Après avoir longtemps procrastiné, le président de la république décide enfin d’accélérer la cadence en convoquant les états-majors des différents partis politiques ce vendredi 23 aout à l’Elysée. Selon l’entourage du chef de l’Etat, ces consultations devraient déboucher dans la foulée sur la nomination d’un nouveau premier ministre. L’objectif est clair : renvoyer l’image d’un président de la république à l’écoute des forces politiques. L’ambition est noble mais la ficelle est grosse. Sincèrement, qui peut encore croire à cette métamorphose parlementariste de Jupiter ?
Toute cette scénographie institutionnelle ne relève que d’une pure stratégie de communication. En vérité, Emmanuel Macron a déjà fait son choix. Malgré la défaite cinglante de son camp, le président est déterminé à gardé la main sur son quinquennat. Pas question donc d’envoyer la candidate du Nouveau Front Populaire, Lucie Castet à Matignon. Il nommera une personnalité capable de pérenniser le fameux concept du « en meme temps ». Les premiers ballons d’essais lancé ici et là, tel que Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand ne rattisent certes pas large mais ne divisent pas assez pour autant. Conscient de cette ruse, les insoumis mené par leur leader Jean-Luc Mélenchon ont dégainé ce week-end dans les colonnes de la Tribune Dimanche, la menace d’une destitution du président de la république au grand désarroi de leurs alliés du NFP. Sur le plateau de BFMTV, ce lundi 19 aout, Lucie Castet a pris ses distances envers cette initiative. Avec ce nouveau coup d’éclat médiatique à quelques jours de ces rendez-vous élyséens, les autres composantes du NFP savent qu’ils auront désormais du mal à faire pression sur le chef de l’Etat. Les insoumis ont donné le coup de grâce, Emmanuel Macron peut tranquillement se frotter les mains. En tapant une fois de plus sur les institutions, Jean-Luc Mélenchon installe officiellement le match pour 2027 au risque de faire exploser une coalition qu’il appelait de ses vœux au soir de l’annonce de la dissolution. Chassez le naturel, il revient au galop. Comme annoncé, le Nouveau Front Populaire emprunte allègrement le meme chemin que l’ex Nouvelle Union Populaire écologique et sociale.
Après avoir torpillé la droite et la gauche républicaine, Emmanuel Macron a en plus d’avoir facilité la montée des populistes, a également accéléré la déliquescence d’une classe politique désormais dopées aux coups de com permanents.