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dans N°1113

Crise française ou crise de la démocratie ?

ParPhilippe Raynaud
25 juin 2025
Tous démocrates, peut-être mais voulons-nous la République ou l’Empire
Interview

Si la crise politique française semble singulière, reflète notre exception politique, qui réside dans une faible culture du compromis, elle révèle des maux communs avec les autres démocraties libérales : fragmentation du paysage politique, déclin des grands partis, défiance envers les institutions et difficulté à produire des majorités légitimes.

 

La France vit depuis quelques mois une situation d’incertitude politique inédite qui peut être interprétée de deux manières. D’un côté, cette crise exprime de manière frappante la difficulté de la France à affronter des problèmes qui, sur le fond, ne sont pas essentiellement différents de ceux que connaissent les autres démocraties européennes. Elle n’est pas le premier pays à devoir réformer son système de protection sociale pour mettre en ordre ses finances publiques ; elle connaît une pression migratoire considérable, mais celle-ci s’exerce dans un cadre légal identique à celui des autres États européens ; elle a connu une croissance rapide de courants « radicaux » qui, à droite et à gauche, mettent en question le consensus informel sur lequel s’étaient construits les compromis des Trente Glorieuses mais la réorganisation de la vie politique autour de l’affrontement entre un « centre » favorable à la mondialisation et des « populismes » de gauche et de droite est une tendance quasi-universelle dans les démocraties d’Amérique et d’Europe. D’un autre côté, ce qui distingue la France dans ce contexte nouveau, c’est l’échec successif des deux voies par lesquelles les autres démocraties parviennent bon an, mal an à surmonter ces difficultés : l’alternance échoue à dégager une majorité légitime et les compromis entre les divers courants qui s’affrontent à l’Assemblée nationale sont, sinon impossibles, du moins très difficiles. Il y a donc à nouveau quelque chose comme une « exception française » en Europe, mais cela ne signifie pas pour autant que la crise française n’ait pas aussi une portée générale. On s’attachera ici à analyser les aspects nationaux de la crise actuelle avant de s’interroger sur ce qu’elle nous dit des questions de légitimité dans les démocraties d’aujourd’hui.

2017 : LES MÉTAMORPHOSES DE LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE

Depuis sa première élection en 2017, Emmanuel Macron n’a pas cessé d’être l’objet d’un double procès en légitimité. D’un côté, les anciens « partis de gouvernement » lui reprochent d’avoir détruit un système bien huilé, fondé sur l’alternance entre deux blocs dominés respectivement par les divers avatars du RPR et par le Parti socialiste. D’un autre côté, les partis « populistes » ou « extrémistes » de gauche et de droite l’accusent au contraire d’avoir sauvé un « système » à bout de souffle en empêchant une véritable alternance. La vérité est que le système partisan qui produisait des alternances de plus en plus rapprochées entre la droite et la gauche de gouvernement était de plus en plus fragile :

 

la force de Macron est venue de ce qu’il avait saisi qu’il allait entrer dans une crise fatale.

Le système né dans les années 1980 reposait sur le fait que, au-delà de l’opposition ritualisée entre la gauche et la droite, une majorité de l’opinion adhérait passivement à un consensus modéré ou centriste que résume la formule giscardienne : libéral, social et européen. Son avènement a coïncidé avec l’émergence de ce que de bons esprits ont appelé la « République du centre », qui était lui-même le fruit de l’épuisement simultané de l’imaginaire révolutionnaire et de cette forme particulière de nationalisme « républicain » qui s’était incarné dans le gaullisme. Après l’échec du programme commun et le tournant de 1983, le Parti socialiste renonce en fait à la « rupture avec le capitalisme » et se donne pour horizon d’incarner une version « sociale » de la modernisation libérale. De l’autre côté, la droite se rallie peu à peu à la politique libérale – au sens à la fois économique et culturel – qu’avait incarnée Giscard d’Estaing et s’éloigne ainsi notablement de l’héritage gaulliste. Les uns et les autres acceptent progressivement les progrès de l’État de droit et ces convergences se traduisent notamment par le soutien du PS et de la majorité du RPR au traité de Maastricht en 1992. Pour le dire autrement, c’est la période où le principe démocratique tel que l’interprète Guglielmo Ferrero semble triompher sans entrave : la culture contre-révolutionnaire a disparu en même temps que l’aspiration à la Révolution et l’alternance, qui suppose à la fois l’acceptation du règne de la majorité et le respect des droits de la minorité, apparaît comme le cadre naturel de la vie politique.

La fragilité de ce compromis a commencé à apparaître lorsqu’on a vu que, loin de déboucher sur une satisfaction générale, il s’accompagnait d’une défiance croissante d’une partie importante de l’opinion, manifestée par la montée de l’abstention et des votes pour les partis extrêmes ou radicaux, et, pour finir, par le référendum de 2005, où la majorité des électeurs refusa le choix européen défendu par les partis de gouvernement. L’élection présidentielle de 2017 a été le point culminant de cette évolution, qui a vu les deux partis jusqu’ici dominants s’écarter notablement du cadre modéré où ils s’inscrivaient jusqu’alors. La crise commence lorsque la majorité du Parti socialiste empêche François Hollande de se représenter en se ralliant pour finir à la candidature « vraiment de gauche » de Benoît Hamon, avec pour résultat l’hégémonie de Jean-Luc Mélenchon. Elle se prolonge avec la fracture de la droite, qui choisit d’écarter Alain Juppé au bénéfice d’un candidat trop conservateur. La victoire d’Emmanuel Macron est venue de ce que, tout en s’inscrivant dans la continuité des politiques suivies depuis une trentaine d’années, il prenait acte de l’épuisement du vieux système partisan.

 

Ses difficultés ultérieures peuvent se résumer dans une formule d’Auguste Comte : « on ne détruit que ce qu’on remplace ».

LA DÉMOCRATIE AUJOURD’HUI : QUELLE LÉGITIMITÉ ?

Le choix stratégique d’Emmanuel Macron reposait sur deux postulats complémentaires : la refondation de la politique française autour d’un centre qui serait « en même temps » de droite et de gauche devait être suffisamment attractive pour élargir le consensus libéral, social et européen et elle allait conduire à une simplification majeure des enjeux politiques, que l’on allait pouvoir ramener à une summa divisio opposant les « progressistes » aux « conservateurs » et/ou aux « populistes ». Ces deux postulats reposaient eux-mêmes sur la croyance dans la capacité de l’élection présidentielle à transcender les clivages secondaires grâce à l’énergie d’un exécutif puissant capable de s’affranchir des contraintes de la négociation  sociale ou des compromis parlementaires. Cette croyance doit évidemment beaucoup au souvenir de périodes comme le Consulat ou les années qui ont suivi 1958 mais elle s’enracinait aussi, plus profondément, dans une certaine tradition des Lumières françaises, qui, depuis Turgot, compte largement sur la puissance de l’État pour développer et garantir les droits et les libertés. L’échec du macronisme n’est donc pas venu du fait qu’il aurait incarné un courant étranger à la tradition politique française. Il traduit plutôt la difficulté de celle-ci à affronter les nouveaux défis que doit relever la France.

La victoire brillante d’Emmanuel Macron en 2017 l’a encouragé à adopter une posture « jupitérienne » qui le conduisait nécessairement à négliger le polythéisme horizontal de la vie politique. Combinée avec la croyance routinisée dans les vertus supposées du « fait majoritaire », cette sous-estimation de la diversité interne des soutiens du Président a conduit au maintien d’un mode de scrutin structurellement défavorable au centre et qui, de surcroît, pousse les partis de gouvernement à s’allier aux partis extrêmes. Plus grave encore, la volonté de ramener les clivages à l’opposition entre « progressistes » et « conservateurs » et « populistes », combinée avec la logique d’une élection présidentielle à deux tours, conduisait à suggérer que, tôt ou tard, l’affaiblissement des premiers devrait amener les seconds au pouvoir.

On peut dire de la révolution « centriste » de 2017 ce que Victor Hugo disait de celle (centriste, elle aussi) de 1830 : ce fut à la fois « bien coupé », et « mal cousu ». Bien coupé, parce que la rupture a porté sur un système partisan qui finissait par entraver l’action réformatrice des gouvernants sans pour autant satisfaire les gouvernés. Mal cousu, parce que, comme sous le régime issu de Juillet, la France n’a pas été gouvernée par des « sages » mais par des « habiles » qui se sont contentés de réformes partielles au lieu de préparer la France à affronter les défis à venir. Il reste néanmoins que, si tant est qu’ Emmanuel Macron ait échoué, ce n’est pas faute d’avoir largement joué sur les différents registres du théâtre politique français, de la révolution à la synthèse centriste en passant par la toute-puissance démiurgique de la monarchie républicaine. Pour certains de ceux qui l’ont soutenu, comme par exemple Alain Minc, la comparaison entre les performances économiques de la France et celles de ses principaux partenaires européens semble suggérer que la faiblesse française vient de ce que celle-ci reste « en retard » dans le travail de normalisation libérale ou démocratique qui pourrait lui permettre d’entrer vraiment dans le « cercle de la raison ».

Cette analyse sous-estime ce qu’il y a de commun entre la crise française et les tensions qui traversent peu ou prou toutes les démocraties d’aujourd’hui.

Beaucoup de libéraux considèrent que la comparaison entre la France et l’Allemagne plaide pour la supériorité de la seconde, due à la fois à sa démocratie consensuelle, à sa politique économique ordo-libérale et à une meilleure intégration des immigrés ; mais la solidité de ce modèle n’a pas empêché des choix funestes que la France a su éviter (l’abandon du nucléaire, la dépendance au gaz russe) et la montée de l’AFD, combinée avec les incertitudes de la diplomatie allemande, suggère qu’il est peut-être plus fragile qu’il n’y paraît. De manière similaire, les États-Unis et le Royaume-Uni passaient pour des modèles classiques de démocraties majoritaires, dans lesquelles l’alternance entre les deux grands partis n’empêchait pas un consensus sur les questions majeures ; la crise rampante des grands partis britanniques et le caractère de plus en plus conflictuel de la vie politique américaine obligeront sans doute à réviser cette thèse classique. Plus généralement, on peut s’interroger sur l’état des démocraties, trente-cinq ans après la chute du Mur de Berlin, qui semblait annoncer sinon la « fin de l’histoire » (Francis Fukuyama), du moins le renforcement de la légitimité du régime démocratico- libéral. Cette prévision optimiste a semblé être confirmée dans les décennies qui ont suivi 1989 : les courants « extrémistes » de droite ou de gauche n’ont pas disparu mais ils ont cessé de se présenter comme les porteurs d’une société radicalement autre et ils ont renoncé à accéder au pouvoir par la violence en violant ouvertement les règles démocratiques.

Mais ce consensus apparent s’accompagne d’un affaiblissement substantiel de sa démocratie.

Les principes du gouvernement représentatif sont de moins en moins admis ou même compris, comme le montrent à la fois la méfiance grandissante envers les institutions, les représentants ou les gouvernants et la montée simultanée des demandes de « droits » nouveaux et de la défiance envers l’État de droit. Le symptôme le plus grave de ce malaise dans la civilisation démocratique a été donné par les États-Unis, lorsqu’un candidat battu à l’élection présidentielle, qui avait refusé de reconnaître sa défaite et qui avait cautionné les actions violentes de ses partisans, a finalement réussi à se faire réélire. Deux siècles après l’éclatement du conflit entre l’Ancien Régime et la démocratie, on pouvait estimer que la démocratie avait gagné, puisque les principes de légitimité antérieurs avaient disparu (et avec eux le mythe de la révolution) ; on peut craindre aujourd’hui que ce triomphe apparent n’ait été qu’une parenthèse : la démocratie a sans doute de nouveaux ennemis, qu’elle a de la peine à reconnaître, mais elle souffre également de son manque de confiance dans ses propres ressorts. Sur ce point, il n’y a pas d’exception française.

Philippe Raynaud

Philosophe et politologue Professeur émérite de science politique à l’Université Paris-Panthéon-Assas Membre de l’Institut universitaire de France.

Philippe Raynaud

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