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dans N°1094-1095, Politique

De Gaulle, le premier Spin doctor français

ParArnaud Dupui-Castérès
25 juin 2020
De Gaulle, le premier Spin doctor français

Homme d’État, visionnaire, militaire, politique de génie ou formidable orateur sont autant de termes connus pour désigner le général de Gaulle. Moins connue, en revanche, est son action dès le milieu des années 20, pour convaincre les pouvoirs publics et l’opinion de l’importance de débattre et d’agir en faveur d’une autre politique de défense nationale. Action qu’il expose longuement dès les premières lignes des Mémoires de Guerre. Durant des années, de Gaulle va mettre en pratique et donner ses lettres de noblesse à ce qu’on appelle aujourd’hui la communication d’influence. La stature du personnage, ses réalisations d’homme d’État ont en grande partie fait oublier le travail qu’il a mené avant la guerre, développant toutes les techniques de la communication moderne.

Il utilise les concepts de son temps et ses mots à lui, mais dès les premières pages des Mémoires, de Gaulle ne cache pas sa passion pour ce qu’il appelle, le « forum » qu’est la vie politique française en se décrivant comme le « témoin réservé mais passionné des affaires publiques ». Alors que l’obscurité commence à s’abattre sur l’Europe, après la crise de 29 et au tournant des années 30, de Gaulle voit une lueur d’espoir pour empêcher que la France ne s’effondre. Pour cela, toute une stratégie d’influence naît dans son esprit, et il ne cessera de la décliner tout au long de la décennie qui suit.

À ce titre, l’analogie entre le corps d’armée spécialisé dont il veut que la France se dote et la description de son action est lumineuse. Faculté d’observation, capacité d’intervention et d’initiative, force de percussion : voilà les qualités d’un corps d’élite dans l’armée, voilà aussi ce qu’est la stratégie de communication et d’influence, « cette aptitude à créer la surprise et la rupture ».

Première étape dans sa longue marche pour convaincre ceux à qui il s’adresse : l’analyse et la compréhension de la situation, de son temps et des forces en présence, tant au niveau national qu’international. « Bon gré, mal gré, nous faisons tous partie d’un certain ordre établi dont tous les éléments se trouvent solidaires » : il va donc lui falloir agir sur tous les leviers et les parties prenantes pour imposer un débat salutaire au cœur de l’espace public.

En effet le logiciel de pensée des pouvoirs publics français ne permettra pas d’affronter les éléments à venir : la France est par trop empêtrée dans les conceptions militaires héritées de la Première Guerre mondiale et les « idéologies creuses » étouffent le débat. Voilà pourquoi, en premier lieu, il se « sent tenu d’en appeler à l’opinion et d’apporter (son) propre projet », dès le début des années 30.

Et c’est là que commence le travail d’influence de celui qui n’est alors que lieutenant-colonel de cavalerie. Il travaille au sein d’une instance de réflexion (on dit think tank aujourd’hui) du ministère de la Défense où il était affecté et où il rédige ses premières analyses, des notes (on parle aujourd’hui de « position paper », argumentaires, d’éléments de langage,…). Par ailleurs, de Gaulle publie pas moins de quatre livres dont trois au cours de la seule période 1932-1938, tous conçus comme autant d’argumentaires pouvant servir à convaincre les pouvoirs publics, l’opinion et la presse. Ces ouvrages seront autant d’opportunités et de prétextes à faire la tournée des responsables politiques et des rédactions pour présenter ses idées et les solutions qu’il faudrait apporter.

Afin de faire connaître ses idées, de Gaulle se tourne d’abord vers la presse et notamment vers le rédacteur en chef de L’Echo de Paris puis de L’Epoque qui publieront tous deux plus d’une quarantaine d’articles reprenant ses thèses. Rapidement, d’autres grands journaux, tels Le Temps ou L’Aube, sont approchés pour relayer ses positions. La campagne de presse orchestrée par de Gaulle vient de faire naître un débat que la France ne quittera plus.

« Cependant le bloc des faits acquis était trop compact pour qu’on pût l’entamer à coups d’articles de presse. Il fallait faire saisir du problème les instances politiques du pays ». C’est ce constat qui pousse de Gaulle à entamer la seconde phase de son action. Au sein du groupe de réflexion « Fustel de Coulanges », il s’exprime lors de conférences publiques, comme celle donnée en Sorbonne sur la conduite de la guerre. Une fois cette notoriété acquise sur les questions de défense nationale, en plus de sa réelle expertise, il se décide à aller porter son projet auprès des pouvoirs publics.

Il repère alors le député Paul Reynaud : « je le vis, je le convainquis et désormais, travaillai avec lui ». Et ce dernier va intervenir à la Chambre des députés, le 15 mars 1935, pour que soit adopté un projet de loi renforçant les moyens militaires blindés et d’aviation de la France. Pendant plus de trois ans, convaincu par de Gaulle, il écrira article sur article, s’entretiendra avec les politiques et les hauts gradés et publiera le Problème militaire français, ne cessant de faire vivre le débat.

Seulement de Gaulle sait qu’il faut continuer son travail de conviction auprès des parlementaires : « comme je croyais bon que la mélodie fut jouée sur des instruments divers, je m’appliquai à mettre d’autres hommes publics dans le jeu ». Et il y parvient en ralliant et fédérant plusieurs députés et sénateurs autour de ses idées.

Il affronte alors une campagne de presse recourant aux mêmes techniques qu’il a lui même employées. Pétain préface un livre à charge contre lui, des généraux comme Weygand accordent des entretiens à la presse pour critiquer ses thèses et mettre en doute ses analyses, Blum lui-même l’affronte. Néanmoins, l’action de de Gaulle porte ses premiers fruits car dans le clair obscur des cabinets et le secret des états-majors, le doute naît chez ceux qui, moins de deux ans auparavant, étaient convaincus de l’absence de péril. L’actualité du 7 mars 1936 qui voit l’Allemagne réoccuper la Ruhr, et dont de Gaulle se sert pour rappeler son message, pousse le Parlement et le Président du Conseil, Léon Blum, à accorder les premiers crédits aux unités militaires dont de Gaulle soutient la création. D’autres créations suivront au cours des années 39 et 40, preuve que la stratégie d’influence retenue porte ses fruits.

Dans ce contexte, le 21 mars 1940, le député Paul Reynaud devient Président du Conseil. De Gaulle lui rédige le discours et l’argumentaire qu’il va défendre à la tribune de la Chambre des députés, discours qui sera soutenu par Léon Blum que de Gaulle avait aussi approché, permettant à Paul Reynaud d’obtenir la confiance du Parlement. Trop tard néanmoins pour que la France puisse éviter la défaite. Cependant, de Gaulle sera nommé secrétaire d’État à la Défense par Paul Reynaud, et sera chargé de sauver ce qu’il reste des Armées françaises en demandant l’appui des Anglais. De ses allers-retours, naîtra l’opportunité de l’Appel du 18 juin, souffle de la liberté et ferment de l’idéal républicain et démocratique revenu cinq ans plus tard en France.

Volet méconnu de la vie de de Gaulle, il mena un plan de « bataille » qui ressemble étrangement aux plans d’actions des conseils en stratégie de communication et lobbying. Il a voulu porter dans le débat public ses idées grâce à une stratégie de communication efficace. Pendant plus de quinze ans, sans relâche, de Gaulle a activé tous les leviers qui étaient à sa disposition, au service de la cause qu’il défendait, accomplissant une mission méconnue de « spin doctor ».

Donner aux acteurs du débat public les moyens de faire entendre leur voix, ce n’est pas porter atteinte à la démocratie. C’est au contraire lui donner toutes les chances d’être au rendez-vous des défis qui l’attendent, car « il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité ».

Arnaud Dupui-Castérès
CEO et fondateur de Vae Solis Communications

Arnaud Dupui-Castérès

Fondateur de Vae Solis en 2002, Arnaud Dupui-Castérès a été auparavant chargé de mission au ministère de la Défense, chef adjoint du cabinet de Jean-Pierre Raffarin, ministre des PME, du Commerce et de l’Artisanat, directeur général au sein d’un cabinet de conseil en lobbying et président d’une agence de conseil en communication. Co-auteur de La crise en 100 mots (La Documentation française, 2007), il a personnellement conduit une mission de deux ans à Matignon (2002 – 2004). Il est par ailleurs, membre fondateur du Club 21e Siècle, administrateur des Entretiens de l’Excellence, de Solidarité Sida et membre du conseil de surveillance du groupe Hopening.

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