Le pôle de compétitivité Derbi a pour mission de développer au niveau régional, national et international, l’innovation,la recherche, la formation et le transfert de technologie, le développement et la création d’entreprises dans le domaine des énergies renouvelables appliquées au bâtiment et à l’industrie. Rencontre avec son président.
Revue Politique et Parlementaire – Pouvez-vous vous présenter et présenter le pôle Derbi ?
André Joffre – Je suis le PDG de la société Tecsol créée il y a 32 ans et employant une cinquantaine d’ingénieurs en métropole et outre-mer. Tecsol est spécialisée dans l’énergie solaire. Elle réalise des études et des missions de consultants.

Le pôle de compétitivité Derbi a été créé en 2005. À l’époque, la Datar avait lancé un appel à projet en vue de regrouper des entreprises se situant dans le même secteur d’activité. L’idée m’est venue de créer un pôle sur le thème des “énergies renouvelables” puisque nous sommes issus du sud de la France, région où l’on trouve de l’hydraulique, du solaire, de l’éolien, de la biomasse. À l’origine j’étais un peu réservé car c’est toujours compliqué de prendre des initiatives en dehors de son activité professionnelle. Mais sous l’effet conjugué des encouragements de la Fédération du bâtiment et du monde universitaire et notamment des laboratoires du CNRS qui étaient présents dans ce domaine, c’est très naturellement que le projet s’est monté en deux mois. Nous avons vu de plus en plus de personnes assister aux réunions hebdomadaires. Le Préfet Thierry Lataste – actuel directeur de cabinet de François Hollande – a joué un rôle important puisqu’il a été l’un des premiers “supporteurs” de notre proposition.
Le pôle Derbi déploie son action en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées à partir de son siège situé à Perpignan et d’une antenne localisée à Toulouse.
Il a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l’innovation, la formation, le transfert de technologie, le développement et la création d’entreprises dans le domaine des énergies renouvelables appliquées au bâtiment et à l’industrie.
Son objectif majeur est d’accélérer l’émergence et la commercialisation de produits et services innovants sur des marchés en fort développement portés par la demande internationale, les directives européennes sur l’énergie et la transition énergétique en France.
Le pôle de compétitivité Derbi décline sa stratégie autour de trois thématiques :
- l’efficacité énergétique dans le bâtiment, en particulier en climat méditerranéen, et dans l’industrie ;
- la gestion des réseaux (électricité, chaleur, froid) et le stockage d’énergie (thermique, électrochimique, mécanique, hydrogène…) interconnectant l’habitat, les pôles d’activité et les sites de production d’énergie ;
- la production d’énergie hors bâtiments (centrales de production d’électricité, d’hydrogène, de bio-carburants, de chaleur…) à partir de ressources solaires, éolienne, biomasse ou hydraulique.
La mission de Derbi est d’encourager le travail collaboratif, ce qui existe peu dans la vie économique habituelle. Les entreprises, et notamment les PME, ont tendance à avoir de très bonnes idées, mais elles ne sont souvent pas développées par manque de temps et de moyens. Beaucoup d’entre elles restent dans des tiroirs ce qui est vraiment dommage. Derbi propose donc à ces entreprises et PME de les assister dans le développement et la mise en forme de leurs idées ainsi que dans la recherche de financements. Dans un premier temps, nous facilitons leur rapprochement avec un laboratoire universitaire ou de recherche, public ou privé, qui va les aider à formaliser leur projet. Dans un second temps nous les aidons à soutenir les appels d’offres lancés par l’état et dédiés aux pôles de compétitivité. Nous faisons du lobbying dans les couloirs de Bercy pour leur permettre de trouver de l’argent et financer ainsi leurs recherches.
RPP Quel est le cœur de votre métier ?
André Joffre – Les mots n’ont pas toujours la même signification pour un chercheur et pour un entrepreneur qui ont parfois tendance à se regarder en chien de faïence. Cependant dès lors que l’on arrive à faire des connections, dès que les mots ont le même sens pour chacun alors c’est extraordinaire car un et un ne font plus deux, mais beaucoup plus. Et l’on a remarqué que le mécanisme fonctionnait d’autant mieux si l’on était plus de deux, l’idéal étant d’être au moins trois. Le cœur de notre métier est donc d’arriver à débusquer des bonnes idées, à trouver les moyens de recherche les mieux adaptés au problème à traiter et puis de faire de tout cela un projet.

Nous avons un environnement très favorable et un excellent accueil des collectivités territoriales. Les énergies renouvelables sont au début de leur histoire, c’est un sujet très récent. Nous produisons de l’électricité et du pétrole depuis très longtemps. Mais les choses changent aujourd’hui, pour deux raisons principales. La première concerne le problème des gaz à effet de serre qui va conditionner nos actions. Il ne s’agit plus de savoir s’il y aura assez de pétrole car nous serons, à un moment, contraints de ne l’utiliser que dans des secteurs où nous ne savons pas le remplacer, comme le transport aérien par exemple. Mais dans le bâtiment qui consomme 42 % de l’énergie, nous pouvons très facilement nous en passer. Nous savons aujourd’hui construire des bâtiments à énergie positive, c’est-à-dire qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Certes, il ne s’agit pas de bâtiments autonomes, mais qui doivent interagir avec l’extérieur. Cependant, ils peuvent contribuer, avec la collectivité, à offrir autant d’énergie qu’ils vont en consommer. Il s’agit là d’une véritable révolution.
La seconde raison concerne l’arrivée du digital dans le domaine de l’énergie qui bouscule considérablement les choses. Prenons l’exemple du thermostat qui est un objet banal. Avec le numérique et les compteurs intelligents, nous pouvons réguler notre consommation d’énergie de manière permanente, consommer mieux, plus efficacement et donc beaucoup moins. Google vient d’acquérir pour 3 200 000 000 $ la société Nest, une PME de 250 salariés spécialisée dans la fabrication de thermostats. Ces thermostats sont non seulement des régulateurs, mais ils peuvent aussi être connectés à des smartphones et donc pilotés à distance. Mais ces thermostats deviennent également des plateformes de développement de tout ce qui est pilotage de l’énergie dans la maison, comme ouvrir ou fermer les fenêtres et les portes. Les consommateurs qui produisent eux-mêmes de l’énergie, avec des panneaux solaires par exemple, pourront décider de consommer l’énergie au moment où cela leur convient, mettre en fonctionnement la machine à laver la vaisselle lorsqu’il y a du soleil ou attendre les heures creuses la nuit par exemple, ou vendre sur le réseau l’énergie excédentaire.
RPP – Quelles sont les conséquences de cette “révolution” ?
André Joffre – Cela signifie que notre modèle centralisé classique : des grandes centrales, un réseau de distribution très étoilé, des compteurs, c’est-à-dire un schéma : on produit, on distribue, on facture, on consomme, va être progressivement remplacé. ERDF va donc devoir faire passer ce réseau en étoile à un réseau maillé afin de permettre l’échange d’énergie entre particuliers. On peut par exemple imaginer qu’une maison non occupée dans la journée sera excédentaire en énergie et que ses habitants pourront ainsi vendre à l’école de leurs enfants l’électricité qu’ils auront produite et qu’a contrario, lorsque l’école sera fermée le week-end c’est elle qui sera excédentaire et qui pourra restituer cette énergie.
Nous allons donc avoir des échanges d’énergie “peer-to-peer”, exactement comme on échange de l’information, des mails ou de la musique.
Le public a une forte appétence pour tout cela. Tous les ans, dans le cadre de Qualit’EnR (qui est l’organe de qualification des entreprises des énergies renouvelables), nous effectuons un sondage auprès des Français afin de savoir comment ils perçoivent le monde de l’énergie. Cette année nous leur avons posé la question suivante “est-ce qu’à condition économique équivalente, vous souhaitez plutôt consommer votre propre électricité ou préférez-vous la vendre au réseau ?”. 97 % des sondés ont répondu qu’ils préféraient auto-consommer l’électricité produite par leur toit…
Ce sont des changements tout à fait fondamentaux par rapport aux structures qui fonctionnent aujourd’hui. Mais peut-être que ce point de vue n’est qu’un courant de pensée qui ne sera pertinent que pendant quelques années, alors que lorsqu’on construit une nouvelle centrale nucléaire c’est pour cent ans. Il faut donc arriver à marier les deux pour faire quelque chose d’assez souple où il y aura des millions de producteurs. Mais ce n’est pas simple. Nous avons des choix politiques à faire. Cela va poser des tas de difficultés car l’une des exigences du réseau électrique c’est qu’il faut être certain que des opérateurs électriques puissent toujours apporter l’énergie nécessaire au réseau car on ne sait pas encore véritablement la stocker. Aujourd’hui, avec la météo, EDF est capable, plusieurs jours à l’avance, de connaître son appel de puissance et va donc mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour satisfaire la demande. La production d’énergie solaire est – quant à elle – inhérente au climat. Il va donc falloir s’adapter car lorsqu’il n’y aura pas de soleil, il faudra quand même qu’il y ait de l’électricité. On peut donc peser sur deux leviers. Sur les opérateurs comme EDF d’abord, qui devront produire plus d’énergie pour compenser l’absence de soleil, sur la consommation ensuite.
On pourrait corréler certaines consommations en fonction de l’ensoleillement ; mais c’est là un changement de culture.
Ségolène Royal vient d’ailleurs d’annoncer l’ouverture de cinq chantiers autour de l’autoconsommation. Nous avons participé à une longue concertation afin de mettre au point de nouveaux modèles de consommation d’énergie, et nous devrions avoir prochainement une feuille de route. Les choses évoluent très vite.
RPP – La transition énergétique c’est faciliter autant l’évolution du mix énergétique que l’autoproduction-consommation. Mais à cet égard, la loi ne fixe que des objectifs et n’impose pas le changement de paradigme que vous paraissez évoquer.
André Joffre – C’est vrai, la notion de transition est peut-être impropre car on perçoit dans le mot transition une évolution lente. Mais la réalité est brutale. Deux exemples : E.ON déprécie de 4,5 milliards d’euros ses actifs et gère en extinction tous ses actifs énergétiques traditionnels et GDF Suez a également déprécié ses actifs de 7,5 milliards d’euros. Ces deux exemples sont significatifs de la perception du changement de paradigme par nos grands industriels.
La transition énergétique n’est d’ailleurs pas un phénomène franco-français puisqu’environ 140 pays ont décidé de la mettre en œuvre et si nous parvenons à un accord à la COP21, ce seront 190 pays. Si l’on veut tenir les objectifs fixés au niveau européen, cela signifie une baisse de notre consommation de 2 % tous les ans, plus précisément 1 % d’économie d’énergie et 1 % de transfert des énergies conventionnelles vers des énergies renouvelables. Lorsque vous êtes un pays à forte croissance, comme les Etats-Unis ou les pays d’Asie, même si vous diminuer l’intensité énergétique du pays, c’est-à-dire le rapport consommation d’énergie sur produit intérieur brut, vous restez toujours avec une légère croissance de la consommation énergétique. Par conséquent tout va bien pour les opérateurs qui se situent sur ces marchés. Mais en Europe nous avons une croissance très faible et de plus nous transférons des énergies conventionnelles vers des énergies renouvelables. Cela signifie que la consommation énergétique va continuer à diminuer et que c’est un vrai sujet pour les opérateurs qui verront leur chiffre d’affaires baisser, sauf à relever sensiblement les tarifs.
Il y a, je crois, plus de quarante centrales au gaz qui sont actuellement inutilisées en Europe, même si elles peuvent redémarrer un jour ou l’autre. Cela créé une difficulté supplémentaire sur le plan financier. En effet, d’un côté la transition non énergétique à un coût puisque les énergies renouvelables sont encore un peu plus chères que les énergies renouvelables et d’un autre côté on réduit la vente d’électricité.
Nous sommes donc appelés à imaginer les produits et services qui, demain, permettront de travailler sur ces sujets. Et résoudre l’équation que pose votre question.
RPP – Qu’a apporté Derbi, de façon concrète, dans le domaine des réseaux ?
André Joffre – Pendant la première période, nous avons principalement travaillé sur tout ce qui concerne le développement de produits, par exemple les équipements photovoltaïques.
À Montpellier, nous avons une entreprise qui a développé une chaîne complète de fabrication de cellules photovoltaïques selon une nouvelle technique, cela permet de faire baisser le prix de revient de ces cellules. Un premier marché très important au Kazakhstan a d’ailleurs été obtenu par cette entreprise. C’est un programme d’une quarantaine de millions d’euros de recherche et développement avec des financements importants et qui donne des résultats. Mais nous avons aussi des startups qui développent des boitiers qui pilotent toute la maison afin d’optimiser le démarrage des équipements en fonction de l’ensoleillement. Enfin, nous avons des entreprises orientées sur l’économie d’énergie dans le bâtiment. Nous avons une multitude de projets.
Depuis la création du pôle, 222 projets ont été labellisés réunissant plus de 560 partenaires et représentant un investissement global de 660 M€. 122 de ces projets ont été financés pour un investissement global de 272 M€ et soutenus par des fonds publics à hauteur de 113 M€.
RPP – Quelles sont vos relations avec vos grands partenaires tels que EDF, ERDF ou encore GDF Suez ?
André Joffre – Nos relations avec les grands groupes sont d’excellente qualité. Ils participent aux projets de R&D et sont présents dans les comités de sélection des projets. Ce sont donc des partenaires très actifs, même si ce sont les PME qui constituent notre ADN.
RPP – Ces grands partenaires sont très certainement des clients pour les PME et ETI membres du pôle et sont peut-être les premiers à bénéficier de la R&D que vous mettez en œuvre.
André Joffre – Chacun s’intéresse effectivement à ce qui se passe dans les startups car des “perles” peuvent en émerger. Le pôle a la chance de compter sur son territoire deux grandes métropoles, Montpellier et Toulouse qui sont spécialisées dans le numérique. Je suis persuadé que les innovations en matière d’énergie ne viendront pas forcément des entreprises de l’énergie, mais certainement du secteur du numérique. Là encore, il faut que les entreprises du numérique rencontrent les entreprises du monde énergétique. Nous avons donc lancé un appel à projet. Nous pensons que les talents développés pour faire des jeux vidéo ou des objets connectés peuvent être utilisés pour mettre au point de nouveaux produits dans le domaine de l’énergie. Nous n’avons presque plus de limites techniques, en revanche ce qui est nouveau c’est que l’on invente un concept en rupture avec les produits et services existants. On ne décrète pas l’innovation, mais on peut créer le cadre et les conditions les plus appropriés possibles pour que des innovations émergent et se développent.
RPP – Que représente aujourd’hui le pôle Derbi en termes de salariés ?
André Joffre – Derbi représente environ 5 000 salariés. Ce qui peut paraître peu, mais il s’agit d’une filière encore jeune et qui a été malmenée. Dans les grands groupes on peut avoir des amortisseurs, mais dans les PME c’est beaucoup plus difficile et il y a sur le photovoltaïque, par exemple, une politique de “stop and go” très déstructurante pour les PME. Fin 2010, Enerplan, le syndicat de l’énergie solaire, demandait, en vain, une baisse des tarifs d’achat de l’électricité solaire. Une bulle spéculative s’est créée en raison de la trop grande lenteur des pouvoirs publics à baisser les tarifs. Le rythme des arrêtés tarifaires, qui évolue à la vitesse de l’administration, n’a pas été en phase avec les évolutions vertigineuses qu’a connues l’industrie. La baisse des prix du photovoltaïque a été extrêmement rapide, et le plus remarquable c’est que cela s’est produit sans véritable rupture technologique. C’est l’augmentation des volumes qui entraîne la baisse des prix, sans qu’il y ait de véritable novation, nous sommes sur des technologies qui ont plus de vingt ans, et qui s’améliorent lentement. Reste que dans le domaine du photovoltaïque nous ne sommes pas à l’abri d’une innovation de rupture qui consacrerait définitivement la compétitivité de cette énergie. C’est à cela qu’il faut travailler.
RPP – Indépendamment du numérique, de quel ordre seront ces ruptures d’innovation ?
André Joffre – L’évolution sur le photovoltaïque va continuer et au fur et à mesure que le marché va se développer nous connaîtrons de nouvelles baisses de prix, certes plus modestes. Il va y avoir également des évolutions très importantes dans le domaine du stockage. Ainsi, la société Tesla implante une usine qui produira 50 gigawattheure par an dans le Nevada. Les promoteurs de ce projet considèrent que le prix des batteries passera de 400 $ le kilowattheure stocké à 100 $ d’ici 2020. Tesla ne réservera pas ces batteries qu’au secteur automobile, mais également à l’usage dans le résidentiel associé à des modules photovoltaïques.
Elon Musk, le PDG de Tesla est également le fondateur de SolarCity, le plus important installateur de panneaux solaires aux Etats-Unis. Il construit actuellement une usine de modules photovoltaïques, équivalente aux plus grosses usines chinoises, dans l’Etat de New York. Ceci illustre que l’industrie revient aux Etats-Unis et que l’importation de produits asiatiques n’est pas une fatalité. En France, nous avons quelques entreprises très actives sur le marché solaire. Elles rivalisent, en qualité, avec les meilleurs produits du marché mondial, mais sont handicapées par des volumes trop faibles et des commandes qui fluctuent au rythme des appels d’offres publics. On ne peut bâtir une industrie sans un plan de charge régulier. Il faut absolument les soutenir car c’est autour d’elles que l’on pourra développer les technologies de la future génération.
Nous pourrions aussi parler des chauffe-eau solaires, où la France est exportatrice en Europe, avec un marché français très faible. Les entreprises actives dans ce secteur sont en souffrance et pourtant les chauffe-eau solaires remplacent le plus souvent du gaz ou du fioul, ce qui ne pose pas le même problème que le photovoltaïque qui remplace une électricité abondante. On a parfois un peu l’impression que le solaire thermique a été une victime collatérale de la chasse au photovoltaïque qui a eu lieu en 2011.
RPP – Voyez vous des évolutions dans le stockage de l’énergie ?
André Joffre – Je crois que les voitures électriques sont un vrai sujet. Les voitures Tesla, avec un positionnement haut de gamme et malgré leur prix élevé, se vendent bien, surtout en Californie et dans les pays d’Europe du nord. Avec la baisse des prix attendue sur les batteries, de nouvelles voitures plus abordables vont voir le jour. Il est à noter qu’une batterie de 85 kWh, qui permet de rouler 500 km, permettrait également d’alimenter une maison pendant une semaine. Dès lors l’idée qui émerge en Californie consiste à raccorder cette batterie avec des panneaux solaires afin de rendre la maison totalement autonome et donc déconnectée du réseau électrique…
Par ailleurs une voiture ne fonctionne pas souvent. Dès l’instant où elle est à l’arrêt, elle peut devenir un élément de stockage d’énergie. Mais on ne recharge pas sa voiture sur une simple prise électrique de faible puissance. Cela va entraîner une reconfiguration du réseau qui va nécessairement évoluer.
Nous verrons également apparaître des batteries utilisant des matériaux encore inédits et présentant des avantages en termes de prix et de recyclage. Ensuite il existe d’autres formes de stockage comme le stockage thermique. Nous avons, dans le pôle Derbi, une spécialité qui est l’énergie solaire concentrée. Les centrales solaires thermodynamiques ont l’avantage, par rapport au photovoltaïque, de ne pas être tributaires de l’ensoleillement puisque l’on peut stocker la vapeur pour ensuite produire de l’électricité en dehors des heures d’ensoleillement. Tous nos travaux portent aujourd’hui sur des centrales solaires qui pourront fonctionner plusieurs heures après le coucher du soleil. Voilà l’avenir et – à mon sens – la véritable transition énergétique.
André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi, président de Tecsol