Dans un tweet du 20 avril, le Professeur Raoult partage des “Citations d’un des plus grands chefs militaires de l’histoire de France : le Maréchal Ferdinand Foch”. Alain Tranchant propose ici de compléter celles-ci par des extraits du livre Le fil de l’épée de Charles de Gaulle.
Il y a une quinzaine de jours, le Professeur William Dab, ancien Directeur général de la Santé, déplorait l’absence d'”un commandement unifié” dans la “guerre” contre le coronavirus déclarée par le Président Macron, et réclamait la désignation d’un “Maréchal Foch de l’épidémie”.
Je ne sais s’il entrait dans les intentions du Professeur Didier Raoult d’y faire écho. Toujours est-il que, sur son compte Twitter, le médecin marseillais vient de reprendre des “Citations d’un des plus grands chefs militaires de l’histoire de France : le Maréchal Ferdinand Foch”.
On peut notamment y lire :
“La guerre est avant tout un art d’exécution (Napoléon) et par conséquent :
- le fait y a le pas sur l’idée
- l’action sur la parole
- l’exécution sur la théorie”.
“La stratégie est (…) l’art d’agir sous la pression des circonstances les plus difficiles”, elle “n’est qu’une affaire de caractère et de bon sens”.
En cette drôle d'”année de Gaulle”, et en complément aux citations produites par le Professeur Raoult, je voudrais mettre en lumière quelques extraits des différents chapitres du livre Le fil de l’épée, publié par Charles de Gaulle en 1932.
L’auteur n’avait que 42 ans. Il allait connaître le destin que l’on sait …
De l’action de guerre
“L’action de guerre revêt essentiellement le caractère de la contingence”
“Les grands hommes de guerre ont toujours eu, d’ailleurs, conscience du rôle et de la valeur de l’instinct. Ce qu’Alexandre appelle “son espérance”, César “sa fortune”, Napoléon “son étoile”, n’est-ce pas simplement la certitude qu’un don particulier les met, avec les réalités, en rapport assez étroit pour les dominer toujours”.
“Parfois, le chef, inapte à se décider, se donne par l’agitation l’apparence et l’illusion de l’activité et, s’attachant à quelques détails, consume en interventions accessoires et désordonnées son désir d’influer quand même sur les événements”.
Du caractère
“Où voit-on qu’une grande oeuvre humaine ait été jamais réalisée sans que se soit fait jour la passion d’agir par soi-même d’un homme de caractère ? (…) Napoléon n’eût point fondé l’Empire, ni Bismarck réalisé l’unité allemande, ni Clemenceau sauvé la patrie, s’ils avaient cédé aux conseils d’une basse prudence ou aux suggestions d’une lâche modestie”.
“Le caractère, si rien ne l’accompagne, ne donne que des téméraires ou des entêtés. Mais, inversement, les plus hautes qualités de l’esprit ne peuvent suffire”.
Du prestige
“La sobriété du discours accentue le relief de l’attitude”.
“Aussi l’instinct des hommes désapprouve le maître qui prodigue les phrases. Imperatoria brevitas, disaient les Romains”.
“Aucun de ceux qui accomplirent de grandes actions ne les ont dirigées dans le bavardage”.
De la doctrine
“Apprécier les circonstances dans chaque cas particulier, tel est donc le rôle essentiel du chef (…). C’est sur les contingences qu’il faut construire l’action”.
“Saisir les circonstances, s’y adapter, les exploiter, telle fut la base des conceptions de Napoléon. On chercherait en vain dans ses plans et dans ses ordres l’ombre même d’une théorie du procédé”.
Le politique et le soldat
“L’histoire d’une guerre commence en temps de paix”.
“L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances”.
“On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu. Disraeli s’accoutumait dès l’adolescence à penser en premier ministre. Dans les leçons de Foch, encore obscur, transparaissait le généralissime”.
Alain Tranchant
Ancien Délégué départemental de mouvements gaullistes en Vendée et Loire-Atlantique,
Président-fondateur de l’Association pour un référendum sur la loi électorale