13 mars : La guerre s’étend

Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine. Pour la Revue Politique et Parlementaire, Thomas Flichy de La Neuville fait chaque jour un point de conjoncture sur la situation.

Le conflit est résolument engagé entre la tortue bureaucratique occidentale et le lièvre armé russe ? Pour savoir qui gagnera la course, il faut regarder à l’extérieur du champ de bataille sur les plans économique et diplomatique. Les sanctions à l’égard de la Russie sont difficiles à mettre en œuvre, elles l’ont historiquement stimulée. Si l’on nous permet cette comparaison équestre, l’on n’arrête pas un cheval fougueux en tirant sur ses rênes car il s’appuie sur cette force pour galoper encore plus vite, mais bien en les relâchant ! Les États-Unis et l’Europe venant d’opérer un hold-up sur les avoirs russes en euros et en dollars, la Russie a répliqué aujourd’hui par des frappes militaires sur le territoire qu’elle ne convoite pas, dans le nord-ouest de l’Ukraine.

Ces frappes visent à bloquer le ravitaillement occidental en armes qui fait grandir l’abcès.

Sur le plan diplomatique, la Russie se rapproche de la Biélorussie par un nouvel anschlusséconomique. Restent les deux noix gazières qui, une fois croquées, peuvent faire tout basculer. L’écureuil américain s’est emparé de la noix vénézuélienne. Il a fait volte-face sur le dossier nucléaire iranien afin de se saisir de la seconde noix. Pour des raisons différentes, Israël et la Russie n’y avaient aucun intérêt. D’où la frappe iranienne contre une antenne de la CIA au Kurdistan irakien cette nuit. Cette frappe est une façon pour l’Iran de rentrer dans le jeu en signifiant dans quel camp il se range : celui du nouvel empire mongol dont il est la pièce maîtresse.