• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Emmanuel Macron et Edouard Philippe : deux lignes politiques ou deux tempéraments rhétoriques ?

ParChristophe de Voogd
7 mai 2020
Discours du Président de la République : un abandon du macronisme

Christophe de Voogd, spécialiste des idées et de la rhétorique politiques qu’il enseigne à Sciences Po, analyse pour la Revue Politique et Parlementaire la rhétorique d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe depuis la crise du Covid-19.

De nombreux commentateurs ont relevé la différence de tonalité entre le Président et le Premier ministre sur le sujet du déconfinement, certains allant jusqu’à y voir un clivage politique au sein du couple exécutif. D’autant qu’Emmanuel Macron a bel et bien corrigé Edouard Philippe sur l’usage des « grands mots » (sic) comme « effondrement », auquel il préfère celui de « choc massif ».

Mais, justement, ce petit « tacle » sur le choix des mots est révélateur de deux styles rhétoriques différents, dont les principaux ressorts déterminent notre réception (sans que nous en ayons toujours conscience), en jouant sur notre propre horizon d’attente.

Et ceci alors que les deux orateurs disent sur le fond la même chose, ou pour parler comme les linguistes, délivrent le même « contenu informationnel » : en l’occurrence, un déconfinement prudent, progressif, et surtout conditionnel.

Sur ce sujet, le Président préfère ainsi dédramatiser la situation, grâce à une qualification moins sombre : « choc massif » donc et non « effondrement ; « défis » et non « menaces » ; « conditions » et non « impératifs ». Il avait de même, l’on s’en souvient, préféré le « restez chez vous ! » au plus inquiétant « confinez-vous ! ». Notons que les deux hommes s’expriment ici à fronts renversés, Edouard Philippe donnant en général dans l’économie du propos, alors que précisément « les grands mots » sont un habitus d’Emmanuel Macron, volontiers lyrique, voire messianique : « nation apprenante », « sens des choses », « monde d’après » etc…

A y regarder de plus près, Emmanuel Macron utilise ses propres « grands mots » pour assurer une dimension essentielle du discours politique : celle de l’espoir, qui doit toujours en être la note finale, même et surtout aux heures les plus sombres. Nul doute que cette dimension est trop absente du « discours philippien », même si sa fonction porte davantage au terre-à-terre qu’à l’envolée. Reste à savoir si les grands mots sont les plus efficaces pour susciter l’espérance. Que l’on pense au « yes, we can ! » d’Obama ou au récent et parfait « we will meet again » de la reine Elisabeth. Le plus inspiré en apparence n’est pas nécessairement le plus inspirant, et les mots de tous les jours peuvent faire merveille…

Mais c’est sur un autre plan que les deux hommes se distinguent plus radicalement encore : celui de leur orientation argumentative c’est-à-dire la façon dont ils organisent leurs séquences verbales pour susciter – encore une fois en disant sur le fond la même chose – des impressions différentes, voire opposées. Le grand théoricien de ce fait fondamental, Oswald Ducrot, donnait ainsi l’exemple, devenu canonique, du restaurant. Si je vous dis « ce restaurant est bon mais cher », vous serez induits à une conclusion négative : « n’y allons pas ! ». Si je vous dis « ce restaurant est cher mais bon », vous serez invités à dire oui… Or, je vous ai donné dans les deux cas une information identique : ce restaurant est cher et bon. C’est l’ordre des qualificatifs et l’introduction du « mais » qui changent tout…

L’examen du « discours de déconfinement » chez nos deux dirigeants montre à l’envi ce phénomène : Edouard Philippe multiplie les restrictions, les mises en garde et les avertissements qui encadrent – confinent ! – les aspects positifs de son discours. Emmanuel Macron fait l’inverse, en surmontant toujours l’obstacle par l’échappée, la mise en garde par l’hommage, la dure réalité du moment par le lendemain prometteur.

Comme s’ils illustraient deux tempéraments rhétoriques et psychologiques, bien résumés par le célèbre chiasme churchillien : « les optimistes voient dans chaque difficulté une opportunité ; les pessimistes dans chaque opportunité une difficulté ».

A quoi s’ajoute l’immense part en rhétorique du non-verbal, ce que les anciens nommaient l’actio :  posture, gestuelle, voix, rythme etc., dépendant de la nature profonde de l’homme, de sa maitrise de l’art oratoire et aussi du moment : la dernière prestation, très moyenne, du Premier ministre devant le Sénat ne tenait-elle pas d’abord à une fatigue bien compréhensible ? Car, en règle générale, grâce à la force de son ethos et à son parfait « ancrage » physique et vocal, c’est bien lui qui pourrait « tacler » le Président…

N’exagérons pas néanmoins l’opposition rhétorique entre les deux hommes : formés dans le même moule, ils abordent les « dossiers » avec le même esprit analytique, listant à l’infini les « situations », les « hypothèses » et autres « intervenants » à grands renfort de chiffres et de faits. Ils font un usage immodéré des adverbes et des modalisateurs, y compris ceux de… la modération : « il semblerait que », « on dirait que », à première vue », « en partie » « du moins » etc. 

Et, toujours en raison de leur formation, leur architecture rhétorique demeure fondamentalement binaire, avec le balancement permanent du « d’un côté, de l’autre », incarné par le « en même temps » devenu synonyme de macronisme.

D’où, chez les deux hommes, la durée toujours excessive du discours, qu’une plume efficace réduirait sans difficulté de moitié. Le contraste est frappant avec l’économie des autres leaders occidentaux : Boris Johnson, Angela Merkel, Mark Rutte et même… Donald Trump ! Pour ne rien dire, là encore, de la sobriété si efficace d’Elisabeth II dans son discours sur la crise du coronavirus : 4 minutes 20.

Christophe de Voogd
Spécialiste des idées et de la rhétorique politiques qu’il enseigne à Sciences Po
Normalien agrégé et docteur en histoire

Christophe de Voogd

Christophe de Voogd, normalien, agrégé et docteur en histoire, est professeur affilié à Sciences Po où il enseigne les usages de l’histoire, les idées et la rhétorique politiques en collège et en master. Il est aussi formateur accrédité au Secrétariat Général du Conseil européen à Bruxelles en Political speechwriting. Il intervient régulièrement dans les médias français et étrangers sur l’actualité politique et en particulier sur les questions européennes. Il est l’auteur d’Histoire des Pays-Bas des origines à nos jours (Fayard 2003) ; Pays-Bas : la tentation populiste (Fondapol, 2010) Réformer : quel discours pour convaincre ? (Fondapol, 2017) et contributeur de 50 Matinales pour réveiller la France (Les Belles Lettres, 2015), Où va la démocratie ? (Plon, 2017), Histoire de la Conscience Européenne (Salvator, 2017), Démocraties sous tension (Plon, 2019). Il est président du Conseil Scientifique de la Fondation pour l’innovation politique depuis 2018 et ancien président du Conseil de Surveillance de la Fondation européenne de la culture (2018-2020).

Les derniers articles

PS : Un revers aussi pour François Hollande

ParCarole Barjon

L’échec de Nicolas Mayer-Rossignol face à Olivier Faure cache aussi celui de l’ancien président de la République socialiste qui poussait...

Arnaud Benedetti

L’édito d’Arnaud Benedetti

ParArnaud Benedetti

Nombre de commentateurs et d'acteurs politiques devraient méditer cet axiome de Max Weber qui du haut de sa lucidité empirique...

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

ParLina Murr Nehme

Le ministère de l’Intérieur vient de publier un rapport explosif sur les Frères Musulmans. À quand la diffusion d’études semblables...

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

ParSerge Besanger

C’est une scène soigneusement orchestrée qui s’est jouée à Singapour le 30 mai 2025 : Emmanuel Macron y prononce le...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
85
Next
»
loading
play
Les conférences de 18h59 – Rassemblement de soutien à Boualem Sansal
play
Printemps des Technologies – Démocratie, technologies et souveraineté
play
Printemps des Technologies – Histoire et initiation aux cryptomonnaies et au Bitcoin
«
Prev
1
/
85
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France
Politique

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?
Politique

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire
Politique

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire

Drapeau français et drapeau de l’Union européenne
Politique

On n’a pas tous les jours 20 ans

Hommage à Boualem Sansal
Politique

Hommage à Boualem Sansal

« Personne ne pourra prétendre imposer sa vision à Retailleau. »
Politique

« Personne ne pourra prétendre imposer sa vision à Retailleau. »

La fin du droit, le recours à la violence légitime ?
Politique

La fin du droit, le recours à la violence légitime ?

Géopolitique, relations internationales
Politique

Oligarchie, dissonance stratégique et désalignement global : anatomie du reflux occidental

Article suivant
Covid-19 en Amérique latine : chronique d’un choc économique et social

Covid-19 en Amérique latine : chronique d’un choc économique et social

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire