• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans International

Le luxe « Made in China » : du client au créateur de prestige

Jean Langlois-BerthelotParJean Langlois-Berthelot
23 septembre 2025
Le luxe « Made in China » : du client au créateur de prestige
Tribune

Pendant longtemps, l’image était simple : les boutiques de l’avenue Montaigne à Paris ou de la via Condotti à Rome fixaient les standards du luxe, et les voyageurs venus de Pékin ou Shanghai s’y pressaient, valises vides à l’aller et pleines au retour. Le luxe parlait français ou italien, la Chine écoutait et achetait.

Ce paysage change vite. Dans les rues de Shanghai, des enseignes locales s’imposent désormais à côté des grandes maisons européennes. Icicle, fondée en 1997, affiche ses vitrines sobres et écologiques sur la rue Huaihai. Shang Xia, née avec le soutien d’Hermès avant de devenir pleinement chinoise, mélange artisanat ancien et design épuré. Dans les vitrines de Chow Tai Fook, ce n’est plus seulement de l’or massif, mais des créations qui réinterprètent le jade ou les motifs traditionnels. Ces marques ne se contentent plus d’imiter, elles revendiquent une identité propre et veulent être reconnues comme de véritables maisons de luxe à l’échelle mondiale.

Cette évolution est portée par une idée forte : la Chine ne veut plus seulement consommer, elle veut créer. Pékin encourage cette montée en gamme industrielle depuis des années. La réussite ne se mesure plus seulement au nombre d’usines ou à la taille des exportations, mais à la capacité de façonner des marques désirées partout dans le monde. Dans ce récit, le luxe occupe une place particulière. Il n’est pas qu’un secteur économique, il devient une vitrine culturelle, un moyen de dire au reste du monde : «  nous aussi, nous savons incarner l’élégance, le savoir-faire, le raffinement. »

La jeune génération, surtout, joue un rôle clé. Pour elle, acheter Icicle ou Shang Xia, ce n’est pas céder à un repli nationaliste, c’est afficher une fierté tranquille. Le mouvement appelé Guochao – « tendance nationale » – traduit ce basculement. Porter une marque chinoise haut de gamme, c’est revendiquer une appartenance culturelle, un lien avec des savoir-faire longtemps considérés comme mineurs face à l’aura du « Made in France ».

Longtemps, les maisons européennes ont cru détenir une équation gagnante : créer à Paris ou à Milan, produire parfois ailleurs, puis vendre massivement en Chine. Mais ce modèle commence à s’effriter. Lorsque les jeunes Chinois choisissent des marques locales, ce n’est pas seulement pour le prix ou la proximité : c’est parce qu’ils y trouvent un écho culturel qui leur manquait chez Dior ou Gucci. Les premiers signaux sont visibles : les résultats de LVMH ou Kering, récemment freinés par le ralentissement des ventes en Chine, montrent que la dépendance au marché chinois peut se retourner contre eux. Et derrière cette évolution comptable, il y a une secousse symbolique. Car le luxe n’est jamais qu’une affaire de chiffres : il est un langage. Pendant des décennies, ce langage parlait français ou italien. Porter une robe parisienne ou un sac milanais, c’était s’inscrire dans un monde de goût défini par l’Europe. Que des marques chinoises imposent désormais leurs codes signifie que ce monopole culturel est contesté.

Mais au-delà des chiffres, il faut mesurer la portée symbolique. Le luxe n’est jamais seulement un produit, c’est un langage. Pendant des décennies, il a dit la suprématie culturelle de l’Occident : porter une robe parisienne ou un sac milanais, c’était affirmer une appartenance au monde du goût défini par l’Europe. L’émergence d’un luxe chinois remet en cause cette hiérarchie implicite. Lorsqu’une maison comme Shang Xia vend du mobilier inspiré de l’artisanat chinois à Paris ou à Singapour, c’est une autre image de la Chine qui s’affirme : moderne, créative, capable de séduire par ses propres codes.

Tout n’est pas gagné. L’aura culturelle du « Made in France » ou du « Made in Italy » reste puissante, et la reconnaissance internationale des marques chinoises demeure inégale. Certaines risquent de se perdre dans une concurrence interne trop vive. Et pour s’imposer réellement à l’international, ces maisons devront répondre aux attentes mondiales en matière de durabilité et d’éthique. Un consommateur occidental, même séduit par le design, n’achètera pas si l’histoire de la marque s’écarte trop des standards sociaux et environnementaux.

Reste que le mouvement est lancé. Le luxe chinois n’est plus seulement une projection d’achat vers Paris ou Milan, c’est une affirmation de soi. Icicle à Paris, Shang Xia à Singapour, Chow Tai Fook à Londres : autant de signaux qui montrent que la Chine veut inscrire son propre récit dans l’histoire mondiale du luxe. Pour l’Europe, ce n’est pas seulement une question de parts de marché. C’est une question de statut. Car le luxe est une arme douce : il façonne l’imaginaire collectif, il dit quelque chose de la puissance d’un pays.

Hier encore, les voyageurs chinois venaient acheter en Occident des symboles de prestige. Demain, ce sont peut-être des clients européens ou américains qui traverseront les continents pour découvrir l’art de vivre chinois. Cette inversion n’est pas encore totale, mais elle n’est plus inimaginable. Elle signale une redistribution culturelle silencieuse, où le prestige cesse d’être monopole de l’Occident. Le luxe « Made in China » n’est pas seulement un marché en croissance : il est le signe visible d’un monde qui change de centre de gravité.

Jean Langlois-Berthelot

 

Source : humphery / Shutterstock.com

Jean Langlois-Berthelot

Partager sur LinkedinPartager sur XPartager sur Facebook

Les derniers articles

Entretien avec Matthieu Aron

Entretien avec Matthieu Aron

ParMatthieu Aron

Depuis la démission de François Bayrou, le débat gauche droite se polarise sur les moyens de réduire un endettement dont...

Référendum sur l’immigration : une fausse bonne idée

Référendum sur l’immigration : une fausse bonne idée

ParRaphael Piastra

De Villiers a lancé une pétition pour demander un référendum sur l’immigration. Celle-ci a recueilli plus d’un million et demi...

Fiscalité, taxes et Cie : arrêtons de jouer aux apprentis sorciers !!

Fiscalité, taxes et Cie : arrêtons de jouer aux apprentis sorciers !!

ParAlexandre Malafaye

Une fois encore, face à des déficits budgétaires abyssaux et à l’incapacité chronique de réformer l’État, la France s’apprête à...

Le luxe « Made in China » : du client au créateur de prestige

Le luxe « Made in China » : du client au créateur de prestige

ParJean Langlois-Berthelot

Pendant longtemps, l’image était simple : les boutiques de l’avenue Montaigne à Paris ou de la via Condotti à Rome...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
85
Next
»
loading
play
Les conférences de 18h59 – Rassemblement de soutien à Boualem Sansal
play
Printemps des Technologies – Démocratie, technologies et souveraineté
play
Printemps des Technologies – Histoire et initiation aux cryptomonnaies et au Bitcoin
«
Prev
1
/
85
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

USA- Vénézuéla : chronique d’un conflit annoncé ?    
International

USA- Vénézuéla : chronique d’un conflit annoncé ?    

Farce électorale en Côte d’Ivoire 
International

Farce électorale en Côte d’Ivoire 

En Côte d’Ivoire : stop ou encore pour ADO ?
International

En Côte d’Ivoire : stop ou encore pour ADO ?

L’inquiétante attaque de Donald Trump contre les institutions économiques américaines
International

L’inquiétante attaque de Donald Trump contre les institutions économiques américaines

De l’État stratège à l’État comptable : une régression française
International

De l’État stratège à l’État comptable : une régression française

L’ERE DES VANDALES
International

L’ERE DES VANDALES

 Le Qatar mis à l’index par l’ONU : Doha condamné pour torture et détention arbitraire de Tayeb Benabderrahmane. Que va faire la France ?
International

 Le Qatar mis à l’index par l’ONU : Doha condamné pour torture et détention arbitraire de Tayeb Benabderrahmane. Que va faire la France ?

Au bord du gouffre
International

Au bord du gouffre

Article suivant
Fiscalité, taxes et Cie : arrêtons de jouer aux apprentis sorciers !!

Fiscalité, taxes et Cie : arrêtons de jouer aux apprentis sorciers !!

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
    • Nouveaux mondes, nouvel Occident ?
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire