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dans Société

De quoi la grève est-elle aujourd’hui le nom ?

Michel MonierParMichel Monier
20 octobre 2022
De quoi la grève est-elle aujourd’hui le nom ?

Respiration de la démocratie sociale la grève alimente un incurable débat entre le caractère légitime ou non qu’elle peut avoir, entre son caractère social ou corporatiste. Le débat n’oublie jamais de rappeler que la grève est un droit.

Les luttes ouvrières du XIXème siècle ont construit la protection du travailleur jusqu’à la traduire dans le droit du travail dont le droit de grève qui bénéficie de la plus haute protection, celle de la Constitution. Au risque de choquer un Schumpeter, les grèves doivent être considérées, dans l’histoire économique et sociale, au titre des facteurs de destruction créatrice. Elles ont détruit le despotisme du patron, les acquis sociaux qu’elles ont permis ont fidélisé l’ouvrier, sécurisé sa famille.

Le vivre en travaillant ou mourir en combattant des canuts lyonnais inaugurait le cycle qui de corporatiste est devenu mouvement social.

Les luttes ouvrières sont devenues mouvement social en revendiquant au bénéfice de l’ensemble du corps social.

La construction progressive du droit social a fait adapter le système de production à des attentes légitimes. Progrès économique et progrès social ont participé à l’affermissement démocratique en traduisant, dans le réel, le débat qui oppose, depuis toujours, Liberté et Égalité. Toutes deux héritées des libéraux révolutionnaires de 1789, la Liberté et l’Égalité ont dans le domaine économique et social un parcours hésitant, une hésitation qui explique certainement bien certains des excès des deux camps.

Les révolutionnaires de 1789 se présentaient libéraux en faisant prévaloir l’individu et voyaient dans les corporations de métier des institutions sociales qui, participant au maintien de l’ordre établi, s’opposaient à la liberté du travail, du commerce, à la liberté d’établissement. Le décret Allarde puis la loi Le Chapelier en 1791 interdisent donc les corporations de métier pour affirmer la libre concurrence et le droit de liberté d’entreprendre. Il faut attendre Napoléon III, un libéral économique de conviction mais politiquement despotique, pour qu’avec le député républicain Émile Ollivier, qui sera son ministre, soit aboli le délit de coalition et autorisé un droit de grève. Et il faut attendre encore 1884 et la loi Waldeck-Rousseau pour que, dans le mouvement ouvert par la loi Ollivier, les groupements professionnels, d’ouvriers et de patrons, soient autorisés pour permettre un mode de régulation nouveau des rapports sociaux. La grève devenait ce « mode de régulation naturel des rapports sociaux qui n’implique pas, par essence, une remise en cause des formes de domination de la sphère productive [1]. »

La grève de l’ère moderne, qui s’ouvre en 1936 puis s’affirme, en 1947-1948, avec les grèves de la reconstruction, a débordé le cadre de la sphère productive pour se faire mouvement social revendiquant non seulement l’amélioration des conditions et de rémunération du travail mais aussi des réformes institutionnelles que l’on ne disait pas encore sociétales.

Dans une économie fortement socialisée la grève moderne oppose aujourd’hui les travailleurs à l’État et rend subsidiaire les rapports entre travailleurs et patrons : 1968, 1995 et les grèves de cet automne 2022.  Il est jusqu’aux fermetures d’entreprises qui, davantage qu’un échec économique avec ses conséquences sociales, sur les individus et sur des bassins d’emploi, sont vécues comme un problème de politique économique, et donc de politique, davantage que social et économique. L’État est fautif de n’avoir pas suffisamment incité, de n’avoir pas suffisamment sécurisé, le cas Bridgestone l’a illustré récemment.

Nous vivons aujourd’hui le mouvement le plus caractéristique de ces grèves de l’ère moderne.

Un évènement macroéconomique, aggravé par la guerre en Ukraine et la rupture des chaînes d’approvisionnement, a conduit l’État à sur-jouer son rôle de Providence en soutenant par des boucliers-inflation les individus et l’appareil productif. Le dispositif était rôdé avec l’intervention massive des financements publics et l’inflation réglementaire en réponse aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. L’État a donc agi, en dépensant. Après la nationalisation des salaires avec le chômage partiel il a joué la nationalisation du pouvoir d’achat.

Il n’est donc pas surprenant qu’une grève au motif salarial vienne bloquer l’ensemble de la société et tente de prendre la forme de la grève générale. Il n’est pas surprenant que les grévistes n’acceptent pas les propositions de la direction de l’entreprise. Derrière le motif salarial c’est à l’État que le mouvement s’adresse pour démontrer autant l’insuffisance des boucliers tarifaires que celle de sa politique de souveraineté énergétique et la fragilité de ses recommandations de sobriété. Le mouvement de grève récupère le discours des oppositions politiques qui, elles, tentent de récupérer le mouvement syndical.

L’État sait dépenser mais il négocie moins bien et, dans le face à face avec les grévistes les organisations syndicales, desquelles l’appareil de l’État se méfie depuis… 1789, peinent à garder la main sur les piquets de grève, ce droit individuel qui s’exerce collectivement (à main levée).

La grève a débordé, peu à peu, le cadre des relations sociales au sein de la sphère productive pour se politiser. En satisfaisant à sa tentation interventionniste, qui donne l’illusion d’une planification douce et peine à remplacer l’État stratège, L’État-administration se présente « dernier recours ». La chute d’audience des syndicats, ces corps intermédiaires dont les pouvoirs exécutifs ont oublié qu’ils pouvaient servir de bouclier social, met face à face grévistes et exécutif, le peuple et le pouvoir souverain. D’aucuns renvoient alors, comme une image, au mythe de la Grande Révolution en oubliant qu’avec le droit de grève le droit d’insurrection disparaissait et en oubliant aussi qu’après avoir été régicide le peuple a été robespierricide.

Il y a dans le blocage des raffineries une leçon à retenir, celle de l’affirmation d’une grève à laquelle une réponse salariale n’apporte pas la réponse politique qu’elle attend, celle aussi d’une grève qui intervient à un moment où  « 36% des Français (45% chez les ouvriers) disent appartenir à une France en colère et très contestataire »[2].

[1] La grève en France, une histoire sociale (XIXème, XXème siècles), Stéphane Sirot – Odile Jacob, 2002

[2] Source : étude « Fractures françaises », réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour « Le Monde », la Fondation Jean-Jaurès et le Cevipof.

Michel Monier
Membre du Think tank CRAPS (Cercle de recherche et d’analyse de la protection sociale

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