Revue Politique et Parlementaire – Vous maitrisez et appréhendez les rouages institutionnels depuis longtemps. Pourquoi franchissez-vous le pas aujourd’hui ?
Virginie Mathot – Nous sommes aujourd’hui dans une situation inédite, le cas de figure tant redouté de choisir entre deux extrêmes alors que la majorité présidentielle est désavouée. Je suis convaincue que nous devons tous retrousser nos manches pour offrir une alternative à nos concitoyens et leur montrer que face aux outrances et aux postures clivantes, une autre voie est possible. Je suis trop attachée aux valeurs de la République et à notre liberté pour ne pas prendre ma part dans ce moment historique. Qu’aurais-je dit à mes enfants si je ne m’étais pas investie ? J’ai sollicité l’investiture LR et je suis déterminée à reconstruire une droite républicaine dans le paysage politique français.
RPP – Le bon sens en politique est-il de l’ordre du concept ? Comment le retrouver ?
Virginie Mathot – Le bon sens, c’est avant tout l’ouverture et l’écoute. Comprendre les attentes et les difficultés de nos concitoyens, retrouver une forme de simplicité dans l’échange. Ne pas rester cantonné dans des postures dogmatiques ou des calculs politiques liés à une réélection future, c’est trouver des solutions pragmatiques, qui vont avant tout servir le bien commun.
RPP – Que signifie s’engager pour vous ?
Virginie Mathot – S’engager, c’est choisir d’agir ! C’est aussi prendre des risques car quand on est dans l’action, on s’expose, et on sait tous qu’il n’existe aucune solution simple et facile pour résoudre les défis de la complexité de notre société. Mais c’est pour moi la seule option possible pour défendre nos idées républicaines et refuser l’impasse politique dans laquelle nous précipitent les forces d’extrême gauche et d’extrême droite.
RPP – Vous prônez l’uniforme à l’école. Que dit-il de nos rapports aux autres ? A l’autorité ?
Virginie Mathot – L’uniforme à l’école est un moyen de gommer les différences sociales « visibles » et de se concentrer sur autre chose que leur apparence pour nos enfants et adolescents. Notre société est obnubilée par l’image, par les codes vestimentaires qui traduisent l’appartenance à des groupes sociaux, parfois des appartenances communautaires ou religieuses. L’uniforme à l’école apporte une forme de sérénité sur ces questions. En portant chacun le même vêtement, nous offrons à nos enfants l’opportunité de se défaire de certaines injonctions de représentation et leur permettons de se concentrer sur l’essentiel : l’apprentissage, le développement des savoirs, le respect dans les relations interpersonnelles et le vivre ensemble. Et pour le personnel éducatif, c’est un sujet de moins à traiter alors qu’ils ont déjà tant à faire dans leur journée.
RPP – Que vient-on chercher à l’école de la République que vous défendez ? Qu’y trouve-t-on ?
Virginie Mathot – On vient y chercher l’écoute et la tolérance. On y trouve la dignité pour chaque enfant, afin que chacun puisse développer ses compétences en fonction de ses appétences et ses possibilités, sans discrimination et sans dogmatisme. Accepter de ne pas délivrer un enseignement uniforme, mais tenir compte de la situation des enfants afin de créer l’environnement dans lequel ils auront les meilleures chances de réussir. La dignité aussi pour les enseignants et le personnel éducatif, dont la fonction doit être revalorisée. Et on y trouve des valeurs de travail, de responsabilité et d’engagement, des valeurs essentielles pour nos jeunes dans leur vie d’adulte demain.
Virginie Mathot
Candidate aux législatives, 9e circonscription des Hauts-de-Seine
Propos recueillis par Mathilde Aubinaud