• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Election présidentielle : 52 809 votants pour l’expérience du jugement majoritaire

Florence DelivertouxParFlorence Delivertoux
22 mai 2017
laprimaire.org

En avril et mai dernier LaPrimaire.org a réalisé en partenariat avec le CNRS, l’Université de Paris Dauphine et l’Ecole Polytechnique une expérimentation scientifique sur le jugement majoritaire dans le cadre de l’élection présidentielle. Michel Balinski, directeur de recherche (émérite) CNRS à l’Ecole Polytechnique, et Rida Laraki, directeur de recherche CRNS à l’Université de Dauphine et professeur à l’Ecole Polytechnique, inventeurs de ce mode de scrutin, ont répondu à nos questions.

Qu’est-ce que le jugement majoritaire ?

Le jugement majoritaire est un mode de scrutin que nous avons inventé après l’élection présidentielle de 2002. Le mal observé durant cette élection illustre un paradoxe que les théoriciens connaissent depuis longtemps : la multiplication des candidatures peut changer le gagnant de l’élection. Au delà de ce problème, le scrutin majoritaire empêche l’électeur de s’exprimer : on le force à choisir un candidat alors qu’il a des opinions sur tous les candidats.

Le jugement majoritaire repose sur une théorie mathématique développée dans un livre paru chez MIT Press en janvier 2011. Il est basé sur une idée démocratique simple : permettre à l’électeur d’exprimer pleinement son opinion sur chacun des candidats dans un langage courant et naturel. Pour ce, il lui est posé une question solennelle : « Pour présider la France, ayant pris tous les éléments en compte, je juge en conscience que ce candidat serait » et l’électeur y répond en donnant son avis sur chaque candidat en lui attribuant une mention dans l’échelle commune de mesure : Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, A rejeter. Il n’y a qu’un seul tour et le gagnant de l’élection est le candidat le mieux évalué par une majorité (ayant la « mention-majoritaire » la plus élevée).

Il est démontré, en théorie et en pratique, que parmi toutes les méthodes de vote évitant les paradoxes d’Arrow (ajouter ou retirer un candidat « mineur »  ne change pas le gagnant) et de Condorcet (il existe toujours un gagnant), le jugement majoritaire est le mode de scrutin le moins manipulable.

Qu’est-ce qui a motivé cette expérimentation ?

En 2007 et 2012 (au premier tour de la présidentielle), et en 2011 (au premier tour des primaires socialistes), le jugement majoritaire a été expérimenté à la sortie des bureaux de vote. Les électeurs, après avoir voté officiellement, ont été invités à voter sur papier avec le jugement majoritaire. Quelque mille à deux mille électeurs ont participé à chaque expérimentation. En 2016, LaPrimaire.org a adopté le jugement majoritaire et l’a utilisé pour l’élection de la candidate citoyenne Charlotte Marchandise avec plus de 33 000 électeurs au second tour. Plusieurs innovations ont été introduites : vote électronique, technologie blockchain, tirage aléatoire au premier tour. L’objectif de cette expérience est de populariser le jugement majoritaire et permettre au plus grand nombre d’électeurs de se familiariser avec ce mode de scrutin.

Concrètement, comment avez-vous procédé ?

La participation à l’expérience a été limitée aux électeurs ayant un compte Facebook ou un compte LaPrimaire.org pour éviter des votes multiples. La collecte des résultats était anonyme et le vote difficilement falsifiable grâce à l’utilisation de la technologie blockchain Ethereum à travers le module de vote Cocorico.  Au premier tour, le vote a été ouvert sur Facebook entre le 11 avril et le 23 avril 2017. Les électeurs ont d’abord été invités à évaluer les onze candidats officiels, puis dans un second lieu, à évaluer les quatre finalistes des différentes primaires (Yannick Jadot, Alain Juppé, Charlotte Marchandise, et Manuel Valls). Le faire en deux temps montre à l’électeur que, sans changer son opinion ni son vote sur les onze candidats, il peut continuer à s’exprimer sur les autres candidats (ce qui n’est pas possible avec le scrutin majoritaire).

Au deuxième tour, l’expérimentation a été ouverte du 27 avril au 7 mai. Cette expérimentation n’avait pas été annoncée avant la fin du premier tour pour éviter une confusion puisque le jugement majoritaire ne nécessite qu’un tour. 15 251 électeurs y ont participé. Les raison de l’expérimentation du second tour sont multiples :

  • jamais le jugement majoritaire n’avait été expérimenté pour deux candidats ;
  • certains prédisaient que les électeurs allaient donner la mention maximale au candidat qu’ils préfèrent et la minimale à l’autre candidat. Nous voulions vérifier cette hypothèse ;
  • même avec deux candidats, le scrutin majoritaire peut se tromper (le paradoxe de domination) et ce paradoxe a une probabilité élevée de se produire et même avec deux candidats ;
  • le scrutin majoritaire oblige les électeurs à faire un choix alors qu’ils ont des opinions très variées.

Quels sont les résultats de cette expérimentation ?

52 809 électeurs ont participé au premier tour. 54 % ne connaissaient pas le jugement majoritaire, mais 95 % ont préféré exprimé leur opinion selon le jugement majoritaire plutôt que le scrutin majoritaire.

Au premier tour, les résultats sont extrêmement biaisés : Mélenchon est le candidat préféré de 41 % des électeurs suivi de Hamon 20 % puis Macron 16 %. Le jugement majoritaire respecte cette ordre, Jean-Luc Mélenchon se place premier avec la mention-majoritaire « Bien », « Benoit Hamon arrive deuxième avec la mention « Assez bien », puis Emmanuel Macron est jugé « Passable ». L’analyse en détail des résultats de cet échantillon très biaisé à gauche suggèrent que :

Les électeurs de Mélenchon apprécient Hamon et inversement. La présence de Hamon a probablement empêché Mélenchon d’accéder au second tour, et celle de Mélenchon a réduit considérablement le score de Hamon au premier tour. Avec le jugement majoritaire, la présence de l’un ne va pas nuire à l’autre ;

Les résultats sur les quatre candidats finalistes des différentes primaires montrent que Alain Juppé est apprécié autant que Emmanuel Macron alors que François Fillon est rejeté par ces mêmes électeurs. On peut imaginer que Alain Juppé aurait été un concurrent dangereux pour Emmanuel Macron ;

Les résultats du deuxième tour sont plus intéressants scientifiquement. Seulement 6 % d’électeurs ont attribué « Très bien » à un candidat et ont rejeté l’autre et 20 % ont rejeté les deux candidats.

Macron aurait gagné (en suffrage exprimé) 87 % contre Le Pen. Cependant, une grande partie des électeurs qui préfère Macron donne une mention « A rejeter » à  Le Pen et une mention « Passable » ou moins à Macron. Ainsi, les chiffres des résultats avec le scrutin majoritaire masquent une réalité beaucoup plus nuancée. Gagner avec 87 %, 55 % ou 51 % n’implique rien sur l’appréciation des qualités respectives des candidats.

Quels enseignements en tirez-vous ?

L’enthousiasme exprimé par les participants et la multiplication des initiatives citoyennes pour vulgariser le jugement majoritaire par des vidéos, des BD, ou des textes illustrés montrent que les électeurs ont un désir profond de pouvoir exprimer leur opinion. Certains électeurs votent utile depuis toujours et voient dans le jugement majoritaire une solution pour échapper à ce dilemme. Depuis des siècles les scientifiques connaissaient les défauts du scrutin majoritaire. Depuis des années, les Français se rendent compte que ce système les empêche de s’exprimer librement. Désormais il y a un remède. Un débat national sur le choix d’un mode de scrutin s’impose.


Michel Balinski
Directeur de recherche (émérite) CNRS à l’Ecole Polytechnique
Rida Laraki
Directeur de recherche CNRS à l’Université de Dauphine, professeur à l’Ecole Polytechnique

Propos recueillis par Florence Delivertoux

Les derniers articles

Incendies de forêt en Gironde, 17/07/22

La fin des eaux vives, réflexions sur l’état de la France…

ParEric Cerf-Mayer

Naguère les étés rimaient avec le murmure des eaux vives dans le "cher et vieux pays" et la chaleur se...

L’imaginaire de l’avenir et les technologies

L’imaginaire de l’avenir et les technologies

ParAdrien Abecassis

La science et la technologie naissent des cultures et des imaginaires, se propagent, grandissent, circulent à travers le monde, s’incorporent...

Arnaud Benedetti

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

ParArnaud Benedetti

L’été en pente douce ne peut dissimuler l’essentiel. Les mois à venir regorgent d’une grande imprévisibilité qui bien entendu ne...

Art surréaliste

Science et imaginaire

ParCatherine Bréchignac

Dans le trio des constructions de l’esprit que sont la croyance, l’imaginaire et la science, destinées à enrichir notre perception...

Retrouvez nos dernières vidéos

[embedyt] https://www.youtube.com/embed?listType=playlist&list=UUOJ5roFrpz9I1nQzq7hXr1Q&layout=gallery[/embedyt]

Suivez-nous sur twitter

Tweets de @RevuePol

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Arnaud Benedetti
Politique

L’édito d’Arnaud Benedetti avec notre partenaire Radio Orient

Philippe Tellini
Politique

Livraison durable : les mairies ont un rôle à jouer !

Emmanuel Macron
Politique

Début du second quinquennat Macron : l’équation à X inconnues

URSSAF
Politique

Les retraites complémentaires et l’URSSAF : les partenaires sociaux se trompent de débat

Timbre poste français
N°1102

Les imaginaires laïques

Les bateaux qui passent à l’horizon…
Politique

Les bateaux qui passent à l’horizon…

Corse
N°1102

La Corse et la lutte des imaginaires politiques

Drapeau corse
N°1102

Imaginaires de territoires : le Centre-Val de Loire, la Corse et la France

Article suivant
Jean-Marie Bockel

La prévention de la radicalisation ne pourra pas réussir sans les collectivités

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • Nos événements
    • Événements à venir
    • Événements passés
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist