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dans International

Sahel : lorsque l’Ukraine frappe à la porte …

Geneviève GoëtzingerParGeneviève Goëtzinger
8 août 2024
Sahel : lorsque l’Ukraine frappe à la porte …
« Les ennemis de mes ennemis sont mes amis » : la célèbre formule se décline ces  jours-ci au Sahel et comme  souvent, c’est le Mali qui donne le la. Après la décision de Bamako de « rompre avec effet immédiat » ses relations diplomatiques avec Kiev, Niamey « totalement solidaire du gouvernement et du peuple malien » lui a emboîté de pas, prenant dans la foulée la même décision.

A l’origine de ces tensions, l’aide supposée de l’Ukraine aux rebelles Touarègues du CSP -DPA[1], qui serait à l’origine de la lourde défaite infligée le 27 juillet aux FAMa[2] et à leurs supplétifs russes à Tinzaouatène dans l’extrême nord du Mali.

Les images ont marqué les esprits : sur les vidéos, on voit des corps joncher le sol dans cette zone désertique pas loin de la frontière algérienne. Les cadavres sont souvent ceux d’hommes blancs, abattus à l’issue d’affrontements particulièrement violents qui les ont opposés aux combattants du Cadre Stratégique Permanent Pour la Défense du Peuple de l’Azawad, une coalition de groupes rebelles séparatistes qui revendiquent la création d’un Etat à dominante touarègue. Sur une vidéo, l’un des mercenaires se relève et lance quelques pierres avant d’être abattu. Côté malien, aucun bilan officiel. Côté rebelle, on affirme que tous les assaillants sont morts ou ont été fait prisonniers. Les vidéos montrent également de nombreux véhicules et d’importantes quantités de matériel saisis. L’embuscade s’est déroulée dans une vallée située en plein sanctuaire des groupes djihadistes, laissant supposer une alliance de circonstance entre rebelles et groupes armés terroristes. Ces intérêts conjoints et ponctuels permettent à Bamako d’amalgamer toujours davantage dans un narratif dorénavant bien rodé des rebelles et des djihadistes, qui n’ont en réalité rien de commun.

Pour le groupe paramilitaire russe, Tinzaouatène marque un renversement d’image, sinon de tendance. Wagner et sa variante Africacorps ne sont pas ces soutiens invincibles capables de réussir à imposer la sécurité là où les militaires de Barkhane auraient failli.

En charge d’opérations de lutte antiterroriste contre les groupes opérant dans le nord et le centre du pays, les mercenaires russes sont en réalité à la peine sur un terrain complexe et qu’ils maîtrisent mal. Contrairement aux militaires de Barkhane, Wagner n’exerce aucun contrôle aérien  et dispose de peu de moyens logistiques sur le terrain. Les opérations des mercenaires russes se traduisent régulièrement par des massacres contre des populations villageoises, de nombreuses exactions aussi, avec viols, pillages, vol de bétail. Les localités de Mourdieh, Ersane, Niafunke, Anefif et Boghassa témoignent de la violence perpétrée à l’encontre des civils. Leur véritable apport se résume en la protection personnelle des juntes au pouvoir, avec sécurisation des militaires putschistes, en échange de l’exploitation et du pillage des mines d’or.

Il est vraisemblable que cette défaite induira dans l’avenir des modes opératoires différents. Il est peu probable que les musiciens[3] se déploient désormais sur ce type de terrain sans couverture aérienne militaire et sans capacité d’extraction rapide de leurs hommes  en cas de guet -apens.

Pour la junte militaire au pouvoir à Bamako, qui a réactivé la rébellion touarègue par sa dénonciation unilatérale en janvier de l’accord d’Alger[4], cet échec constitue une catastrophe au sens littéral du terme.

Cela pour au moins une double raison : d’abord, parce que la reprise de Kidal le 14 novembre 2023 par ses forces de défense et de sécurité assistées de mercenaires russes, constituait le seul élément à son actif dans une situation sécuritaire et socio-économique très dégradée.   Ensuite, parce qu’elle avait toujours nié la présence des hommes de Wagner à ses côtés. Dans l’énoncé des pertes humaines liées à cette embuscade, Bamako n’évoque d’ailleurs toujours pas la société paramilitaire, déplorant exclusivement des morts parmi les soldats de son armée régulière.

L’Ukraine s’invite brusquement dans le débat sahélien

Tinzaouatène constitue peut-être un tournant. Cette débâcle militaire et communicationnelle marque aussi l’irruption de l’Ukraine sur champ sahélien. 

Tout est parti des propos d’un responsable du renseignement militaire ukrainien, AndrÏÎ Ioussov, qui laissait entendre que Kiev avait aidé les rebelles dans la préparation de leur attaque. Sa phrase se voulait sibylline mais s’avère sans ambiguïté : « le fait que les rebelles aient reçu les données nécessaires qui leur ont permis de mener à bien une opération contre les criminels de guerre russes, a déjà été observé dans le monde entier ». Elle a été immédiatement  relayée par l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal. Celui-ci a été convoqué par les autorités sénégalaises afin de s’expliquer. La CEDEAO[5] a de son côté exprimé « sa ferme désapprobation, et sa ferme condamnation de  toute ingérence étrangère dans la région ». Elle a également condamné « toute tentative visant à entraîner la région dans les affrontements géopolitiques actuels ».

En réalité, aucun soldat ukrainien n’a été aperçu sur le terrain aux côtés des combattants de la rébellion touarègue. Il est en revanche probable que les services de renseignement ukrainiens leur aient fourni des informations précieuses.

Pas d’armes, pas d’hommes, mais sans doute de la formation au maniement des drones et de l’appui en termes de renseignement ! La coopération entre le CSP- DPA semble confirmée par les propos d’Andrïï Ioussov, alors même que les autorités ukrainiennes se revendiquent en guerre contre la Russie sur tous les théâtres d’opération. Volodymyr Zelensky a fait des mercenaires de Wagner des cibles privilégiées, où qu’ils se trouvent dans le monde. Le Nord Mali constituerait un second point d’intervention en Afrique après le Soudan, où Kiev avait apporté un soutien beaucoup plus opérationnel, en envoyant des forces spéciales lutter sur le terrain contre les Wagner qui appuient les Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo.

Après la décision du Mali puis du Niger de rompre leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine, après l’annonce par le Niger de la saisine du Conseil Sécurité, Kiev a pourtant « rejeté fermement les accusations du gouvernement transitoire du Mali ».

En réalité, la débâcle de Tinzaouaten témoigne de la porosité des différents conflits dans lesquelles conflits la Russie est impliquée. Alors que l’Afrique semble redevenue un terrain d’affrontement entre Russes et Occidentaux, l’Ukraine est engagée dans un processus de séduction des Etats africains. Ils se sont souvent montrés réservés lors des débats dans les instances des Nations Unies sur la question de l’invasion de l’Ukraine, le Mali se prononçant même contre la résolution demandant le retrait des troupes russes du territoire ukrainien.

En affichant son soutien aux rebelles touarègues adversaires de Bamako, Kiev apporte sa pierre à l’internationalisation du conflit sahélien. L’Ukraine n’est en réalité pas la seule puissance intéressée par l’évolution de la situation. Les occidentaux, désormais chassés su Sahel, continuent d’observer la situation de près. La France qui devrait revoir drastiquement à la baisse le volume de son déploiement d’hommes sur le continent, s’est récemment dotée d’un commandement militaire pour l’Afrique confié au général Pascal Ianni.

L’internationalisation du conflit sahélien ne concerne pas les seuls Russes et occidentaux. Les Algériens, puissants voisins du Nord ont ressenti avec colère la rupture de l’accord d’Alger par la junte malienne.

 Cette dénonciation d’un accord sous médiation algérienne s’est accompagnée de violentes diatribes à l’encontre d’Alger régulièrement accusée de d’ingérence dans les affaires intérieures maliennes. Ce faisant, Bamako a pris le risque de s’aliéner un voisin dont la capacité d’action est colossale. Les mouvements rebelles ont été reçus par les autorités algériennes et circulent désormais librement dans le sud de l’Algérie. L’accord était en outre soutenu par la France, l’Union Européenne et les Etats-Unis. Le Mali est arc-bouté sur une ligne ultra-souverainiste. A travers cette décision unilatérale de liquidation du plan de réconciliation, c’est le dernier acte incarnant la présence de la communauté internationale au Mali que Bamako a choisi de déchirer.

La débâcle de Tinzaouatene est la première conséquence de ce choix de la conflictualité dans le règlement de la rébellion touarègue. Un choix évidemment souverain de Bamako, mais un choix fait à ses risques et périls !

Geneviève Goëtzinger
Présidente de l’agence imaGGe
Ancienne directrice générale de RFI et de Monte Carlo Doualiya
Membre de l’Académie des Sciences d’Outremer

[1] CSP Cadre Stratégique Permanent pour la Défense des Peuples de l’Azawad

[2] FAMa : Forces Armées du Mali

[3] Les musiciens : nom donné aux miliciens de Wagner au Sahel

[4] L’Accord d’Alger signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes rebelles indépendantistes touarègues et arabes du Nord, était censé donner davantage d’autonomie  au régions du Nord et maintenir un cessez le feu avec l’Etat central.

[5] CEDEAO : Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest

Geneviève Goëtzinger

Geneviève Goëtzinger est une journaliste et ancienne dirigeante de médias. Elle dirige aujourd’hui l’agence imaGGe, conseil en stratégie politique et de communication. Elle est membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, du comité́ éditorial de la Revue Politique et Parlementaire et du conseil d’administration du think tank Synopia.

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