Organisée par la Revue Politique et Parlementaire, en partenariat avec la Ville de Saint-Raphaël, le groupe Deloitte et plusieurs autres partenaires, la quatrième édition de « La Cité des Débats » s’est tenue du 27 au 29 septembre. Pendant trois jours, une trentaine de personnalités issues de divers horizons politiques, intellectuels, économiques et sociaux se sont réunies autour d’un thème central et plus que jamais d’actualité : « S’engager au XXIe siècle ».
À travers des débats très vivants, d’une incroyable richesse, les intervenants ont dialogué, échangé et confronté leurs points de vue pour mieux comprendre ce que signifie l’engagement dans un monde plein d’incertitudes, de questionnements complexes, exposé aux terribles défis de la guerre et de l’intolérance partout. Pendant trois jours, une véritable parenthèse s’est ouverte, offrant des débats respectueux, sans jamais freiner l’expression passionnée des convictions et la confrontation des idées.
Toutes les facettes de l’engagement ont été abordées : l’engagement politique, bien sûr, mais aussi économique, littéraire, social et journalistique. Quel plaisir ce fut d’assister à ces débats et joutes oratoires ! Le plaisir d’écouter, d’échanger et de dialoguer avec les intervenants, les autres participants, et de se nourrir de ces échanges stimulants. Outre la qualité des exposés, qui ont montré que la réflexion et la prise de recul n’étouffent en rien la passion pour l’engagement, c’est la diversité des perspectives et leur croisement qui ont donné à ces journées tout leur relief. On se souviendra longtemps des discussions riches, parfois vigoureuses mais toujours respectueuses, entre économistes, anciens ministres et autres intervenants, ainsi qu’avec le public.
Parmi les nombreuses interrogations soulevées : la régulation de l’économie mondiale mène-t-elle au désenchantement de l’engagement ou, au contraire, appelle-t-elle à un nouveau sursaut politique ? Peut-on s’engager avec modération, avec nuances ? Une telle interrogation est-elle une contradiction en soi ? L’école et l’éducation peuvent-elles renouveler leur rôle en faisant éclore toutes les énergies et talents de l’engagement ? La jeunesse peut-elle ou veut-elle encore s’engager et sous quelles formes ? Comment concilier l’engagement avec la création littéraire et la liberté intellectuelle ? Les journalistes et les médias peuvent-ils réellement échapper à leur subjectivité et à leurs propres engagements ? Autant de questions passionnantes qui ont rythmé ces trois journées. Aucune réponse simple ou schématique n’a été apportée, aucune solution « prête à penser » n’a été présentée, mais chacun est sans doute reparti de ces débats avec de l’espoir. L’espoir que l’on n’a rien de craindre du débat lorsqu’il respecte l’autre.
Les échanges n’ont pas cédé à la facilité des visions uniformes ou consensuelles : ils ont favorisé un équilibre entre pluralité des points de vue et respect des opinions de chacun. Cette « Cité des Débats » a permis de renouer avec le principe cardinal de la démocratie : celui d’une agora vivante et tolérante, vivante précisément parce qu’elle est tolérante. Je n’étais pas toujours d’accord avec les analyses ou les propos, parfois même ils me heurtaient, parfois au contraire j’adhérais fortement, mais à chaque fois le débat avec mes convictions s’en est trouvé enrichi.
Ce fut donc un bien bel anniversaire pour la Revue Politique et Parlementaire, anniversaire célébré par la sortie de son numéro spécial pour ses 130 ans ! Un grand merci à tous les organisateurs de la « Cité des Débats », un immense coup de chapeau aux deux chevilles ouvrières de la Revue Politique et Parlementaire, le travail réalisé pour la sortie de ce numéro spécial est bien la preuve que sans l’engagement individuel l’engagement collectif reste un vœu pieux et une promesse sans lendemain.
Bruno Cautrès