Nous étions des milliers ce dimanche 4 juin 2023 à écouter résonner les mots de notre langue sur les Champs-Elysées. Une communion autour de notre patrimoine grâce à « la grande dictée des Champs ».
« Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu. » C’est avec ces mots extraits de La Mule du Pape d’Alphonse Daudet prononcés avec talent par Augustin Trapenard que débute la grande dictée organisée par le comité des Champs-Elysées. En l’espace d’un instant, les Champs-Elysées se sont transformés. Avenue symbolique par excellence, elle s’est racontée autrement : tables en bois et tableau avec des craies en guise de toile de fond d’une scène dont on se souviendra.
Si les victoires s’y célèbrent, alors cette journée en est, résolument, une grande.
Les sourires aux lèvres, il s’est passé quelque chose aux Champs-Elysées ce dimanche 4 juin.
Studieux, sages, concentrés, nous avons réendossé nos habits d’élèves de 8ème A le temps de « la dictée de notre enfance » et de son incontournable « point à la ligne ». Des écoliers aux retraités, des passionnés du grain des mots aux curieux, de ceux qui ont aimé leurs années d’école à ceux qui ont découvert la joie immense de la culture bien des années plus tard, bref, les profils étaient variés pour participer à la dictée retransmise en direct sur le média populaire et positif Neo. Bic bleu pour la dictée lue à trois reprises puis correction en vert avec les conseils avisés de Rachid Santaki « Monsieur Dictée ».
La rigueur, la concentration et l’écriture à la main qui semblent bien loin des quotidiens toujours plus pressés de beaucoup d’entre nous ont été manifestes. Sous un soleil écrasant, nous nous sommes rassemblés pour écouter, apprendre et nous questionner. Luthier – avec ou sans « h » ? Des questions que nous ne nous posons guère ni le dimanche après-midi ni les autres jours de la semaine.
Cet événement est un immense espoir pour retrouver un commun et un sens du collectif.
Oui, le patrimoine français – et ses complexités – nous unissent. Le livre nous rassemble. Il se lit, s’écoute, se vit et s’écrit. Cette journée est une occasion formidable d’écrire une nouvelle page.
La langue française est bel et bien là.
Mathilde Aubinaud