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dans Libre opinion

Celui qui croyait en la gauche, celui qui n’y croyait pas.

ParVincent Millet
20 février 2024
Celui qui croyait en la gauche, celui qui n’y croyait pas.

La famille de Robert Badinter n’a pas souhaité la présence des élus du Rassemblement National et de La France Insoumise à l’hommage national. La ligne de partage entre l’humanisme de Badinter et les différentes versions du lepénisme est gros comme une écluse, dont acte. La rupture avec Mélenchon est plus insidieuse et s’est faite à l’aune de l’éloignement progressif de ce dernier avec la gauche universaliste des Lumières.

Que cette sortie de route soit le signe d’une stratégie cynique ou d’une funeste conviction ne change rien à l’affaire: la gauche de Badinter n’est pas celle de Mélenchon. Le premier restait fidèle à l’idéal républicain, quand le second surfe sur les opportunités électoralistes. Le premier avait l’humilité des justes. Le second s’invente incarnation du peuple: « le peuple c’est moi, la république c’est moi, ma personne est sacrée ».

La croyance en des valeurs de l’un l’opposait à la valeur de ses croyances de l’autre. L’un croit en la vie quand l’autre croit en son élection.

Quand une partie de la gauche s’admire elle-même, elle perd son objectif. Se pâmant dans sa pureté idéologique, elle s’autorise, au nom même de cette pureté, à condamner tout ce qui, à ses yeux, sortirait du dogme dans lequel elle croit reconnaître le visage de sa propre grandeur. Si la gauche n’a pas réussi à fédérer une entente minimale, c’est par vanité idéologique : on élague tout ce qui semble non conforme aux saintes écritures ; « celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas! « . Mais, contrairement au poème d’Aragon qui rendait hommage au dépassement de sa chrétienté ou de son athéisme au nom d’une entente nécessaire, le nouveau lyrisme de la gauche exclura fatalement le moindre geste, la moindre parole qui interrogerait sa propre légitimité.

Pour la gauche la plus radicale, être de gauche, ce n’est plus une aspiration, mais une posture. Ce n’est d’ailleurs même plus une posture, c’est une croyance. Pas la croyance en un système de valeurs mais en la valeur de ceux qui s’en réclament.

Une croyance qui tourne à l’intégrisme. Es-tu croyant camarade ? Prouve-le ! Condamne-les hérétiques, les impurs et tous ceux qui doutent de ta grandeur, de ta noblesse et de ton humanité. Tout ce que tu dis vaut parole d’évangile puisque tu es de gauche, bon et bienveillant ! Envers qui ? Ça dépend. Validé d’un jour n’est pas toujours validé! Heureux les validés, entonnent en chœur les gardiens d’une gauche éternelle en oubliant de préciser qu’ils embauchent en CDD ! Mélenchon est ainsi passée sans état d’âme d’une laïcité farouche à un communautarisme réducteur, racoleur et vexant pour ceux qu’il considère comme de potentiels électeurs.

L’assignation à identité est aussi trompeuse à gauche qu’à droite : le clientélisme des uns face à la stigmatisation des autres mais en fait l’avers et le revers de la même logique d’enfermement.

Si on reprend la catégorie bergsonienne de l’ouvert et du clos, une partie de la gauche, dont l’idéal était la recherche permanente de nouveaux seuils de justice sociale, se complaît désormais dans l’auto célébration d’une ouverture absolue, imaginaire et rêvée qui clôt in fine toute tentative de droit d’inventaire et de réflexions contradictoires. L’ouverture tourne à la clôture, dès lors qu’elle se prend pour définitive. Quand la contemplation (de soi) remplace l’aspiration (au dépassement de soi), l’idéal vire à l’idéologie. Et de disqualification en excommunication, on élague chaque jour un peu plus les grandes figures de la gauche qui revendiquent ou revendiquaient la discussion critique: Elisabeth Badinter, pas assez néo féministe, Jacques Julliard, trop peuple mais pas assez populiste, André Gluksmann, trop hésitant et trop athée en politique. Caseneuve ? trop…ministre de l’intérieur !

Mais alors, la volonté d’Elisabeth Badinter d’exclure les députés insoumis de l’hommage national ne manifeste-t-elle pas elle-même une pureté idéologique que par ailleurs elle condamne?

On touche ici au cœur du débat démocratique et de ce que le philosophe Karl Popper appelait le paradoxe de la tolérance : « La tolérance illimitée, écrit-il, doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l’impact de l’intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui. » (Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis, tome 1 : L’Ascendant de Platon , Seuil, 1979). La dérive actuelle de La France Insoumise qui s’assoit trop souvent sur la présomption d’innocence, qui a adopté une attitude pour le moins ambigüe sur l’antisémitisme (une ambiguïté qui n’en est même plus une pour les plus radicaux!), qui confond justesse et rudesse, toute cette dérive donc, a motivé la décision d’Elisabeth Badinter de ne pas souhaiter la présence des députés insoumis à l’hommage national. Après tout, c’était son droit, on peut comprendre sa position. Prétextant le protocole républicain, les députés insoumis y sont allés quand même , c’était aussi leur droit, un hommage national n’est pas un enterrement privé. Mais était-ce leur devoir ? Quid du devoir de respect envers la famille?

Croire en la gauche, c’est accueillir, en son nom propre, ce qui interroge sa propre légitimité.

C’est le combat d’une vie pour Robert Badinter, le juste positionnement entre ce que Max Weber appelait l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. Les insoumis se sentent exclus alors même qu’ils ont quitté d’eux-mêmes la sphère de la justesse et de la justice ou nom d’une pureté idéologique dont il ne restera bientôt plus que le combat d’une élection.

Celui qui croyait en la vie, celui qui croyait en son élection.

Au moment où je termine cette tribune, je lis les différents hommages que les uns et les autres ont écrit dans la presse. Force est de reconnaître que le plus bel hommage est celui que Mélenchon a donné à l’Obs. L’admiration est intacte, l’émerveillement est palpable et l’on se met à croire à la possibilité d’un droit d’inventaire quant à son propre parcours… jusqu’à ce que la dernière ligne nous désole par son côté grande récupération politique : « pour cela, j’invite à se l’approprier« . Encore un peu et on avait droit à “Badinter , c’est moi!” . Dont acte…

Vincent Millet

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