Baptiste Ménard analyse les défis socio-économiques actuels et l’avenir de la gauche en France. Un appel urgent pour une société plus juste et unie.
Le contexte économique et social que traverse notre pays est difficile. De nombreux Français ont des difficultés pour vivre dignement au quotidien. Nous ne pouvons nous résoudre à cette situation.
Chaque individu a le droit à une vie digne.
Cela passe notamment par le travail qui doit être une source d’émancipation et d’épanouissement. Seul le travail garantit à chacun la possibilité de profiter du temps libre, d’accéder à la culture, au sport, aux loisirs. Pourtant, depuis quelques années, nous sommes au regret de constater que pour beaucoup de Français le travail est devenu un lieu de souffrance – physique ou mentale – n’apportant plus la sécurité financière nécessaire pour pouvoir vivre convenablement. .
Les politiques conduites par les gouvernements successifs des présidences Macron ont contribué à aggraver cette situation, mais aussi à diviser profondément nos concitoyens au lieu de les rassembler dans le creuset républicain. L’utilisation du 49.3, alors que le peuple français auprès des syndicats étaient présent dans la rue pour dire NON à ce modèle de société, la majorité présidentielle a fait fi de cela, et n’a pas répondu aux attentes des citoyens. Je pense à la réforme des retraites, l’adoption des ordonnances Pénicaud, ou encore la loi immigration… pour ne citer que cela. Ces choix ont accentué les fractures au sein de notre société. Les résultats des différentes élections ne sont que le reflet de ces ressentis. La colère est immense et le besoin de justice sociale encore plus.
Aujourd’hui, la société française fait face à des fractures importantes, et la seule réponse à apporter est de reconstruire une société plus juste économiquement et socialement.
Il est plus qu’urgent de porter un projet de société qui réponde aux aspirations de toutes les couches sociales qui font la France. Nous ne pouvons nous résoudre à vivre dans une France à deux vitesses, et oublier la souffrance des premiers de corvée.
Plus que jamais, il y a un besoin de gauche, un besoin de justice sociale, un besoin de volonté politique pour faire face aux défis économiques, sociaux, démocratiques et écologiques actuels.
Alors qu’Emmanuel Macron, blessé dans son orgueil a procédé à une dissolution d’amertume – expression chère & si juste de Jean-Christophe Cambadélis – au soir du résultat des élections européennes, la gauche probablement sonnée et choquée par le score de Jordan Bardella a procédé à la mise en place du Nouveau Front Populaire. Je n’ai jamais caché, que malgré ce contexte difficile, j’aurais préféré que nous oeuvrions à l’émergence d’une nouvelle alliance de la gauche, en tendant la main aux radicaux de gauche, aux écologistes, aux communistes, et même à des humanistes sur les bases de programmatiques portées – avec succès – par notre candidat Raphaël Glucksmann.
Car si je peux comprendre, et même partager, la soif d’union du peuple de gauche, celle-ci doit se faire dans la clarté, la cohérence et la fidélité à nos convictions. Car l’union est un moyen et ne doit jamais devenir un but.
Je condamne avec la plus grande fermeté la stratégie du bruit et de la fureur théorisée par Jean-Luc Mélenchon, il y a plusieurs années déjà, mais qui chaque jour davantage éloigne la gauche des responsabilités. Nous aurions naïvement pu penser que les contestations qui émergent au sein même de La France Insoumise auraient pu conduire le » lider maximo » à changer de braquet… au contraire, il se radicalise et intensifie sa stratégie.
Alors, oui il est vrai, nous ne cessons de condamner ces outrances, mais après les condamnations, il faut des actes, sinon elles resteront vaines et continueront d’affaiblir la gauche dans son ensemble.
C’est pourquoi ces multiples dérapages ou convictions partagés par d’éminents membres de LFI m’amènent à penser que l’alliance avec cette formation politique pose un problème politique mais également éthique.
Je partage pleinement et m’associe à la demande exprimée par Hélène Geoffroy de clarifier la relation du PS avec LFI. Il devient urgent de préciser notre position. La grande convention proposée peut y contribuer.
C’est désormais une nécessité politique urgente et un devoir moral.
Face au bloc de droite qui n’a peut-être jamais été aussi important dans notre pays, la gauche a l’ardente obligation morale et politique d’être à la hauteur. Pour cela, elle se doit d’être audible et crédible.
Nous devons travailler à rassembler tous les sociaux démocrates,
bien sûr au sein du parti socialiste, nous nous y attelons déjà, mais aussi tous ceux qui en dehors partagent nos idées. A cet égard, le travail de fond engagé par Bernard Cazeneuve, mais aussi plus récemment par le mouvement Place publique est intéressant et positif.
Ma conviction est que la Gauche républicaine, responsable et digne, a de l’avenir, son émergence est possible ! Travaillons-y dès à présent. Les Français l’attendent et le méritent.