Si les historiens écrivent un jour le déroulement de la pandémie du coronavirus, ils ne manqueront certainement pas de s’intéresser au destin de l’hydroxychloroquine souligne Alain Tranchant.
Voilà un médicament tellement dangereux pour le genre humain qu’il a été en vente libre dans nos pharmacies pendant des décennies, et jusqu’en janvier de cette année 2020 ! Un décret du 27 mars est venu ensuite en limiter l’usage au milieu hospitalier, et pour le stade avancé du Covid-19, où les praticiens expliquent qu’il n’a plus d’utilité…
Dans le même temps, l’Italie autorisait la prescription de ce médicament par tous les médecins, y compris les médecins de ville, les Etats-Unis le mettaient à la disposition des pharmacies hospitalières sur l’ensemble de leur territoire, le Portugal passait des commandes.
“Je ne sais pas ce qu’on attend”, disait visiblement courroucé Philippe Douste-Blazy sur une chaîne de télévision le 1er avril.
Deux jours plus tard, l’ancien ministre de la Santé et le Professeur Perronne lançaient la pétition : “Ne perdons plus de temps”.
Peine perdue !
Car, en dépit des plus de 500 000 signatures recueillies (dont celle de l’auteur de ces lignes), la pétition destinée à “permettre à tout Français de bénéficier de ce traitement si son médecin le juge utile” n’a pas ému les autorités de la Santé.
Le 10 avril, le Chef de l’Etat – qui n’est pas confiné en son Palais ! – se rend toutes affaires cessantes à Marseille. Il y rencontre le Professeur Raoult, ce médecin et ses équipes qui traitent leurs malades à la chloroquine, et qui obtiennent des résultats tels que l’on meurt moins à Marseille du Covid-19 que dans le reste du pays.
On peut penser qu’à son retour à l’Elysée, le Président qui s’est fait expliquer la spécificité marseillaise, va vouloir en faire bénéficier l’ensemble des Français, et donner des instructions pour faire modifier le décret du 27 mars.
Eh ! bien, non. Les jours passent. Point de décret ! Et la liste de nos morts s’allonge quotidiennement.
Le dimanche 19 avril, le Premier ministre et le ministre de la Santé tiennent conférence en fin d’après-midi, pendant plus de deux heures, pour dire aux Françaises et aux Français qu’ils ne savent pas tout.
C’est désormais, dans la communication du pouvoir, une ritournelle obligée, une figure de style imposée : “nous ne savons pas tout”.
Mais s’il ne sait pas tout, M. Philippe sait au moins une chose, et catégoriquement : il n’existe “pas de traitement efficace, démontré et connu” contre le coronavirus.
Voilà les Français sauvés ! Ou, plus probablement, plongés dans un abîme de perplexité sur les étranges manières d’un étrange pouvoir. Qu’est donc allé faire M. Macron à Marseille ?
Le temps de l’information en continu a du bon.
Et les téléspectateurs qui étaient devant BFM vendredi dernier, sur le coup de 23 heures, ont sans doute été stupéfaits d’entendre ce qu’ils apprenaient de la bouche du Professeur Christian Perronne, Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches.
Selon lui, “l’évidence scientifique émerge de partout. L’étude de Raoult est magnifique : 3 500 patients traités, ça marche. On voit que tous les pays qui ont utilisé massivement la chloroquine ont une mortalité très faible. La mortalité aux Etats-Unis est trois fois plus faible qu’en France”.
Sur le critère de la létalité (“En médecine, explique M. Perronne, la létalité, c’est le nombre de décès rapporté au nombre de cas”), “la France aujourd’hui a le record du monde : on est passé devant la Belgique, devant l’Italie, devant l’Espagne ; on a cinq fois plus de mortalité par rapport au nombre de cas qu’au Portugal, au Maroc, à la Grèce”.
A la journaliste qui lui oppose que toutes les études n’aboutissent pas à la même conclusion, le Professeur réplique avec force : “Est-ce que vous imaginez qu’on vous demande un placebo quand un traitement marche à 98 % ? C’est du délire scientifique, je ne peux pas entendre cela”.
Et il enfonce le clou : “98 % de succès, faut arrêter ! C’est criminel de continuer à dire que la chloroquine ne marche pas. C’est prouvé, prouvé, prouvé !”
Christian Perronne termine ainsi sa plaidoirie : “Et regardez ! la létalité à Marseille est beaucoup plus faible que dans toute la France. On dit : les Marseillais sont moins malades, ils ont inclus des gens qui n’étaient pas malades. Dans l’étude de Raoult, 63 % des gens avaient une pneumonie prouvée par scanner”.
Une très grave question demeure donc sans réponse à ce jour : pourquoi le pouvoir refuse-t-il à un médecin de ville de prescrire, s’il le souhaite, ce traitement à un patient ?
Il faudra bien que nos gouvernants y répondent un jour.
En attendant, des gens meurent. Il est des records du monde qui posent problème …
Alain Tranchant
Ancien Délégué départemental de mouvements gaullistes en Vendée et Loire-Atlantique,
Président-fondateur de l’Association pour un référendum sur la loi électorale