Hier soir, au Théâtre Libre à Paris, une émotion intense a traversé les murs. Près de 1200 personnes, venues de tous horizons, se sont rassemblées pour une cause qui transcende les individualités : la libération de Boualem Sansal. Cet écrivain franco-algérien, dont la plume a toujours été un phare dans les nuits les plus sombres, est aujourd’hui injustement retenu dans les geôles algériennes. Mais hier soir, à Paris, sa voix a résonné avec une force renouvelée.
Les interventions se sont succédé, tour à tour poignantes et galvanisantes. Chaque prise de parole était un témoignage d’amitié, d’admiration et de solidarité. Lectures d’extraits, évocations de souvenirs et appels à l’action ont illuminé la soirée, rappelant que la liberté d’expression n’est pas une idée abstraite, mais un combat vital, une exigence morale.
Dans les coulisses et autour de cette énergie collective, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Xavier Driencourt, ancien ambassadeur, Georges-Marc Benamou, journaliste et écrivain, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, Daniel Leconte, journaliste et producteur, Rachel Binhas, journaliste de Marianne, Gilbert Abergel, président du Comité Laïcité République et Manuel Valls, ancien Premier ministre.
Chacun, par ses mots et sa présence, portait une conviction commune : celle de sortir Boualem de là où il se trouve, de déchirer les voiles de l’arbitraire qui l’enserrent.
Avant cela, j’ai eu la joie de retrouver des amis de longue date, tels que Stéphane Rozès, Arnaud Benedetti et Georges Kuzmanovic. Avec eux, comme avec beaucoup d’autres, nous avons partagé un élan commun. Cette soirée était une preuve vivante de l’appétit que nous avons tous pour une justice véritable, pour une liberté tangible, pour un monde où la parole et la pensée ne seront plus jamais enfermées.
Boualem Sansal n’est pas seulement un écrivain. Il est un éveilleur de consciences, un homme dont la vie a été une lutte incessante pour dévoiler la vérité et refuser l’injustice. En l’enfermant, ce n’est pas seulement un homme que l’on cherche à réduire au silence, mais l’idée même de liberté qu’il incarne. Or, hier soir, nous avons prouvé que cette liberté est plus forte que toutes les chaînes.
Nos discussions, nos lectures et nos réflexions ont fait écho à un engagement qui ne faiblira pas. Partager son histoire, faire entendre son nom, répéter son combat : voilà les armes que nous brandissons aujourd’hui, que nous brandirons demain.
Parce que la répression d’un seul est une menace pour nous tous, et que l’injustice, où qu’elle se trouve, exige une réponse universelle.
Boualem, tu n’es pas seul. Hier, au Théâtre Libre, nous avons été nombreux à te porter en pensée et à proclamer haut et fort que ton combat est le nôtre. Tu es le symbole de cette liberté que nous refusons de laisser disparaître. Les murs qui t’enferment ne retiendront jamais l’élan collectif qui s’est levé pour toi. Nous continuerons, chaque jour, jusqu’à ce que tu sois libre.
Hier soir, à Paris, nous avons été unis pour Boualem Sansal. Aujourd’hui, le combat continue. Pour lui, pour la liberté, pour nous tous, continuons sans cesse !
Kamel Bencheikh