L’année 2024 s’achève, et, comme l’année précédente, El Salvador a été dans le cœur d’une actualité mondiale pourtant bien chargée. Avec le rétablissement de la sécurité, nous, nous redevenons attractifs. Nous devenons un modèle du possible, en Amérique latine.
L’année 2024 s’achève, et, comme en 2023, El Salvador a été sur le devant de la scène internationale. Enfin, il nous est reconnu des résultats. Et pour cause : après avoir été le pays au plus fort taux d’homicides au monde avant 2019, nous sommes devenus en quelques années, sous la présidence de Nayib Bukele, le pays le plus sûr du continent latino-américain. Nous avions une priorité dès notre élection en 2019 : garantir la sécurité de nos compatriotes, en terminer avec le règne de la terreur des « maras », ces fameux gangs qui étaient parvenus, au fil des années, à contrôler des quartiers entiers et parfois des villes. Tout développement économique était impossible. L’unité nationale se fragmentait. Nous avons fait le choix de l’action et de la pédagogie. Certes, les critiques n’ont pas manqué. Mais nous n’avons pas dévié de notre objectif qui est désormais mieux compris.
Je constate que le récit sur « le phénomène Bukele »1 est plus sérieux et profond. Il existe une volonté réelle de comprendre cette évolution politique qui peut servir de modèle dans plusieurs pays directement concernés et exposés par la violence de certains trafics et des menaces directes contre l’Etat. El Salvador est une démocratie. Mais cette dernière était menacée, gangrénée à la fois par la perte de crédibilité d’un Etat qui &était débordé par des adversaires qui faisaient régner la peur des armes, tout en développant les trafics illégaux. Naturellement, un affaiblissement d’El Salvador, tête de proue d’une dynamique centraméricaine, dans un environnement international sous fortes tensions.
Enfin, nous avons le sentiment que notre action est regardée avec objectivité, à la fois avec surprise tant les résultats sont visibles et transforment la vie quotidienne de nos concitoyens, et avec intérêt car les trafics de tous ordres, à commencer par celui de la drogue, ne font que se développer actuellement.
Je pense que cette évolution, tant espérée par le Président Bukele, est un juste retour de compréhension du travail que nous fournissons. Il nous a fallu reconstruire une crédibilité, rebâtir un Etat affaibli par la corruption et une forme de communautarisation de fait, sous la menace des armes.
Les réalisations du gouvernement ne manquent pas. Depuis 2019, et après l’élection pour un second mandat, de Nayib Bukele en février 2024, elles concernent les domaines de l’éducation, de la santé, du développement des infrastructures, des énergies renouvelables, du tourisme. Les évènements régionaux et internationaux ne manquent pas.
Ils accompagnent la réussite du Plan de Contrôle Territorial et du régime d’exception, mis en œuvre dans le cadre de la guerre contre les gangs. Sans aucun doute, avoir restitué la liberté, la paix, l’harmonie et la tranquillité dans l’ensemble du pays après avoir capturé plus de 82 000 membres et proches des structures criminelles, a été la condition essentielle, pour la renaissance d’El Salvador.
Je suis heureux de pouvoir proposer à nos amis, d’expliquer et de partager notre expérience. En effet, notre action est visiblement, une source d’inspiration pour de nombreux peuples de notre continent, qui exigent des résultats similaires de la part de leurs dirigeants. Il s’agit d’un encouragement pour nous, à poursuivre sur la voie d’une action au service de tous. Les Salvadoriens l’ont compris. Ils ont élu, en février 2024 avec plus de 85 % des suffrages, Nayib Bukele pour la période 2024-2029.
Ainsi, le « modèle Bukele » est une demande grandissante, et même si nous disons clairement qu’El Salvador construit son propre chemin, dans des conditions différentes de celles de pays amis, cette expérience est, dans l’imaginaire collectif de ces nations, une réussite qui pourrait et devrait être répétée. Nos politiques publiques, les idées fortes, les grandes décisions qui guident le travail du gouvernement ne sont pas le produit de recommandations, d’études, de conseils ou d’autres types d’assistance d’un pays ou d’une organisation internationale. Elles sont issues de talents nationaux et de la volonté de l’homme d’Etat qu’est notre président, Nayib Bukele.
Nous revenons de loin ! La guerre dans les années 1970-1980 a meurtri notre pays. Elle est née, a grandi et s’est transformée, dans un environnement international marqué par la guerre froide, sans projet politique. Cette nouvelle guerre a principalement touché les gens modestes. Les victimes vivaient d’abord dans les quartiers populaires, dans les zones rurales appauvries. Cette agression contre le peuple a eu lieu pendant les gouvernements de deux blocs politiques qui se sont affrontés dans la guerre civile. Ce sont eux qui en ont fixé la fin, en négociant les termes et conditions qui ne favoriseraient que leurs camps respectifs.
On a tourné le dos au peuple pendant l’après-guerre, alors que le butin de l’État était distribué, et que la richesse se concentrait de plus en plus à travers la privatisation d’entreprises publiques rentables. Au fil des années, le peuple a été laissé à la merci des « maras » (gangs). Cette réalité a fait plus de victimes que pendant la décennie de la guerre civile. C’est le gouvernement dirigé par Nayib Bukele qui leur a déclaré ouvertement et publiquement la guerre, sur la base du jus ad bellum . Il s’agissait d’affirmer le droit (et l’obligation) dont disposent les États, à défendre leur population et leur territoire lorsqu’ils sont attaqués. C’est le cas avec les actions criminelles émanant des gangs qui exerçaient un contrôle sur la vie quotidienne des Salvadoriens, au détriment de l’intérêt général garanti par l’Etat.
C’est dans ce contexte historique que surgit « le phénomène Bukele ». Ce n’est pas le résultat d’une génération spontanée et encore moins celui d’un éclair tombant du ciel. Il est la marque de la lassitude du peuple face à ce système corrompu et criminel construit par le pacte entre les deux blocs qui ont gouverné El Salvador pendant 40 ans, ARENA/FMLN 2. Il s’agit en effet d’une accumulation de mécontentement populaire, d’un peuple qui a perdu tout espoir de changement sous le gouvernement de gauche du FMLN qui avait affirmé à son arrivée au pouvoir en 2009, en terminer avec les pratiques de ses adversaires de droite.
Cette frustration populaire coïncide avec l’épuisement du système bipartisan. Il constituait un modèle pervers à somme nulle. Le peuple a repris le pouvoir en stoppant cette expérience à travers leur bulletin de vote. Le 3 février 2019, trois décennies de bipartisme ont pris fin et la victoire de Nayib Bukele a ouvert une nouvelle étape historique.
Une Assemblée législative, dominée par le bipartisme agonisant et qui, dans son déclin a frappé, bloqué, attaqué toutes les initiatives du pouvoir de l’exécutif et une Chambre constitutionnelle qui, nommée par cette Assemblée législative, a déclaré inconstitutionnelles les mesures du Gouvernement dans les pires moments de la pandémie de la Covid-19 et alors même qu’elles étaient prises dans le but de sauver la vie de la population.
C’est pour cette raison que, le 28 février 2021, le peuple souverain, exerçant une fois de plus sa souveraineté et sa démocratie, a accordé au Président Bukele sa confiance doublée des moyens législatifs en élisant une majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Nous n’avons plus à négocier avec les partis politiques pendant la nouvelle législature. Il lui a ainsi donné le mandat et le pouvoir institutionnel nécessaire pour mener à bien les grandes transformations que nous vivons aujourd’hui. Alors que nous entamons le deuxième mandat du Président Bukele, dont la candidature s’inscrivait dans le cadre de l’article 152 -1 de la Constitution, et a recueilli 85 % du vote populaire, (98 % des Salvadoriens de l’extérieur ont voté en faveur du Président sortant), notre pays s’ouvre au monde pour montrer ses réalisations et ses défis.
Fini les récits biaisés ou la désinformation égoïste. Des événements sportifs, des compétitions et des concerts internationaux témoignent de ce nouveau « El Salvador ». Des sommets ministériels d’organisations multilatérales, des conférences internationales, aux compositions idéologiques les plus diverses, ont lieu chez nous. Sans parler des millions de touristes (plus de 4.5 millions en 2024, sur une population de 6 millions de Salvadoriens) qui nous visitent et continuent de se rendre chez nous dans le seul but de profiter de notre beau pays qui, aujourd’hui, grâce à sa pleine sécurité, garantit leur séjour.
Le climat des affaires est favorable. Il permet de capter les investissements directs étrangers, assurés par la sécurité physique et juridique. Les grands travaux d’infrastructure ne manquent pas. La hausse des investissements publics, créent les conditions pour ce que le Président Bukele a annoncé dans son discours d’investiture du 1er juin 2024, le miracle économique. Il constitue la marque d’un gouvernement porté par la conviction qu’il est possible de rendre à une Nation longtemps blessée, sa confiance, son dynamisme et sa fierté, sur la base d’une restauration de l’autorité de l’Etat et d’une relance de l’attractivité économique, au service d’une croissance retrouvée et d’un mieux vivre pour tous.
Plus que jamais, El Salvador vous attend les bras ouverts.
Felix Ulloa Hijo
Vice-Président de la République d’El Salvador
Photo : Présidence de la République El Salvador
- A lire : « El Salvador et le phénomène Nayib Bukele », Pascal Drouhaud, Revue Défense nationale, N°872, Eté 2024, p 246-250 / https://www.defnat.com ↩
- ARENA (Alliance républicaine nationaliste de El Salvador) et le Front Farabundo Marti de Liberation Nationale (FMLN) ont dirigé El Salvador de 1989 à 2019 : ARENA entre 1989 et 2009 et le FMLN entre 2009 et 2019. Ces blocs politiques se sont affrontés pendant la guerre civile ouverte dès 1979 et conclue par les accords de Chapultépec en 1992. La démocratie chrétienne dirigeait El Salvador entre 1984 et 1989. ↩