Dans un entretien accordé au Parisien, l’ancienne première ministre a déclaré sa candidature à la présidence de « Renaissance ». Elisabeth Borne souhaite se concentrer sur la réflexion de fond et la mobilisation millitante.
Elisabeth Borne a officiellement pris gout à la politique. Arrivée à Matignon en mai 2022 avec la casquette de « techno », l’ancienne première ministre est en phase d’achever sa mutation politicienne en briguant la présidence du parti « Renaissance ». Après son retrait de la course pour la présidence du groupe « Ensemble pour la république », la député du Calvados est décidé cette fois à croiser le fer. Tenante de l’aile gauche de l’ex majorité présidentielle, l’ancienne chef du gouvernement souhaite clairement prendre une revanche sur les ténors de sa famille politique au premier rang le chef de l’Etat qui ne lui a pas toujours facilité la tache durant son passage Rue de Varenne. Pour Mme Borne, « le parti n’ a pas vocation à être une écurie présidentielle » préférant se concentrer sur « la réflexion de fond et la mobilisation militante ». Emmanuel Macron et les candidats putatifs pour 2027 apprécieront. Toutefois, l’ancienne première ministre a-t-elle réellement les chances de conquérir la présidence de « Renaissance » ?
Elisabeth Borne a pris de court tout le monde en dévoilant sa candidature avant ses potentiels concurrents tels que Gerald Darmanin, Bruno Le Maire ou meme le sortant Stéphane Séjourné…Cette élection sera cruciale à trois ans de la prochaine présidentielle mais surtout à deux ans des élections locales où Renaissance a encore du mal à s’implanter sur les territoires. Pour le parti présidentielle, l’enjeu est double : préparer la conquête du pouvoir en établissant une réelle assise territoriale. Le successeur de Stéphane Séjourné devra donc à la fois être un rassembleur des différentes sensibilités mais aussi un élu de terrain.
A Matignon, disposant d’une majorité relative, l’ancienne chef de gouvernement a su gardé l’unité de sa famille politique lors des épreuves législatives telle que la réforme des retraites ou encore la loi immigration. Avec les ténors de l’aile droite du camp présidentiel, Elisabeth Borne semble également avoir régler ses divergences. Pour marquer le coup, elle se rendra cette année « volontairement » à la rentrée politique de son ancien ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, devenu un de ses alliés.
La députée du Calvados a toutes ses chances de remporter la présidence de « Renaissance » en automne et achevé de fait sa métamorphose politique.
Emmanuel Macron qui n’ a pas encore réagit à cette candidature pourrait certainement brouiller les calculs de son ex première ministre au regard des rapports exécrables qu’ils entretiennent. Inversement, Elisabeth Borne pourra fédérer autour d’elle des barons de sa famille politique et faire pression sur le président de la république de plus en plus affaibli en raison de son incapacité à se représenter. Toutefois, ce choix ne clarifiera pas la ligne officielle d’un parti toujours empêtré dans le traditionnel « en meme temps ». Un danger à l’heure de la reconstruction du clivage politique traditionnel.