En 2023, Microsoft fêtera ses 40 ans d’implantation en France. L’histoire de cette entreprise, que j’ai l’honneur de diriger dans l’Hexagone, c’est aussi celle de tout un écosystème d’acteurs qui œuvrent à développer, par le numérique, la compétitivité de la France. Si notre pays dispose d’immenses atouts pour tirer parti des opportunités de la révolution industrielle apportée par le numérique, il doit également relever deux grands défis. Il faut aujourd’hui un investissement massif dans les compétences numériques pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui freine la transformation des organisations, et une attention croissante aux enjeux de la cybersécurité, plus cruciaux que jamais dans le contexte d’instabilité géopolitique que nous vivons.

L’enjeu des compétences, moteur de l’économie numérique

De nombreux indicateurs montrent à raison les réussites du modèle français, connu et reconnu pour le talent de ses ingénieurs, la qualité de ses universités et sa capacité à générer de l’innovation. Le Digital Economy and Society Index de la Commission européenne place la France à la 12e place en Europe et souligne les capacités du gouvernement à mettre en adéquation son enseignement avec les transformations apportées par le numérique. Le même rapport pointe l’importance de la Stratégie nationale pour l’IA pour répondre aux défis de la pénurie des talents et générer des centres de formation mondialement reconnus.

Startups et entreprises high-tech accèdent aujourd’hui à une main-d’œuvre qualifiée, de plus en plus acculturée aux innovations qui façonnent notre quotidien, mais encore trop peu nombreuse.

Alors que le numérique représentera 126 000 créations nettes d’emplois d’ici 2030, selon France Stratégie et la Dares, ce gisement d’emplois et d’opportunités de carrière reste encore trop souvent réservé aux Bac+5-7. Dans ce contexte, nous souhaitons contribuer à la croissance des compétences numériques des Français, via l’implantation d’écoles et de services de formation. Depuis mars 2018 avec l’entreprise sociale et solidaire Simplon, nous alimentons un réseau d’écoles dédiées à la formation en 18 mois des demandeurs d’emploi aux technologies de cloud computing et d’intelligence artificielle qui vont façonner les métiers de demain.

Cette réponse à l’attractivité des talents, nous la portons avec nos partenaires et nos clients. Microsoft a un modèle économique construit sur le partage de valeurs commerciale et technologique, et travaille avec un écosystème d’entreprises représentant 80 000 emplois.

À mesure que la société française se transforme, cette dimension « humaine » du rapprochement se révèle fondamentale, tant pour assurer le progrès des organisations que l’employabilité de leurs collaborateurs.

Notre objectif chiffré pour 2023 concernant ces écoles est de 1 500 personnes formées et intégrées sur le marché du travail. Par cet investissement dans les compétences, nous souhaitons contribuer à la politique d’attractivité de la France.

Il reste de nombreux chantiers à mener au-delà de la formation à l’intelligence artificielle. Microsoft a lancé une campagne pour les compétences en cybersécurité dans 23 pays, adaptée aux spécificités de chaque marché. En France, nous avons pris l’engagement de former près de 10 000 nouveaux professionnels de la cybersécurité d’ici 2023 alors que 15 000 offres d’emploi restent non pourvues dans le secteur. Et parce que cette filière manque encore cruellement de candidats, nous avons créé un kit pédagogique « La cybersécurité, mon futur métier » afin de permettre aux jeunes de mieux comprendre les enjeux de la cybersécurité et de découvrir les métiers qui y sont associés.

La cybersécurité, garantie de la résilience des organisations

La question de la cybersécurité est devenue cruciale dans le contexte géopolitique actuel. Nous en sommes pleinement conscients et renforçons notre engagement pour garantir la sécurité des réseaux et infrastructures les plus sensibles pour les clients de la sphère publique ou privée.

L’agression russe en Ukraine est révélatrice des nouvelles méthodes de guerres hybrides contribuant à l’instabilité du cyberespace.

Depuis le début du conflit, nos équipes ont été engagées aux côtés du gouvernement ukrainien en ciblant les cyberattaques russes portées sur les infrastructures critiques et les administrations.

En parallèle, nous avons bloqué les contenus des médias sponsorisés par l’État Russe, parmi lesquels Russia Today et Sputnik News, et interdit les publicités de ces médias sur l’ensemble de notre réseau. Comme le disait notre Président et Vice-Chairman Brad Smith « en tant qu’entreprise, nous nous concentrons également sur la protection contre les campagnes de désinformation parrainées par des États, qui sont depuis longtemps monnaie courante en temps de guerre ».

Plus généralement, la crise sanitaire a révélé une augmentation exponentielle des cyberattaques, et a montré la vulnérabilité technologique d’un grand nombre d’organisations qui souffrent d’un faible niveau de maturité en termes de sécurité numérique.

Cette période difficile a été synonyme de transformation des usages, mais aussi d’une prise de conscience des risques inhérents à l’utilisation des technologies. Aussi investissons-nous 20 milliards de dollars sur les cinq prochaines années dans le domaine de la cybersécurité. Ce sont ainsi plus de 8 500 experts dans le monde qui travaillent quotidiennement à anticiper les risques de cybersécurité et à développer des services et solutions sécurisés, en s’appuyant sur les 8 700 milliards (8.7 trillions) signaux de sécurité que nous traquons.

En passant à l’échelle, les solutions de cloud dites « hyperscale », à l’instar de celles de Microsoft, sont capables de restaurer des sauvegardes en temps quasi réel, mais aussi de réduire les surfaces d’attaque sur les données grâce à des protections dédiées et des solutions intelligentes qui préviennent et traitent les menaces en tout point du monde. Investir pour réduire le gap des compétences numériques des Français et développer une filière d’excellence de la cybersécurité en France sont au cœur de notre feuille de route et de notre contribution au progrès de la société et de l’économie françaises.

Corine de Bilbao
Présidente de Microsoft France