la fondatrice de l’école. Dix années plus tard, l’école lui rend hommage à l’occasion de son 60e anniversaire et devient l’École Jeannine Manuel. À la rentrée suivante, l’École Jeannine Manuel ouvre ses portes à Londres, en plein cœur de Bedford Square. L’établissement accueille à Paris et à Lille 3 300 élèves, de la moyenne section à la terminale. L’école de Paris dispose de trois sites : Suffren, Dupleix et Théâtre ; l’internat de Lille a une capacité d’accueil de 120 places. Pour sa quatrième année, l’école de Londres accueille 440 élèves et comprend actuellement toutes les classes de la petite section à la seconde. Les classes de première ouvriront dès la rentrée prochaine.
L’innovation au cœur du projet
L’École Jeannine Manuel mène depuis sa création une réflexion sur les enseignements, leurs objectifs et les moyens de les atteindre. Deux sources distinctes irriguent l’innovation : une veille pédagogique à la recherche des meilleures pratiques dans le monde et la créativité des équipes. À l’écoute des sciences cognitives, l’école s’appuie notamment sur les travaux de Carol Dweck, professeur à Stanford, dont la théorie du Growth Mindset souligne le rôle de l’effort dans les apprentissages, et sur les quatre piliers de l’apprentissage formulés par Stanislas
Dehaene, professeur au Collège de France : attention, engagement actif, retour d’information et consolidation. L’objectif est de favoriser l’engagement actif des élèves, tout en leur faisant prendre conscience de leurs progressions. La métacognition, autrement dit la perspective qu’ont les élèves sur leurs propres apprentissages, est un levier motivant et essentiel.
Cette pédagogie active repose sur cinq piliers :
- veiller à la solidité des apprentissages fondamentaux ;
- amener les élèves au bilinguisme ;
- pratiquer le travail collaboratif ;
- développer l’autonomie ;
- nourrir la curiosité, la créativité et l’appétit de culture.
Animés par la volonté de faire progresser les élèves, les enseignants travaillent au développement des compétences, comme en témoigne entre autre la création de nombreux chantiers et projets tels que les ateliers d’écriture conçus et mis en œuvre avec Michel Zorman et le chantier orthographe, basé sur les travaux de Michel Fayol. Conçu sous la direction de Georges Charpak, le programme IQS, dont l’acronyme signifie Itinéraires de Questionnement Scientifique, est enseigné au collège et repose sur trois piliers : le questionnement scientifique, le raisonnement et l’expérimentation, l’histoire des sciences et des scientifiques. Transversal et décloisonné, l’enseignement se fait à partir du questionnement et utilise le Problem based learning. Il intègre la physique, la chimie, les sciences de la vie et de la terre et la technologie. Il a depuis plusieurs années été diffusé à d’autres établissements français.
L’établissement a en outre été le premier en France à mettre en place un programme complet de well-being. L’école s’est d’abord penchée sur le programme SEAL (Social and Emotional Aspects of Learning) chez les tout petits. Puis une enseignante a été missionnée pendant un an afin de chercher un programme de well-being adapté à l’école. Elle a découvert les travaux d’Ilona Boniwell, scientifique renommée dans le monde de la psychologie positive, qui ont été adoptés du CM1 à la 5e. Chaque séance s’appuie sur des exercices concrets et donne lieu à des discussions. Ces ateliers ont permis de créer une vraie méthode (avec des supports disponibles en ligne), à laquelle tous les enseignants ont été formés. L’école travaille en outre avec les 5e sur le programme Spark Résilience afin de mieux armer les élèves face aux difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Des ateliers de méditation de pleine conscience ont également été mis en place pour les plus grands.
Univers multiculturel et ouverture sur le monde
Avec 80 nationalités, toutes les cultures et toutes les religions, notre mission est de faire que tous les élèves et la communauté éducative se comprennent et vivent ensemble en harmonie. Un tiers des élèves de l’école sont français, un tiers sont binationaux et un tiers sont non-francophones. Ce multiculturalisme est inscrit dans les dynamiques d’apprentissage de l’école. À Paris, une centaine d’élèves arrive chaque année de l’étranger sans maîtriser la langue française. Ces élèves constituent le cœur de la diversité culturelle de l’école. Ils rejoignent le Programme d’adaptation au sein duquel ils reçoivent un enseignement de français intensif basé sur l’immersion et adapté aux besoins de chacun. L’anglais leur est enseigné selon leur niveau. Ces cours de soutien leur permettent de s’adapter à la France tout en poursuivant leur progression scolaire.
Apprendre, c’est aussi sortir du cadre scolaire. L’école et les enseignants organisent ainsi chaque année de nombreux voyages et sorties encadrés par des professeurs. Permettant aux élèves de découvrir leurs propres talents, ces activités sont aussi autant d’occasions d’immersion culturelle qui nourrissent et renforcent leur bilinguisme, tout en leur procurant une ouverture sur le monde. Tout au long de leur scolarité, les élèves pratiquent des activités faisant appel à leur créativité et leur engagement social. Leur participation à ces activités est indispensable à l’obtention du High School Diploma, diplôme de fin d’études certifiant le caractère international de l’école, et reconnu dans toutes les grandes universités américaines.
L’École Jeannine Manuel est, à Paris comme à Lille, une section internationale américaine pour le primaire, le collège et le lycée. L’école figure sur la liste des sections internationales fixées chaque année par arrêté ministériel. Les sections internationales s’inscrivent en effet dans le cadre de partenariats bilatéraux conclus entre la France et les États étrangers ou des organismes représentant leur système éducatif. Les élèves comme les enseignants y sont français et étrangers.
Un bilinguisme français-anglais ambitieux et exigeant
Depuis une vingtaine d’années et grâce aux progrès des sciences cognitives, toutes les études le confirment : être bilingue contribue à une plus grande plasticité cérébrale, une amélioration des réserves cognitives et en conséquence une plus grande flexibilité intellectuelle. La pratiques de l’alternance des codes linguistique permet aux enfants bilingues de développer plus facilement leurs capacités d’attention, de planification, de résolution de problèmes et de concentration.
Dès sa création en 1954, l’École Jeannine Manuel s’est penchée sur le sujet et a travaillé sur les mécanismes d’apprentissage d’une langue étrangère chez les jeunes enfants, tout en concevant puis en faisant évoluer ses propres méthodes. Pilier de sa pédagogie active, le bilinguisme français-anglais est au cœur de son projet. Il s’agit de la capacité à s’exprimer, en français comme en anglais, à l’oral comme à l’écrit, avec la même précision, la même finesse. Il implique un apprentissage précoce et une véritable immersion culturelle. L’école est un établissement bilingue où les professeurs enseignent tous dans leur langue maternelle et où une part importante des enfants est de langue maternelle anglaise ou française.
Les méthodes utilisées à l’école définissent une progression rigoureuse du vocabulaire et de la syntaxe. Elles s’appuient sur trois principes fondamentaux : l’immersion dans la langue, le jeu et le succès. L’imitation et la multiplication des interactions entre les enfants participent également à l’acquisition de la langue. L’enseignement repose sur cette base essentielle voulant qu’apprendre une langue ne peut se faire indépendamment des autres apprentissages. Tout se fait alors de façon naturelle, et l’évolution suit les acquisitions des enfants, notamment en lecture. On passe donc progressivement du travail de l’anglais au travail en anglais.
Les élèves terminent leurs études secondaires en préparant soit le Baccalauréat français à option internationale (OIB), qui clôt leurs études en section internationale américaine, soit le Baccalauréat international (IB), deux diplômes reconnus par les plus grandes universités du monde. À Londres, la promotion 2020 sera la première à passer le Baccalauréat. Les élèves auront le choix entre l’OIB (section internationale britannique) et l’IB.
Les deux diplômes sont également prisés par les universités les plus prestigieuses du monde entier. Les élèves doivent donc choisir le baccalauréat qui correspond le mieux à leurs goûts et leurs talents pour obtenir les meilleurs résultats et donc les meilleurs dossiers. La seule restriction actuelle en France concerne les élèves qui souhaitent intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles ou faire médecine. Pour ces cas, l’OIB est fortement recommandé.
L’apprentissage du chinois pour développer sa part d’Asie
Depuis 2004, le chinois est enseigné une demi-heure par jour du CE2 au CM2 au sein de l’École Jeannine Manuel. L’enseignement se poursuit ensuite dans le secondaire à raison de trois périodes par semaine. Tout au long de ces dernières années, l’établissement a su nouer des partenariats avec de prestigieux établissements à Shanghai et Beijing, dont ceux de Shijia, Fudan, Beijing n°4 et Beijing n°8, permettant ainsi à ses élèves d’effectuer au moins un voyage en Chine au cours de leur scolarité. Des diplômes officiels reconnus par la Chine valident cet enseignement. La quasi-totalité d’entre eux passent ainsi et réussissent le Youth Chinese Test (YCT) 3 en 4e, de même que le HSK3 en seconde.
La transmission de la culture passe par la langue. En étudiant le mandarin, les élèves s’ouvrent ainsi progressivement à la culture chinoise et au monde asiatique, qui sont inscrits dans leur avenir.
La langue chinoise a deux particularités : c’est une langue qui possède quatre tons et dont l’écriture n’est pas alphabétique puisqu’elle utilise les idéogrammes. L’enseignement du mandarin permet, d’une part, d’accroître l’acuité des élèves à percevoir et à reproduire des sons nouveaux et, d’autre part, de développer leur mémoire visuelle grâce à l’apprentissage des caractères. Leur habileté graphique et leur motricité fine sont en outre stimulées par la reproduction de ces caractères. En sollicitant le cerveau et en en modifiant les circuits tout en créant de nouveaux réseaux neuronaux et de nouvelles connections, l’apprentissage du mandarin développe ainsi la plasticité cérébrale.
Comme en anglais, le programme est fondé sur l’immersion dans la langue, l’acquisition du vocabulaire et des structures utilisées par des enfants chinois du même âge. L’enseignement du chinois débute en CE2, deux heures par semaine. L’accent est mis sur l’oral et les élèves sont directement plongés dans la langue.
Aider les élèves à se projeter dans l’avenir
Dès la classe de troisième, les élèves s’informent en assistant à des réunions de présentation sur les études dans les différents pays. Ils affinent ainsi leur projet de la seconde à la terminale. Cette préparation aux études supérieures implique que les familles et les élèves s’engagent dans l’exploration d’un paysage mondial en pleine mutation. Au lycée, un College Counselor et un University advisor conseillent et préparent les élèves qui souhaitent entrer dans des universités américaines, canadiennes, anglaises ou ailleurs dans le monde. Le directeur des classes de baccalauréat français et son adjoint fournissent aux élèves toutes les informations et l’aide nécessaires pour faire leurs choix en France.
Les élèves sont invités à s’interroger au plus tôt sur les études qu’ils souhaitent suivre et le pays dans lequel ils envisagent de les faire. Chaque pays exprime sa culture à travers ses modes d’enseignements universitaires ; choisir d’étudier dans un pays c’est choisir d’étudier dans sa culture, il faut donc comprendre pour être capable de choisir.
L’objectif est que les élèves puissent vivre, étudier et travailler n’importe où et avec n’importe qui dans le monde. Dans un monde à la transformation si rapide, l’école se doit de préparer ses élèves à exercer des métiers qui n’existent pas encore, à utiliser des technologies qui n’ont pas encore été créées et à résoudre des problèmes qui ne sont pas encore posés. Ils doivent pour cela être capables de faire preuve d’une grande faculté d’adaptation, de rechercher les meilleures opportunités d’études, de faire des choix avisés.
Élisabeth Zéboulon
Directrice générale de l’École Jeannine Manuel