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dans International

Moyen-Orient : du deal-making au sense-making ?

Myriam BenraadParMyriam Benraad
17 novembre 2025
Moyen-Orient : du deal-making au sense-making ?
Analyse

En 2025, l’impressionnante tournée de Donald Trump au Moyen-Orient conduisait à la signature d’une série de méga-contrats économiques et de défense avec plusieurs États du Golfe, consacrés aux investissements commerciaux, à une coopération avancée dans le domaine des nouvelles technologies et à un approfondissement des partenariats stratégiques régionaux.

Entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, le président américain sécurisait des deals colossaux dépassant un total de deux trillions de dollars, concernant à la fois des bases et équipements militaires, des ventes d’armes (parmi les plus importantes de l’histoire), des centres de données et des infrastructures physiques et énergétiques. Dans la foulée, les États-Unis annonçaient une levée des sanctions contre la Syrie, signalant là leur volonté d’un réalignement du Levant au terme de décennies de conflits. En novembre 2025, ce désir de réintégration de la Syrie au grand jeu régional était formalisé lors d’une visite officielle du président Ahmed al-Charaa à Washington, dans le cadre d’un énième deal que l’administration Trump semblait vouloir passer avec le nouveau dirigeant de Damas.

 À l’évidence, cet imposant deal-making régional consolide l’influence américaine dans tout le Moyen-Orient, en particulier dans la péninsule arabique, afin de contrebalancer le poids d’autres puissances. En pérennisant les liens économiques et militaires avec cette partie du monde, Trump compte en effet contrecarrer le poids grandissant d’un protagoniste comme la Chine. Beaucoup ont qualifié ces deals d’historiques, porteurs de bénéfices exceptionnels pour l’industrie américaine et ses emplois. Dans le même temps, des critiques continuent de s’exprimer concernant le réalisme des chiffres et des engagements scellés, plusieurs accords précédents s’étant révélés déclamatoires. Une autre préoccupation concerne la capacité de ces deals et de ce type de politique multi-alignée à garantir des relations plus équilibrées avec les pétromonarchies arabes, dont on connaît bien les rivalités. Enfin, et c’est ici la réserve la plus considérable, d’aucuns s’interrogent sur les répercussions véritables de ce deal-making ambitieux.

 Ce dernier facilitera-t-il en effet un règlement des principales crises géopolitiques du Moyen-Orient, au premier rang desquelles la déflagration israélo-palestinienne et la guerre désormais ouverte entre Israël et l’Iran ? Cette approche transactionnelle de la paix de la part de Donald Trump ne risque-t-elle pas, in fine, de se retourner contre lui et contre la stabilité régionale si ces deals venaient à ne pas se matérialiser ? En réalité, nul ne sait ce qu’il adviendra au cours des prochains mois. Surtout, une sorte de myopie causée par une actualité incessante fait oublier à de nombreux analystes qu’il ne s’agit pas des premiers grands deals américains au Moyen-Orient. Une optique historique permet d’en retracer la trajectoire étendue dans le temps et d’observer qu’ils n’ont pas permis auparavant cette pacification tant espérée. Longtemps avant la création même de l’État d’Israël en 1948, on se souvient des accords pétroliers des années 1920, 1930 et 1940, comme l’accord de la ligne rouge de 1928 qui formalisa l’accès des États-Unis aux hydrocarbures de la région, et des concessions saoudiennes qui posèrent les jalons de la relation stratégique et mutuellement bénéfique entre le royaume et Washington. Plus tard, jusqu’à la révolution islamique de 1979 à Téhéran, des rapports militaires et économiques étroits furent établis avec l’Iran du Chah contre l’influence soviétique, tandis que les accords de Camp David de 1978 aboutirent à une paix entre l’Égypte et Israël tout en promouvant un développement économique soutenu par les États-Unis.

Aucun de ces deals ne permit toutefois de réaliser cette paix régionale alors souhaitée par leurs promoteurs. Pis, leurs effets ont par la suite été lourdement amoindris par les aventures militaires calamiteuses ayant suivi le tournant du deuxième millénaire, en Afghanistan puis en Irak, peu après les attentats du 11 septembre. Depuis son premier mandat, Donald Trump entend tourner la page de ces fiascos militaires et favoriser des transactions économiques bilatérales dont il pense qu’elles seules pourront apporter la paix au Moyen-Orient, plus particulièrement dans l’après-7 octobre et guerre à Gaza. Ce deal-making repose sur une diplomatie du nombre et du calcul destinée à endiguer l’influence iranienne et à trouver une issue acceptable à l’implosion proche-orientale, tout en privilégiant des concessions économiques rapides sur les cadres de coopération multilatéraux traditionnels. Il vise aussi à maintenir l’influence des États-Unis dans un Moyen-Orient devenu multipolaire, où des puissances internationales comme la Chine et la Russie, mais aussi régionales comme Israël et la Turquie, visent de plus en plus à affirmer leur autonomie. Il manque néanmoins cruellement à ce deal-making mêlant de manière complexe intérêts pétroliers, commerciaux et stratégiques depuis près d’un siècle une dimension de sense-making.

Par sense-making (« faire sens » en anglais), il faut comprendre les processus cognitifs et analytiques permettant aux acteurs mondiaux d’interpréter en bonne intelligence des événements à large échelle et d’actionner des décisions fondées sur des scénarios crédibles et authentiquement profitables à leurs intérêts dans la durée. Dans le cas du Moyen-Orient, cet exercice impliquerait de prendre en compte la part d’incertitude qui pèse sur la politique locale, sa complexité sociohistorique, la non-linéarité ainsi que l’ambiguïté des alliances régionales, la vitesse à laquelle l’environnement stratégique évolue, et enfin la possibilité de catastrophes non anticipées qui ne remettent pas pour autant en cause les schémas de pensée établis. Les États-Unis comme les autres acteurs concernés sauront-ils opérer cette conversion du deal-making au sense-making ?

Myriam Benraad
Spécialiste du Moyen-Orient
Professeure en géopolitique et relations internationales Forward College/Institut catholique de Paris (ICP)

Photo : Mijansk786

Myriam Benraad

Politiste de formation, Myriam Benraad est titulaire d’un doctorat de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po, 2011) et s’est spécialisée dans les relations et la négociation internationales, les études sur la paix et les conflits, ainsi que la géopolitique mondiale et l’économie politique internationale, avec un accent particulier sur les transitions et émotions politiques au Moyen-Orient et dans le monde arabe en général. Elle a été associée à divers centres de recherche et a régulièrement exercé en tant que consultante et experte/conseillère technique pour l’Union européenne et plusieurs organisations internationales et agences de développement (notamment la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale). Outre ses nombreuses années d’expérience dans l’enseignement supérieur, Myriam Benraad est une chercheuse chevronnée ainsi que la fondatrice du Réseau interdisciplinaire d’études sur la vengeance (TNRS) et de l’Institut Delphes. Parmi ses dernières publications : Mécanique des conflits : cycles de violence et résolution et L’Irak par-delà̀ toutes les guerres. Idées reçues sur un État en transition.

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