• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Clara Egger : « Il ne faut pas que la représentation nationale soit capturée par des intérêts particuliers comme c’est le cas aujourd’hui »

ParMichel Dray
2 avril 2024
Clara Egger : « Il ne faut pas que la représentation nationale soit capturée par des intérêts particuliers comme c’est le cas aujourd’hui »

Proche des Souverainistes, Clara Egger fut candidate à la candidature pour l’élection présidentielle française en 2022 sous la bannière « Espoir RIC ». Elle est professeure de relations internationales à l’université Erasme de Rotterdam et membre du Board of Democracy International e.V., spécialiste en matière de gestion de crise et de démocratie directe. Clara Egger a répondu aux questions de Michel Dray pour la Revue Politique et Parlementaire.

Revue Politique et Parlementaire – A la présidentielle de 2022 vous n’avez pas obtenu les 500 signatures nécessaires pour vous présenter devant les Français. Les élus n’ont-ils pas vu dans votre engagement pour le Référendum d’initiative citoyen constituant (RICC)1 un court-circuitage de la représentation nationale qu’ils revendiquent  ?

Clara Egger – Aujourd’hui seule une poignée d’élus dispose du droit de proposer et de valider les modifications constitutionnelles. Le RICC étend ce droit à l’ensemble des citoyens, y compris aux élus (d’opposition ou maires de petites communes rurales) qui ont peu de poids dans les décisions nationales. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont soutenu nos propositions bien que beaucoup préfèrent ne parrainer aucun candidat.

Le RICC ne court-circuite pas la représentation nationale mais la place sous le contrôle permanent des citoyens, la rendant ainsi plus représentative.

Son mécanisme est simple : quand les représentants sont sous la menace d’un RICC, ils s’assurent que leurs décisions soient concertées et rassemblent l’assentiment d’un grand nombre des personnes qu’ils représentent, y compris parmi l’opposition. Cette mesure évite à la représentation nationale d’être capturée par des intérêts particuliers comme c’est le cas aujourd’hui.

RPP – Vous connaissez l’univers de l’action humanitaire. Les ONG sont-elles les bras armés pour certains États d’imposer leur stratégie comme le Qatar avec « Qatar Charity » faux nez d’un islamisme radicalisé ?

Clara Egger – Il ne s’agit en rien d’une spécificité du Qatar mais d’une stratégie internationalement partagée. Dans mes recherches, j’ai mis au jour les mécanismes par lesquels les États qui interviennent militairement sur la scène internationale – au premier rang desquels se trouvent la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et très récemment l’Arabie Saoudite – utilisent leurs ONG pour soutenir leurs propres objectifs stratégiques. Les Etats-Unis, longtemps figure typique, ont utilisé des ONG comme « multiplicateur de force » en Afghanistan et en Irak. La Turquie et l’Arabie Saoudite suivent la même tendance. En France, cette stratégie se heurte à la forte indépendance des ONG humanitaires qui, en étant largement financées par des dons privés, sont plus à même de résister à l’emprise de leur États d’origine.

RPP – On parle beaucoup d’identité européenne opposable à une identité des nations européennes. Comment vous positionnez-vous dans ce débat ? 

Clara Egger – La notion d’identité suppose un sentiment d’appartenance à une communauté de destin. Ce n’est pas quelque chose qui se décrète sur commande. Aux Etats-Unis – souvent comparés a l’UE – , les habitants de San-Francisco se sentent appartenir d’abord à leur ville, puis à leur État, la Californie, enfin à leur  pays. Les travaux de Raul Magni Berton ont montré que l’on se sent appartenir à la plus petite unité dont on est fier.

La mondialisation a produit plus d’ouverture aux autres cultures mais aussi un sentiment d’attachement très marqué à sa commune.

La proximité compte. A travers notamment le programme Erasmus, les institutions européennes ont cherché à promouvoir une identité européenne conditionnant le succès d’un grand projet d’intégration européenne. Ces politiques n’ont pas produit plus d’identité européenne et de ce point de vue, elles ont été un échec. Je pense que l’intégration européenne en tant que tel n’a pas besoin d’une identité commune.

RPP – Le malaise des agriculteurs européens démontre un fossé de plus en plus grand entre le peuple européen et Bruxelles nourrie d’un libéralisme débridé. Quelle est votre analyse ?

Clara Egger – Blâmer Bruxelles est le sport préféré de gouvernants qui l’utilisent comme bouc émissaire des politiques impopulaires qu’ils mettent en place. Les agriculteurs sont victimes de choix politiques nationaux qu’ils ne contribuent pas à façonner, qui peuvent changer du jour au lendemain et qui ne reflètent en rien les intérêts de la majorité de la population, notamment rurale.

Depuis les années 1950, on incite les agriculteurs à augmenter la productivité de leur exploitation et à satisfaire les exigences agro-industrielles.

Cela les place à la merci de grands groupes industriels – qui ont les faveurs du gouvernement actuel – en les soumettant à des normes administratives de plus en plus lourdes. Pour diverses raisons, on annonce que ce modèle est dépassé et doit évoluer. Cette décision s’est prise sans les agriculteurs et les citoyens européens qui soutiennent majoritairement une agriculture locale et de proximité. Ce malaise s’exprime de façon de plus en plus prégnante et dans des domaines divers car les citoyens européens ont bien conscience que la plupart des décisions politiques reflètent les intérêts d’un petit nombre et peuvent donc changer du tout au tout au gré des majorités. C’est ce qui les poussent majoritairement à défendre un contrôle plus fort de leurs représentants, via des institutions de démocratie directe qui ont le vent en poupe dans les zones rurales d’un grand nombre de pays européens.

RPP – Vous avez travaillé sur les politiques de gestion de la Covid-19 en Europe et conseillé le gouvernement néerlandais dans ce cadre. Quel bilan tirez-vous des politiques de gestion de la pandémie en France ?

Clara Egger – Mes recherches portaient sur l’impact des politiques de gestion de crise sur la qualité démocratique et la protection des droits et libertés. La France s’est caractérisée par une réponse particulièrement lourde sur ce plan et demeure le pays européen ayant connu l’état d’urgence le plus long (861 jours). Le gouvernement a multiplié les mesures exceptionnelles avec un coût important en termes de confiance politique et de respect des droits et libertés. Si on compare la France aux autres pays européens, cette réponse n’a pas réduit l’impact humain de la pandémie car notre pays ne se distingue pas par un nombre de morts moins élevé. Il est regrettable qu’aucun bilan sérieux n’ait été tiré de cette expérience qui aura un impact fort sur la capacité de notre pays à répondre à d’autres crises.

La France est entrée dans un cercle vicieux de la défiance.

En adoptant des mesures très contraignantes en décalage avec la sévérité de la menace sanitaire, le gouvernement a perdu un fort capital de confiance politique, capital qui joue un rôle central dans la capacité d’un pays à répondre à des crises d’ampleur.

RPP – Concernant la montée islamiste, vous  faites partie de ceux qui jugent la présence française notamment en Afrique comme une des sources des tensions. Faudrait-il, selon vous, un désengagement militaire de Paris en Afrique pour faire baisser la menace terroriste ?

Clara Egger – Mes travaux portent sur les causes de l’augmentation des attaques jihadistes violentes en Europe après 2015. Dans la presse et chez les décideurs, deux thèses s’opposent : celle d’attaques visant, dans une stratégie de représailles, les Etats intervenant militairement dans les pays arabo-musulmans et celle d’attaques justifiées par une haine à l’égard d’un mode de vie laïque et de la démocratie libérale. J’ai pu montrer avec Raul Magni-Berton et Simon Varaine2 que les attaques jihadistes violentes relèvent majoritairement d’une logique de représailles et ciblent principalement les Etats interventionnistes dont la France fait partie. Cela ne veut pas dire que la France ne doive pas intervenir à l’étranger, c’est une décision démocratique que la recherche peut éclairer mais non dicter. Il est frappant de constater que de telles recherches ne sont jamais invoquées lorsqu’il s’agit de décider si la France doit ou non intervenir dans un pays étranger.

Cela est d’autant plus dommageable si on considère qu’en France le Parlement et les citoyens n’ont que très peu de pouvoir sur la politique de défense qui reste très opaque.

L’engagement militaire en Afrique est une orientation de long terme et ne peut être poursuivi ou arrêté sans une information transparente et un choix direct fait par l’ensemble des peuples concernés.

Clara Egger
P
rofesseure de relations internationales à l’université Erasme de Rotterdam
Membre du Board of Democracy International e.V.

Propos recueillis par Michel Dray

 

  1. Le Référendum d’Initiative Citoyenne expliqué à tous, chez FYP Edition (en collaboration avec le professeur Paul Magni Berton, politologue.) ↩
  2. Simon Varaine est post-doctorant a l’université de Montpellier et spécialiste de la violence politique. ↩
Michel Dray

Partager sur LinkedinPartager sur XPartager sur Facebook

Les derniers articles

Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire

Les années 1980 marquent une bascule du socialisme européen qui n’a jamais retrouvé depuis ni son originalité programmatique ni sa force d’attraction antérieure

ParGilles Vergnonet1 autre

« Changer la vie ?» Ce programme en forme de slogan qui fut celui du Parti socialiste des années 1970...

Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire

Réajuster sa boussole, régler sa focale : le rôle nécessaire de la communication des organisations dans l’accompagnement au changement climatique

ParCeline Pascual Espuny

Les temps sont troublés et le seuil dans cet autre monde qui se profile est difficile à franchir pour la...

Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire

Un réseau de train développé est un objet d’influence pour un pays

ParJean-Marc De Jaegeret1 autre

Journaliste au service Voyage du Figaro et auteur principal du livre En train en Asie : 22 itinéraires sur les rails (sortie le...

Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire

Les nouveaux enjeux de la communication publique : management, participation, numérique, design

ParDominique Bessieres

Les nouveaux enjeux de la communication publique, dont la vocation est de construire la représentation de l’action publique et de...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
85
Next
»
loading
play
Les conférences de 18h59 – Rassemblement de soutien à Boualem Sansal
play
Printemps des Technologies – Démocratie, technologies et souveraineté
play
Printemps des Technologies – Histoire et initiation aux cryptomonnaies et au Bitcoin
«
Prev
1
/
85
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

L’indispensable reconstruction de l’esprit démocratique
Politique

L’indispensable reconstruction de l’esprit démocratique

De Woodrow Wilson à Donald Trump : les présidents dits « de paix » finissent toujours par appuyer sur la gâchette
Politique

De Woodrow Wilson à Donald Trump : les présidents dits « de paix » finissent toujours par appuyer sur la gâchette

Comment éradiquer le frérisme ? Les leçons des États arabes
Politique

Comment éradiquer le frérisme ? Les leçons des États arabes

Iran : Vers la fin du régime des Mollahs ?
Politique

Iran : Vers la fin du régime des Mollahs ?

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !
Politique

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux
Politique

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux

Communiqué du Comité de Soutien International à Boualem Sansal
Politique

Comité de soutien de Boualem Sansal : lancement d’une cagnotte

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France
Politique

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Article suivant
La modernité de Max Weber

La modernité de Max Weber

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire