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dans N°1113

Le centrisme existe-t-il dans l’opinion ?

ParBruno Cautrès
17 juillet 2025
Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire
Analyse

Que pèse aujourd’hui le centrisme dans l’opinion publique et quelles sont ses caractéristiques sociologiques et politiques ? Telle est la question à laquelle nous allons tenter d’apporter quelques éléments de réponses.

Nous allons nous intéresser aux électeurs et aux électrices plutôt qu’aux résultats électoraux ou à la géographie électorale du centrisme. En effet, seules les données d’enquêtes permettent de répondre à une série de questions essentielles à propos du périmètre et des contours du centrisme dans l’opinion : quelles sont les attitudes politiques dans lesquelles les centristes se retrouvent ? les centristes sont-ils, par nature, entre la gauche et la droite de manière équidistante ? ou penchent-ils davantage d’un côté que de l’autre ? Pour répondre à ce type de questions, nous nous basons sur la vague 16 de l’enquête annuelle du Cevipof sur la confiance politique, la vague 16 du Baromètre de confiance.

Cette vaste enquête dispose tout d’abord de plusieurs mesures nous permettant de situer les électeurs et électrices centristes sur la dimension idéologique gauche- droite. Il peut paraître paradoxal de vouloir situer les centristes sur cet axe car, précisément, c’est bien la dichotomie entre la gauche et la droite que le centrisme souhaite transcender. Cette objection est sans doute intéressante, mais méthodologiquement on ne peut attester de la prise de distance des centristes avec la polarisation gauche-droite sans mesurer cette distance à l’aide d’une échelle de mesure et d’une métrique. L’enquête du Cevipof dispose tout d’abord d’une mesure classique en ce domaine, une échelle graduée de 0 à 10 où 0 signifie la position la plus à gauche et 10 la position la plus à droite.

Sur cette échelle gauche-droite graduée de 0 à 10, les positions centristes représentent 31 % des réponses si l’on considère les notes de 4 à 6 et que l’on calcule ces pourcentages sur l’ensemble des personnes qui ont répondu à l’enquête, y compris les 23 % de personnes qui refusent de répondre à cette question. Si l’on ne considère que les personnes qui ont accepté de répondre à la question de leur placement sur l’échelle gauche-droite ce sont 38 % qui se situent sur les notes 4(8%),5(20%) et 6 (10%) de l’échelle gauche-droite.

Si l’on considère une définition plus restrictive du centrisme sur cette échelle, ce sont 20 % des personnes interrogées qui se situent sur la seule note 5, le point médian de l’échelle gauche-droite.

Quelle que soit la version retenue, on peut noter que le centrisme mesuré par les positions sur l’échelle gauche-droite représente un segment important de la population.
Cette observation se confirme en utilisant une autre mesure du placement idéologique. En effet, on dispose dans l’enquête sur la confiance politique du Cevipof d’une autre mesure du positionnement politique : on demande également aux personnes interrogées à quelle catégorie politique elles se sentent appartenir : il ne s’agit plus de leur demander de se posi- tionner sur une échelle de 0 à 10, mais de choisir une catégorie d’appartenance (de « très à gauche » à « très à droite »).En utilisant cette seconde mesure, plus qualitative, ce sont 13 % des personnes interro- gées qui se déclarent « au centre ».

On peut retenir cette dernière mesure, plus qualitative, et qui a le mérite d’expliciter la référence au « centre » lorsque les personnes interrogées répondent à l’enquête. Par ailleurs, la question posée propose aux personnes interrogées les modalités de réponses « à la fois de gauche et de droite » (seulement 3 % des réponses) et « ni à gauche, ni à droite » (30 % des réponses). En d’autres termes lorsque les personnes interrogées se déclarent au « centre » c’est en toute connaissance de cause car elles auraient pu choisir les modalités de réponses qui traduisent un positionnement plus complexe sur l’échelle gauche-droite («à la fois à gauche et à droite»ou«ni à gauche, ni à droite »). On observe d’ail- leurs que sur 100 personnes qui se déclarent au centre, 11 % se situent sur la note 4 de l’échelle de 0 à 10,46 % sur la note 5 et 18 % sur la note 6. En revanche, sur 100 personnes qui choisissent la note 5 de l’échelle gauche-droite de 0 à 10, 36 % se déclarent au « centre » mais 49 % se déclarent « ni à droite, ni à gauche ».

La sociologie de cette réponse centriste montre que ce positionnement politique est davantage présent dans les catégories favorisées que parmi les autres : ce sont 15 % des habitants de la région parisienne, 17 % des titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 et de ceux qui gagnent plus de 4 500 euros par mois, 31 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. Les choix politiques sont également très nettement corrélés au positionnement idéologique « centriste » : ce sont les électorats de Yannick Jadot (22 %) et d’Emmanuel Macron (31 %) qui comptent le plus d’électeurs se positionnant comme « centristes » tandis que cela est nettement moins fréquent dans les électorats de Valérie Pécresse (10 %) et Anne Hidalgo (11 %). Dans l’électorat de second tour d’Emmanuel Macron, on ne compte plus que 23 % se positionnant au centre, cet électorat étant plus hétérogène que son électorat de premier tour. Au point de vue de la proximité partisane, c’est sans surprise le parti macroniste dont les « centristes » se sentent le plus proche : 23 % d’entre eux se déclarent proches de Renaissance et 10 % du MoDem alors que seuls 7% et 2% de l’ensemble des personnes interrogées se déclarent proches de ces deux mouvements politiques. L’analyse des attitudes et valeurs politiques des « centristes » montre toutes les nuances et complexités de leur positionnement dans l’espace politique français en deux dimensions. Afin de mieux en rendre compte, le tableau 1 permet de comparer l’effet sur un ensemble d’attitudes politiques des proximités partisanes et du positionnement idéologique « centriste ».

Sur le plan « culturel », ou des valeurs sociétales, les électeurs centristes sont souvent en position intermédiaire entre les sympathisants LR (nettement plus à droite et conservateurs sur ces questions) et les sympathisants PS (beaucoup plus à gauche et libéraux culturels).

D’importantes nuances apparaissent néanmoins dans ce positionnement intermédiaire entre les sympathisants Renaissance et les sympathisants MoDem dès lors que les valeurs culturelles mettent en jeu la question de l’ouverture de la France et de ses frontières : les sympathisants MoDem sont alors plus à droite que les sympathisants macronistes, ces derniers étant plus favorables à l’ouverture de la France au plan culturel. On le constate d’ailleurs dans la très nette différence de confiance dans l’Union européenne : les sympathisants macronistes ont 21 points de confiance dans l’UE de plus que les sympathisants du MoDem et 18 points de confiance en plus que ceux qui se définissent comme « centristes ». Ce rapport s’inverse à propos de l’accroissement des pouvoirs de l’UE, la différence est alors relativement modeste (34 % contre 38 % en considérant l’écart entre sympathisants de Renaissance et du MoDem), voire s’exprime en sens inverse lorsque l’on compare les sympathisants Renaissance aux personnes qui se définissent comme « centristes ».

Sur le plan de leurs attitudes économiques, les sympathisants du MoDem, comme les personnes qui se définissent comme « centristes » sont proches, voire très proches, des sympathisants de Renaissance et même souvent des Républicains. C’est notamment le cas dès lors que les dimensions économiques mettent en jeu la question de l’ouverture économique du pays, de la compétitivité des entreprises et de la réduction du nombre de fonctionnaires. L’osmose est à cet égard plus importante entre les « centristes » et le centre droit que sur les questions sociétales où davantage de différences apparaissaient. On constate néanmoins une intéressante différence lorsque les questions économiques sont considérées sous l’angle de la justice sociale. Des différences apparaissent alors entre d’une part les sympathisants Renaissance, MoDem ou les personnes se définissant comme « centristes » et d’autre part les sympathisants LR, beaucoup moins favorables à une société de la redistribution sociale et économique.

Les « centristes » et les sympathisants Renaissance ou MoDem sont néanmoins très loin des niveaux d’adhésion des sympathisants PS aux idées de la justice sociale.

Dans l’électorat le « centrisme » est une réalité que l’on peut repérer aussi bien en considérant les sympathies partisanes en faveur de partis politiques qui s’en réclament explicitement (MoDem) ou qui mettent en avant le dépassement du clivage gauche-droite dans une synthèse macroniste (Renaissance) qu’en considérant le positionnement idéologique par rapport à l’axe gauche-droite. La sociologie de ce « centrisme » montre qu’il n’est pas un simple « marais », expression qui a souvent été utilisée pour qualifier le positionnement politique du centre. Sans doute se pose une question centrale (si l’on peut dire) à propos du centre aujourd’hui en France : s’il le centrisme, par l’appel au dépassement du clivage gauche-droite et par l’alliance d’Emmanuel Macron avec François Bayrou et le MoDem, a été mis en exergue depuis 2017, qu’adviendra-t-il après le départ d’Emmanuel Macron et le passage de François Bayrou à Matignon ? Cette question n’est pas simplement rhétorique, elle pose en fait une question fondamentale : la mise en exergue du « en même temps », version macroniste de l’appel au dépassement du clivage gauche- droite, ne s’est pas traduite par l’élaboration et le développement d’un véritable corpus idéologique.

Comme les données présentées ici le montrent, le centrisme politique se rapproche parfois de la droite, moins souvent de la gauche aujourd’hui.

Il n’est pas toujours le point médian ou le point moyen entre les deux. Les questions européennes ne lui confèrent pas une spécificité si forte que cela dans la mesure où le débat politique français sur l’Europe ne se réduit plus à une simple opposition binaire entre pour et contre. Ce sont aujourd’hui bien davantage les questions des modalités de l’intégration européenne qui structurent le débat politique français sur l’avenir de l’intégration européenne de la France : l’Europe, pour faire quoi en priorité, avec qui (épineuse question en France de l’élargissement, très peu soutenu dans l’opinion), au profit de qui et dans quelle direction du bien public ? Les questions de réforme démocratique, tant au niveau européen que national, sont une autre dimension importante pour les « centristes de tous bords » (plus encore au MoDem que chez Re- naissance) mais sur laquelle ils n’ont pas l’exclusivité et pour les mêmes raisons : ce sont aujourd’hui en France les questions des modalités d’un renouveau démocratique qui se posent avec acuité et sur lesquelles différentes propositions se font jour. Les prochaines grandes échéances électorales de 2027 nous permettront de savoir si la « décennie Macron » aura été une longue parenthèse à vocation centriste ou si les centristes de gauche et les centristes de droite reviennent chacun vers leurs familles politiques d’origine quitte à revenir changés de ce long voyage macroniste…

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au Cevipof Enseignant à Sciences Po

Bruno Cautrès

Bruno Cautrès est chercheur CNRS au CEVIPOF et enseignant à Sciences Po. Ses recherches et ses enseignements portent sur la vie politique et démocratique, notamment en France, les comportements et attitudes politiques. Il coordonne (avec Luc Rouban et Gilles Ivaldi), l'enquête annuelle du CEVIPOF "Le Baromètre de la confiance politique".

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