Être féministe, c’est lutter contre toutes les formes de domination, et aussi contre les récupérations idéologiques ou les calomnies de ceux qui voudraient dénaturer cet engagement.
Nous disons non à l’exploitation sexuelle, à la location d’utérus, aux violences et mutilations sexuelles, à la pornographie, à la publicité sexiste, aux injures sexistes, aux pressions normatives sur le corps et la vie des femmes.
Mais nous ne le disons pas comme l’extrême droite, car nos positions et nos objectifs n’ont rien à voir avec les siens.
Quand nous disons non aux logiques patriarcales et inégalitaires, c’est pour mieux dire oui à un monde juste, solidaire, libéré des oppressions.
Nous refusons que notre combat pour l’émancipation des femmes soit confisqué, détourné ou caricaturé. L’extrême droite ne défend pas les femmes : elle les instrumentalise pour servir ses objectifs racistes et homophobes ; elle tente de réhabiliter une morale autoritaire et de naturaliser les hiérarchies. Pour y parvenir, elle cherche à effacer les luttes féministes,
Nous, féministes, défendons les femmes dans leur diversité, et luttons pour leurs droits.
Nous ne défendons pas une prétendue « pudeur féminine » : nous ne défendons pas LA femme, mais LES femmes insultées, marchandisées, violées, assassinées.
Nous n’avons pas besoin d’invoquer la « protection des enfants » pour condamner la pornographie et la prostitution : nous les combattons parce qu’elles sont les instruments d’un système de domination sexiste qui dégrade toutes les femmes et nuit à leur juste place dans la société.
Être féministe, ce n’est pas protéger un ordre ancien, c’est ouvrir l’avenir.
Ce n’est pas défendre une « essence » ou une « nature » féminines, c’est revendiquer les droits humains pour toutes et tous : liberté, égalité, adelphité, justice, solidarité. C’est faire avancer ces droits, et veiller à leur application.
Le féminisme est un mouvement d’émancipation de tous les humains. C’est pourquoi il est incompatible avec l’extrême droite. Car notre valeur cardinale est la solidarité — entre femmes, entre peuples, entre générations.
Notre objectif est clair : une société où tous les êtres humains, femmes et hommes, seront libres et égaux en droits et en dignité.
C’est cela, notre féminisme. Un féminisme humaniste, universaliste et radical au sens le plus profond : celui qui va à la racine des inégalités pour mieux les arracher.
Blandine Deverlanges, Les Amazones d’Avignon
Marie-Noëlle Bas, Chiennes de garde
Florence Montreynaud, Encore féministes !
Sandrine Goldschmidt, Femmes en résistance
Claudine Legardinier, Mouvement du Nid
Michèle Vianès, Regards de Femmes