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dans Politique

Où va la droite grecque ?

ParAndreas Pantazopoulos
4 décembre 2019
Où va la droite grecque ?

Le treizième congrès de la droite grecque, la Nouvelle Démocratie au pouvoir depuis juillet dernier, qui a eu lieu fin novembre 2019, a été l’occasion pour son leader, le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, de présenter une « nouvelle physionomie » de son parti. Une formation qui a pu résister, pendant les dix années passées de la crise grecque (2008-2018), à la vague contestataire qui a balayé la scène politique, et surtout les socialistes du Pasok en les remplaçant par la gauche radicale du Syriza. Analyse d’Andreas Pantazopoulos, politiste, professeur associé à l’Université Aristote de Thessalonique. 

Fondée en 1974 par Konstantin Karamanlis après la chute du régime des colonels, la Nouvelle Démocratie a suivi et parfois dicté la marche du pays : cela a été le cas de son fondateur, qui a pris l’initiative, dans les années 1970, de l’adhésion de la Grèce à la Communauté européenne, tandis qu’au niveau des politiques publiques, à travers sa stratégie de « libéralisme radical », selon sa propre terminologie, il optait pour l’intervention de l’État dans le domaine économique, renforçant ainsi les traits du modèle étatiste grec issu de la situation anormale qui avait succédé à la guerre civile grecque après 1949. Les années 1980 se sont mal passées pour la droite grecque, puisqu’elle a dû affronter l’hégémonie des socialistes d’Andreas Papandreou, qui ont marqué l’entrée des Grecs dans une modernité consumériste, tout en adoptant une rhétorique national-populiste centrée sur des thématiques souverainistes à l’égard des alliés occidentaux, les États-Unis principalement, mais aussi les Européens. Le libéral Konstantin Mitsotakis, père de Kyriakos, Premier ministre au début des années 1990, va perdre le pouvoir en 1993 à cause de l’affaire macédonienne et du refus obstiné des Grecs de voir le pays voisin prendre le nom de Macédoine, et ses diverses tentatives de réforme et de libéralisation économique seront compromises. La droite grecque siègera dans l’opposition jusqu’en 2004, tandis que les socialistes, sous le leader modernisateur et pro-européen Kostas Simitis à partir de 1996, guideront l’entrée du pays dans la zone euro, cherchant à marginaliser l’héritage populiste clientéliste des années écoulées sous le règne du fondateur du Pasok. La Nouvelle Démocratie des années 2000, sous Kostas Karamanlis (2004-2009), neveu de Konstantin Karamanlis, sera une formation qui veut regarder plutôt vers le centre, refusant l’identification avec une nouvelle extrême droite naissante, mais se démarquant aussi de l’élan modernisateur des socialistes convertis à l’européisme qui menace de déstabiliser une normalité grecque nourrie principalement d’acquis sociaux récents mais mis en péril par l’orthodoxie européenne.

C’est ce fait majeur, la convergence au centre des deux grandes formations qu’étaient la Nouvelle Démocratie et le Pasok, que la crise économique des années 2010 va remettre en cause. Le fait que la droite a pu s’en sortir au moindre mal, tandis que les socialistes ont été presque pulvérisés, est dû, en partie au moins, au fait qu’elle n’était pas au pouvoir au moment du déclenchement de la crise, mais aussi à son ancrage dans une tradition politique conservatrice plus solide que celle de ses adversaires, qui, quant à eux, au début des années 2000, se sont heurtés à l’Église orthodoxe sur la question de la mention de la religion sur les cartes d’identité.

La récente crise économique et la défiance politique n’ont pas amené jusqu’à un point de non-retour l’aspect identitaire de la droite grecque.

Son opposition à l’accord conclu sous le gouvernement du Syriza avec la Macédoine du Nord (même si maintenant K. Mitsotakis veut l’appliquer strictement) et son refus de demander à l’Église orthodoxe de partager sa propriété foncière dans la perspective d’une séparation avec l’État, montrent que le réflexe identitaire de la droite grecque reste intact.

 Un antipopulisme libéral

Au contraire, c’est dans le domaine économique que la Nouvelle Démocratie veut faire peau neuve, en avançant sur le front de la libéralisation des engrenages bureaucratiques, de la baisse de la fiscalité pour les entreprises et les particuliers, du financement public des universités en fonction du résultat de leur évaluation. Tout ce « projet » d’avenir (« l’avenir commence maintenant » a été le slogan du récent congrès de la Nouvelle Démocratie) est couronné par une rhétorique anti-Syriza qui dénonce ce parti comme le représentant par excellence du populisme des années de crise et prend le ton d’un anti-populisme libéral-centriste. Cette ligne antipopuliste a fait une apparition éclatante lors de ce congrès, où Mitsotakis n’a pas hésité à lui donner une dimension fondatrice pour une droite grecque rénovée, nouvelle et même jeuniste (« Nouvelle Démocratie : toujours démocrates, toujours jeunes »). Se positionnant contre la « vieille rouille » et au nom du « libéralisme politique », le leader libéral a rejeté la distinction entre gauche et droite, et tout en refusant de se reconnaître dans l’évocation du « peuple », concept « impersonnel » selon ses propres termes, il a privilégié le « citoyen ». Face aux défis d’un « nouveau monde », il faut chasser la peur et les faux dilemmes venant d’un passé inactuel : « Nous voulons et devons, en tant que Grecs et que Grèce, affronter ce nouveau monde dans un esprit de vainqueur, non comme une menace paralysante. Telle est d’ailleurs notre histoire. Une manière dynamique de concevoir, d’assimiler, d’adapter à notre profit les changements mondiaux. Pour y parvenir, nous devons rejeter toute la “vieille rouille” des paroles creuses, des dilemmes anachroniques qui concernent d’autres temps et d’autres situations. Je peux vous en citer certains, de ces dilemmes anachroniques : dans l’économie, privé ou public ? Élites corrompues ou bon peuple ? Bon étatisme ou mauvais marché ? Participation ou non à l’Europe ? Égalité ou liberté ? Ces dilemmes sont fallacieux et non actuels. Ils nous maintiennent prisonniers de vieux mots et d’œuvres du passé. (…) Là où les idéologies usées voient des communautés floues, nous, nous voyons des personnalités autonomes. C’est pour cela d’ailleurs que nous préférons parler de “citoyen” plutôt que de “peuple” impersonnel.»1

Un tel discours jeuniste et bougiste, pour reprendre un qualificatif utilisé par P.-A. Taguieff, indique clairement la voie centriste prise par la formation de droite grecque, qui emprunte la plupart des traits d’un nouveau centre proche, sur plusieurs aspects, du macronisme.

Si ce centre-là est imprégné de l’adaptationnisme au nouveau monde2, d’un individu supposé roi, « autonome », exempt de toute définition collective, notamment « populaire », l’évocation du « citoyen » a ici une fonction dissimulée : c’est l’individualisme qui est célébré, et l’exorcisme d’une peur qu’on peut interpréter comme la peur que les « élites » ont de la peur du « peuple », toujours traitée comme fantasmée. Même le problème identitaire, concernant cette fois les relations avec la Turquie, mais aussi la question de l’immigration semblent être contournés par l’économie, le développement du pays étant la grande priorité. Un « patriotisme responsable » est appelé à faire face aux « provocations » turques répétées concernant les zones économiques exclusives en Méditerranée orientale, tandis que le « réalisme » doit dicter l’attitude à l’égard de l’immigration. Selon Mitsotakis, la question migratoire « est venue pour rester » et nous devons tous la partager avec la responsabilité et l’humanisme requis3.

Une droite qui ne veut pas être de droite, une formation centriste et adaptationniste, sans pour autant vouloir mettre en cause directement les bases de l’« identité grecque », telle est l’image vantée par la Nouvelle Démocratie, actuellement créditée d’un large consensus social selon toutes les études d’opinion. Mais si, sur la ligne antipopuliste concernant surtout l’économie, les avis sont plutôt convergents au sein de l’équipe dirigeante du parti, la question migratoire ne fait pas l’unanimité. Antonis Samaras, Premier ministre de la période 2012-2014 et représentant une « droite populaire » et même nationaliste au sein de la Nouvelle Démocratie, a semé le trouble, surtout dans quelques milieux centristes qui soutiennent l’antipopulisme libéral du parti, par la dureté de sa rhétorique, en parlant haut et fort, lors de ce congrès, contre l’« immigration clandestine », un « problème » que, selon lui, le gouvernement doit affronter vigoureusement. La Nouvelle Démocratie reste un grand parti, au sein duquel les différentes tendances semblent actuellement dominées par l’impératif de la performance économique et par l’européisme. Et Mitsotakis donne l’impression de vouloir contourner les tendances dures au sein de son parti, son « conservatisme », par l’économie et une nouvelle conscience « antipopuliste ».

Andreas Pantazopoulos
Politiste, Associate Professor, Université Aristote de Thessalonique

  1. https://nd.gr/omilia-toy-prothypoyrgoy-kai-proedroy-tis-neas-dimokratias-k-kyriakoy-mitsotaki-sto-13o-synedrio-tis (en grec, 29/11/2019) ↩
  2. Au sens que Taguieff et Stiegler donnent à ce terme : voir Pierre-André Taguieff, Macron : miracle ou mirage?, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2017 ; Barbara Stiegler, « Il faut s’adapter ». Sur un nouvel impératif politique, Paris, Gallimard, 2019. ↩
  3. Ibid. ↩
Andreas Pantazopoulos

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