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dans Libre opinion

Faut-il tuer les faux prophètes ?

ParLaurence Taillade
2 mai 2019
Faut-il tuer les faux prophètes ?

Vincere aut Mori (Vaincre ou mourir). Ainsi débutaient rituellement le combat lors de la Rome antique. Combat du corps, l’esprit se livre aux mêmes batailles, celles qui lui valent de nombreuses querelles internes entre conscience, morale, règles, lois et principes. La Lumière ne peut jaillir que de la création, du concept que seul un être élevé peut créer. Mais le jaillissement de cette lumière se heurte au monde matériel et, inévitablement, inlassablement, il faudra se remettre au travail pour écarter cette ombre pour avancer vers une pensée émancipatrice de l’être. Alors qu’un nouveau massacre prenant pour cible des Juifs, à San Diego, a eu lieu le week-en dernier, après les musulmans de Christchurch et les catholiques du Sri Lanka, il est temps de se poser les bonnes questions ; celles des injonctions qui ont poussé les auteurs de ces crimes et les dérives politiques qui les ont laissé s’installer.

Au commencement, selon les textes consacrés, il y a le verbe, créateur de toutes choses et nécessaire en tout pour penser, créer du concept et lui donner forme.

Quand il s’agit de communiquer, on s’aperçoit vite qu’il y a un écart énorme entre le signifiant, le signifié et le dénoté, qui pourrait être la « chose » à laquelle on est réellement renvoyé, en fonction de notre perception personnelle. Il est bien difficile de faire connaitre un concept, par les mots. Ainsi, plusieurs générations de penseurs se sont interrogés sur la question de l’écart entre le mot et la pensée. Héraclite d’Ephèse distingue la pensée de l’énoncée et de la réalité et lie les trois par le logos, que l’on pourrait définir par le principe divin unique. Un siècle plus tard, Démocrite le contredit, affirmant que le langage est purement conventionnel. Platon, dans Cratyle reprend ces deux thèses.

Le symbole prend toute sa place, dans l’expression du concept, avec St Augustin, qui décrit ce dernier comme un éclair de lumière que la parole ne peut pleinement décrire. Celui-ci n’appartient à aucune langue, il est universel et inconscient.

Aussi, nous pouvons le reconnaitre, les mots ne sont que des conventions, partagées librement entre personnes de même origine, culture ou tradition et destinés à exprimer des pensées communes loin du Concept ou de l’idée nouvelle, mais qui, dans les faits, représentent un intérêt limité. Aussi, l’épisode de la tour de Babel doit nous interroger : ce qui sépare les peuples est la langue/le langage. C’est aussi l’instrument choisi par le créateur pour les disperser, les tenir à distance de lui, leur barrer l’accès au divin, qu’ils défiaient par une langue universelle, la langue adamique, profane, qui ne pouvait se prétendre donner accès à la connaissance.

Une idée, un concept, est faite pour être partagée, la transmettre à un public le plus large possible en l’exprimant de la façon la plus précise possible. Pourtant, si l’on se contente de n’utiliser que nos moyens de communication, des termes techniques ou qui sont propres à notre culture, le plus grand nombre ne pourra la comprendre.

L’Humanité a heureusement trouvé d’autres stratagèmes pour transmettre de façon intangible les bribes de connaissance qu’elle a eu la chance de capter. Le symbole en fait partie. Particulièrement riche de sens, il ne peut pas se retrouver enfermé dans les limites de l’intelligence humaine. Il existe par lui-même, un peu à la mesure de l’idée. Le symbole se vit, il s’intériorise, se connait, mais ne s’apprend pas. Il est source d’émotion. Il est la plus pure expression de la Vérité universelle, il ne sait pas mentir, s’il n’est pas issu de la main de l’Homme.

En effet, si l’Homme fait le symbole, il l’a déjà dénaturé et l’a détourné de son rôle universel. Il l’accessoirise dans l’objectif de « dire ». Or dire, c’est déjà transformer la pureté de la pensée.

L’écriture des livres, par la main de prophètes, témoins ou sous la dictée de Dieu, ne peut se soustraire à cette règle. Afin de faire connaître la divine parole, les Livres ont gravé dans le marbre la croyance et ses principes, laissant au bord du chemin la dimension sacrée du Logos, rejetant, de ce fait, tout recours à la création.

Or, une croyance, en soi, surtout si elle vous promet le feu des enfers ou un paradis rempli de vierges (je souligne au passage à perversité d’une telle croyance) est limitante.

Les trois prophètes ont transgressé les règles de la pensée pure par le biais d’une pensée pervertie par les vices de la chair, de l’humaine condition. Ils ont voulu transcrire la pensée en loi, en l’écrivant sur la pierre, puis en la diffusant par le papier.

Le mot, tel est l’ennemi de la transmission de la pensée, car exprimer un concept par les outils que je maîtrise, les mots, sans en dénaturer le sens est impossible. Objectiver ce qui est de l’ordre de la pensée est peut-être déjà le changer et le rendre définitif, quand la pensée est sensée être sans limites, qu’elles soient temporelles ou matérielles.

Ainsi, les livres, recueils de dogmes, dictant la pratique et l’expression de la foi, verrouillent la pensée, par les outils sensés la libérer. La règle devient rigidité et suite d’imposition de lois qui n’ont de sens que celui que ceux qui transmettent ont envie de lui donner : soumission à la peur de la vengeance divine, feu des enfers, … La peur devient le guide des actions. L’immanence, expression de la conscience, laisse la place à l’obéissance et la perte de sens.

Une droiture qui se fait rigidité impose le corps et l’esprit, celle que l’on retrouve chez certains orthodoxes, islamistes, intégristes ou obscurantistes de tous bois, met l’individu sous pression jusqu’à étouffer toute volonté, forme de réflexion, de rébellion mentale. Seule la rigueur dans la pratique est tolérée.

Les trois prophètes des livres ont voulu transcrire la parole sacrée (le Logos) par des lois, la droiture et la rigueur d’une pratique. Trois qualités et défauts qui nous font perdre le lien avec notre esprit divin, notre conscience, l’accès au Logos, à la pensée, à la Lumière et nous détournent de notre libre arbitre, de l’expression critique, par l’immanence de notre propre spiritualité.

Ces trois guides tuent la parole sacrée par l’imposition de cadres violents alors que le principe même de la pensée devrait en être totalement libéré.

L’orgueil, l’envie et l’avarice dirigent leurs actes et les mène à la trahison du verbe sacré pour en faire une parole distribuée par l’homme pour les hommes. Le sacré devient l’affaire des hommes et non de l’esprit. La parole est pervertie ce qui constitue une transgression de la spiritualité, une confiscation du sacré, de la conscience et de la transcendance. La spiritualité, avec cette prise d’otage, devient transcendantale sans transcendance, au détriment d’une spiritualité immanente du fait de la non-interférence de l’homme dans la relation au divin.

De la transmission orale vers son écriture, la spiritualité devient Religion. Seulement, la pensée a cela de parfait qu’elle est énergie pure. Son incarnation devient une façon déjà de la déformer par la migration du concept vers les signes. Cette migration l’appauvrie mais nourrie aussi la réflexion d’autres. Dieu pourrait avoir été tué par les religions et ceux qui les ont portées.

En Égypte, on ne peut s’adresser aux dieux que lorsque l’on connait leur nom. Connaître leur nom, c’est avoir un ascendant sur eux : maîtriser le verbe, c’est dominer le monde des dieux : celui de la pensée et non celui des hommes. Un monde spirituel. Car, qui maîtrise le verbe (la pensée pure) maîtrise l’énergie créatrice.

Pour la religion chrétienne, « au commencement était le verbe ». Ce sont les premiers mots de l’évangile de St Jean, au cours desquels il associe Dieu, le verbe, la vie et la lumière, dans des termes qui laissent à penser que tout émane du verbe et que rien ne peut exister sans lui. Il est écrit : « Et le verbe était auprès de Dieu et le verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. » Dieu est l’énergie de vie… créatrice.

Dans l’ancien testament, Yaveh ne se nomme pas, il est celui qui est. De ce fait, il reste un principe universel, que seule la parole, puis le verbe vont travestir, et donc détruire.

Selon la religion musulmane, le verbe a une fonction magique. La parole véhicule la force universelle, dont la structure du langage est l’expression. Ainsi, la pratique islamique ésotérique donne une importance particulière au langage, pour exprimer le monde sensible. La verbalisation, écrite ou orale, est donc conçue comme un acte de création. Certains ouvrages proposent l’usage de versets, techniques, des noms, pour maîtriser les anges, djinns ou d’autres forces naturelles. Il se dit même que réciter le Coran trois fois, dans sa totalité, à l’envers, ouvrirait des portes vers le divin. Mais ce sont le plus souvent des initiés, marabouts, soufis qui ont la connaissance de telles pratiques, bien que les croyants puissent prétendre en avoir l’accès.

On peut voir l’importance du verbe dans ces exemples. Il est la clé d’accès aux forces naturelles, à la maîtrise des êtres magiques, des Dieux.

On peut donc en déduire que la connaissance profonde, ésotérique, du verbe donne accès à la connaissance des secrets de la nature, de l’univers. Mais ce langage ne peut que se faire verbe, au sens du Logos, sa dimension la plus élevée, et non vocabulaire, sans une trahison irrémédiable du concept.

Aussi, le passage à l’écriture ne peut être une démarche sacrée, elle ne peut émaner que de la vanité des Hommes qui, par orgueil, ont semé ignorance, fanatisme et hypocrisie dans la pratique religieuse, la soumettant à la force du dogme.

La parole est demandée, elle est donnée, elle est prise, elle circule. Le silence règne, le silence est d’or, il est roi : la pensée reste pure car elle n’est pas travestie par une verbalisation.

Les prophètes, en voulant s’approprier la parole sacrée, celle qui ne se prononce pas, celle de la pensée pure, ont tué la pensée, ont tué le concept même de Dieu, en l’objectivant.

La quête de sens, passe par l’observation des Idées, pour ce qu’elles sont, sans chercher à les décrire, ce qui serait déjà une façon de les dénaturer. L’idée, le concept nous donne accès à notre part de divin, de Génie. Se laisser libre de les accueillir, sans préjugé, en écartant toutes les croyances acquises, c’est aussi le moyen de se les approprier, de les laisser imprégner nos actions, en faisant appel à la notre conscience, à notre jugement.

Laisser la pureté de ces pensées passer par le filtre des Religions, c’est s’interdire certains raisonnements, jugés impures par d’autres. C’est externaliser notre conscience, c’est endormir, progressivement, notre énergie créatrice, notre intelligence.

Aussi, il est de notre devoir, pour permettre à l’Humanité toute entière d’accéder à l’émancipation intellectuelle et morale ; par soi, pour soi, de s’engager en direction de la Laïcité, pour créer les conditions de la distanciation du temporel au spirituel, du politique au culte.

La religion se doit d’accepter de rester dans sa sphère et d’être cadrée par le politique dans son expression. C’est ce que garantie la loi de 1905, apportant aussi la qualité de citoyen à l’individu, le sortant ainsi de sa condition de sujet d’un dieu. De ce fait, la République accorde les mêmes droits et devoirs à tous, sans distinction. Elle protège l’expression de l’esprit critique et assure, en même temps, la pratique du culte. Nul n’est tenu de se soumettre aux dogmes, la Loi républicaine est notre seule boussole.

Abandonner ce principe de concorde, comme l’ont fait beaucoup de politiques davantage mus par leurs ambitions que par l’intérêt général, c’est accepter l’affrontement entre communautés voulant toujours plus de pouvoir et d’avantages.

Nous devons reprendre fermement ce flambeau et le porter, sans quoi, notre civilisation sera condamnée, pour reprendre la devise des gladiateurs, à mourir.

Laurence Taillade
Présidente de Forces Laïques

Laurence Taillade

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