Alors qu’une prise de parole était attendue ce 14 juillet pour faire le bilan des chantiers annoncés au printemps, l’Élysée a finalement annoncé que le président de la République ne s’exprimera pas le jour de la fête nationale.
Pas d’allocution solennelle, pas d’interview. Emmanuel Macron qui avait donné rendez-vous aux français le 14 juillet pour faire le bilan des « 100 jours » d’« apaisement » qu’il avait décrété à la suite d’une périlleuse séquence des retraites, ne prendra pas la parole le jour de la fête nationale. Même si le chef de l’État dément avoir annoncé une intervention médiatique ce 14 juillet, l’Élysée souhaitait toutefois profiter de cette fenêtre pour relancer le second quinquennat et surtout mettre en avant l’image d’une France « sereine » et « apaisée ».
Pourquoi avoir finalement opté pour un silence médiatique ?
Pour rappel, à la différence de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron n’est pas un adepte de la traditionnelle interview du 14 juillet.
Le président de la République s’était soumis seulement deux fois à l’exercice, en 2020 où l’ombre de la crise covid planait encore sur le pays et en 2022, pour donner le cap de son second quinquennat.
Mais cette année, le chef de l’état comptait sérieusement renouer avec la coutume avant de finalement rétropédaler. Un recul qui peut se justifier par les dernières violences urbaines qui ont sévi dans le pays suite au décès du jeune Nahel.
Ces émeutes ont bousculé les agendas de l’exécutif contraint de concentrer son énergie sur le retour à l’ordre républicain.
Des annulations en cascade se sont dès lors suivies : report de la visite d’État en Allemagne, décalage du conseil de la planification écologique, séquence sur laquelle le chef de l’état souhaitait parachever ses 100 jours.
En outre, face à la menace d’un regain des violences dans les nuits du 13 et 14 juillet, difficile pour le président de la République de dérouler son bilan dans un contexte de sécurité précaire.
Une autre raison peut être diplomatique. Le Premier ministre indien est attendu à Paris ce 13 juillet pour une visite d’état de 48h. Narendra Modi participera le 14 juillet au côté d’Emmanuel Macron au défilé militaire, auquel prendront part 240 militaires indiens. Pour éviter toute inélégance diplomatique, l’Élysée a peut-être considéré qu’il fallait temporiser. Toutes les attentions devront être réservés à l’invité d’honneur de cette fête nationale.
Une chose est certaine, selon l’Élysée, le président de la République s’exprimera dans les « prochains jours ». Une information sans plus détail, une manière de réaffirmer que le maitre des horloges demeure Emmanuel Macron.
Carlyle Gbei
Journaliste politique