Pour Bernard Cohen-Hadad, Président du think tank Etienne Marcel, la gauche française persiste dans une vision économique dépassée. Son idéologie marxiste met en péril nos emplois, notre outil de production et notre économie.
Alors que la France connaît une vague de faillites sans précédent qui menace de déstabiliser son tissu économique, la gauche française semble s’enfermer dans une vision économique dépassée : elle critique les entreprises, propose des taxes supplémentaires et refuse de reconnaître la réalité des PME, mettant ainsi en danger l’emploi. Il est urgent d’adopter une politique économique audacieuse qui soutienne réellement les créateurs de richesse.
Un passé idéologique qui refuse de mourir
L’idéologie de la gauche française se fonde sur une vision marxiste de l’économie qui, dans un contexte de mondialisation, est non seulement obsolète mais aussi dangereuse. Les propositions de la gauche, comme la taxe Zucman ou la fin des aides aux entreprises, témoignent d’une méconnaissance profonde des mécanismes de l’économie moderne et de l’expérience de la gauche au gouvernement sous la Ve République. En voulant relancer l’activité par la seule consommation des ménages et imposer davantage les entreprises et les investisseurs, cette nouvelle gauche des vieilles lunes fait toujours semblant d’ignorer qu’il est impossible de « bunkériser » durablement les capitaux et les talents. Les entreprises peuvent facilement délocaliser leurs activités et leurs investissements, fragilisant ainsi notre économie et notre capacité d’innovation.
En cadenassant l’industrie et le commerce, cette politique populiste rend la France moins attractive pour l’investissement et affaiblit notre position économique en Europe et dans le monde. C’est d’autant plus préoccupant que notre pays fait face à une crise économique sans précédent: les défaillances d’entreprises ont atteint un chiffre record de 68 000 sur les 12 derniers mois, menaçant plus de 259 000 emplois. Malheureusement, la gauche française persiste dans sa méfiance envers les entreprises, qu’il s’agisse des PME ou des grands groupes, et refuse de revoir son approche économique.
De l’aide « saupoudrée » à l’investissement ciblé
Le système actuel des aides publiques en France est un vrai problème. Le labyrinthe des 15 000 aides est contre-productif et la majorité de ces aides ne parviennent même pas aux TPE et PME qui en ont le plus besoin. Plutôt que de continuer ce saupoudrage clientéliste, il est essentiel de réorienter les aides vers des secteurs stratégiques et porteurs de croissance. La réindustrialisation, la transition écologique, la recherche et le développement, ainsi que le soutien à l’emploi des jeunes et des seniors, sont des domaines où un investissement ciblé pourrait avoir un impact considérable.
En plus de l’inefficacité des aides, les entreprises françaises sont lourdement pénalisées par la surtransposition des normes européennes. L’État impose à nos entreprises des contraintes bien plus lourdes que d’autres pays européens, qui eux s’en affranchissent, ce qui crée une concurrence déloyale. Pour y remédier, l’État doit drastiquement réduire les dépenses publiques et repenser son rôle. Plutôt que d’être sur-administré et de vouloir tout contrôler, l’État devrait encourager davantage nos régions à devenir l’échelon de gouvernance optimal pour l’activité économique. Les territoires sont plus proches des réalités locales et peuvent offrir un soutien plus efficace et pertinent aux entreprises.
Libérer la France qui travaille
Les petits entrepreneurs, artisans, commerçants et professions libérales, qui forment un « sous-patronat », souffrent d’un manque de reconnaissance et d’un fardeau fiscal et réglementaire insupportable. Leurs revenus sont souvent modestes et la grande majorité des collaborateurs des PME ont des salaires qui restent inférieurs à trois fois le SMIC.
Pour libérer notre économie et redonner du pouvoir d’achat aux salariés, il faut impérativement simplifier la vie économique et réduire les charges qui pèsent sur les salaires et les entreprises. En France, ces charges s’élèvent à 48 % du salaire, contre 28 % en Allemagne et 20 % au Royaume-Uni. Cette différence est un frein majeur à l’emploi et à la compétitivité de nos entreprises. Alléger ces charges permettrait non seulement de créer de l’emploi, mais aussi d’augmenter les salaires sans impacter la trésorerie des entreprises. De plus, il est indispensable d’encourager et de simplifier les dispositifs de partage de la valeur comme l’intéressement et la participation. Ces outils renforcent l’engagement des salariés, les fidélisent et leur permettent de bénéficier directement de la réussite de leur entreprise.
Ce n’est pas en opposant la France des PME aux grandes fortunes que nous allons encourager l’envie d’entreprendre, mais en allégeant les fardeaux qui freinent notre croissance et en valorisant le travail de ceux qui construisent notre économie au quotidien. La gauche doit se réconcilier avec le monde de l’entreprise si elle veut réellement soutenir l’emploi et la croissance en France.
Bernard Cohen-Hadad
Président du think tank Etienne Marcel