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dans Politique

Le Haut-Karabagh, révélateur des bouleversements stratégiques de tous les dangers

François CostantiniParFrançois Costantini
23 novembre 2020
Le Haut-Karabagh, révélateur des bouleversements stratégiques de tous les dangers

L’accord sur le cessez-le-feu qui a récemment été établi est le fruit exclusif des négociations directes entre Moscou et Ankara. Rien d’autre. Explications de François Costantini, enseignant à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

Pourtant, depuis plus de 25 ans, il existe sur la question du Haut-Karabagh une structure diplomatique ad hoc, le Groupe de contact de Minsk, qui est dirigé par les Etats-Unis, la Russie et la France.

Inutile de dire que la diplomatie du Quai d’Orsay a une fois de plus brillé par son absence.

Elle s’est focalisée, comme à l’accoutumée, sur des problèmes périphériques eu égard aux intérêts fondamentaux de la France, tels que la Biélorussie, où personne n’aurait pourtant  intérêt à voir perdurer une épreuve de force interne – qui aboutirait sur une situation à la Vénézuélienne.

En 25 ans, surtout, personne n’a voulu voir le bouleversement géopolitique dans la région du Caucase qui s’est progressivement opéré.

Au début  des années 90, l’Arménie et l’Azerbaïdjan étaient de jeunes Républiques nouvellement indépendantes, issues de l’ex-Union soviétique.

A ce moment précis, l’Arménie, du fait de son imbrication étroite sans la stratégie soviétique, avait l’avantage d’un haut degré de préparation militaire. Ainsi que du soutien tacite de la Russie retrouvée, défiante à l’égard de l’Azerbaïdjan, qui avait manifesté de façon précoce ses velléités d’émancipation à l’égard du Grand frère russe et soviétique.

Mais l’Azerbaïdjan indépendant a depuis (re)constitué ses marges d’indépendance et, surtout, de puissance.

Avec le retour en force de l’histoire, l’Azerbaïdjan a su coupler celui-ci avec la recherche d’une voie stratégique fondée à la fois sur l’autonomie, la puissance et la recherche de partenariats solides et étroits.

L’arrivée au pouvoir d’Ilham Aliev à Bakou,en 2005, a très largement conforté cette ambition.

En géopolitique, il n’existe que deux vérités quant au futur : les tendances démographiques et la puissance de feu.

L’Azerbaïdjan, pays à 85 % musulman, chiite, a vu sa population croître de façon vertigineuse, avec de surcroît des classes jeunes particulièrement nombreuses. L’Arménie, pour sa part, connait depuis près d’une trentaine d’années un véritable décrochage démographique. Désormais, la population azerbaïdjanaise est trois fois plus nombreuse que la population arménienne.

Ensuite, la montée en force des hydrocarbures, et notamment du gaz naturel, sur les marchés mondiaux, ont très largement favorisé la croissance économique de l’Azerbaïdjan. Couplé à une autocratie sans limites mise en place par le régime d’Aliev. Qui, en matière de politique internationale, on peut le regretter, s’avèrera toujours plus efficace qu’une démocratie, qui doit d’abord s’appuyer sur un consensualisme interne minimal.

Enfin, l’Azerbaïdjan s’est attaché à tisser un réseau d’alliances politiques et stratégiques des plus durables.

En s’appuyant, en premier lieu, sur le pré-carré turcophone.

L’Azerbaïdjan, de façon formelle, a rejoint la Communauté turcique, aux côtés de la Turquie, bien sûr, mais aussi du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kirghizistan et…de la Hongrie.

L’arrivée au pouvoir d’Aliev à Bakou coïncide avec celle de l’AKP et d’Erdogan à Ankara. Le fait que l’Azerbaïdjan soit, en grande partie, au plan confessionnel rattaché à l’islam chiite, n’a nullement freiné le resserrement des liens avec la Turquie dirigée par l’AKP, pourtant engagée dans une vision qualifiée de néo-ottomane, visant a priori davantage à prendre l’ascendant sur le monde sunnite. Bien au contraire.

La coopération politique, économique et militaire n’a fait que s’amplifier entre Bakou et Ankara.  En Turquie, cette option dépasse très largement les seules vues de l’AKP, l’Azerbaïdjan étant perçu comme un prolongement de la nation turque, conformément aux vues pantouraniennes d’Atatürk. Ce tropisme ne pouvait d’ailleurs que renforcer l’alliance opérée par l’AKP avec la droite nationaliste du MHP.

A l’été 2020, des manœuvres d’envergure ont eu lieu dans le Caucase entre les armées turques et azerbaïdjanaises. Ce qui aurait dû, pourtant, alerter les membres du Groupe de contact de Minsk, dont la France.

Mais, bien au-delà du lien organique avec une Turquie voulant renouer avec les voies de la puissance, l’Azerbaïdjan a établi des partenariats essentiels en matière de fourniture d’armements. Faisant preuve à cet égard d’une véritable vision stratégique, fondée sur cette loi d’airain en matière de stratégie qui consiste en la diversification des sources d’approvisionnement en armements.

L’Azerbaïdjan s’est également tourné vers la Russie, qui lui a fourni jusqu’à présent davantage d’armements qu’à l’Arménie. Ce qui en dit long sur le prétendu soutien de la Russie à l’Arménie « chrétienne » , que nous évoquerons par la suite…

Mais, de façon significative, l’Azerbaïdjan a trouvé un fournisseur de premier plan à travers… Israël.

Dans sa stratégie de production autonome maximale d’armements, Israël a opté pour une stratégie d’exportation tous azimuts, pourvu que ses armes ne se retrouvent par, directement ou indirectement, entre les mains de ses nombreux ennemis.

En fournissant de façon massive des armes à l’Azerbaïdjan (et notamment des drones, qui ont eu un rôle déterminant dans le récent conflit), les Israéliens ont néanmoins démontré le peu de cas qu’ils faisaient pour la première nation chrétienne du monde, en s’inscrivant de façon défiante par rapport aux Arméniens, pourtant victimes comme eux d’un des deux grands génocides du XXème siècle.

Egalement, dans leur politique d’hostilité prioritaire à l’Iran, les dirigeants israéliens auront souhaité, vraisemblablement, contrarier une alliance d’un moment purement tactique entre Téhéran et Erevan. Alliance qui s’est depuis totalement délitée, l’Iran prenant désormais davantage en compte sa composante interne azérie, s’étant à l’occasion du conflit rapproché de façon spectaculaire de l’Azerbaïdjan.

Ainsi, par ces choix stratégiques majeurs, le budget de la défense de l’Azerbaïdjan représente pas moins de sept fois celui de l’Arménie…

Plusieurs leçons sont à méditer sur l’issue du conflit, dramatique pour les Arméniens, qui ont perdu nombre de territoires au Haut-Karabagh, et voient le corridor d’accès à l’Arménie menacé et suspendu quant à sa durée à la seule présence des troupes russes.

Qui plus est, la plus totale incertitude prévaut sur le statut du Haut-Karabagh, et notamment sur son éventuel retour, particulièrement craint, fusse sous un vocable autonome, à l’Azerbaïdjan.

La montée en puissance de la Turquie n’est plus à prouver. Il aura suffi que celui qui fut son inspirateur, l’universitaire et ancien chef de la diplomatie puis Premier ministre, Ahmet Davutoglu, prenne ses distances avec le pouvoir pour que les conceptions qu’il avait défendues prennent forme.

Présente en Libye (où elle exporte des djihadistes syriens), en Syrie (d’où elle a envoyé des combattants islamistes radicaux combattre contre l’Arménie), agressive plus que jamais à Chypre, multipliant les provocations contre la Grèce en Méditerranée orientale, menaçant de submerger les pays européens de migrants illégaux, la Turquie post-kémaliste d’Erdogan peut tranquillement avancer ses pions dans son rêve de reconstruction de l’Empire ottoman.

Elle bénéficie dans cette optique de deux alliés de taille.

Le premier, les Etats-Unis, qui, sous le couvert de l’OTAN, présentent toujours la Turquie, quoiqu’il advienne, comme leur allié privilégié, permettant ainsi les récentes agressions contre la Marine française au large de la Libye et fermant les yeux sur la collusion avec les groupes islamistes radicaux en Syrie, entre autres.

Le second, la chancelière allemande, bloquant systématiquement toute politique de sanctions de l’Union européenne contre la Turquie. Un siècle après la fin du Premier conflit mondial, l’Allemagne et les héritiers de l’Empire ottoman, liés par une coalition d’intérêts multiples, tiendraient-ils leur revanche contre les peuples européens ?…

On s’interrogera également sur le rôle véritable de la Russie.

Dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la Russie n’aura au final volé au secours de l’Arménie qu’une fois celle-ci à terre. La Russie a-t-elle oublié ses promesses de défense de la chrétienté, qui plus est, dans ce cas précis, appartenant comme elle à la sphère de l’orthodoxie ?

La Russie n’est pas seulement, aujourd’hui, la terre de référence du monde orthodoxe.

Les musulmans seraient aujourd’hui près de 15 millions en Russie, soit plus de 10 % de la population. Avec une montée de la pratique, quand ce n’est pas de la radicalisation. Cette proportion ne fera que croitre dans les années à venir.

Vladimir Poutine a toujours soigneusement ménagé cette population, à l’image du pouvoir confié en Tchétchénie à Kadyrov, qui a fait de sa République autonome un véritable régime islamiste.

De plus, la politique des Européens et des Etats-Unis – voyant dans la Russie un « ennemi stratégique » – ont très largement poussé la Russie dans les bras de la Chine, mais ont aussi favorisé ce rapprochement improbable entre Moscou et Ankara.

C’est dire si Moscou, au fil du temps, s’éloignera progressivement des réminiscences de la Troisième Rome…

Les peuples européens, pour leur part, se trouvent désormais totalement démunis. De fait de l’impéritie, de la lâcheté des dirigeants qu’il est vrai qu’ils ont porté au pouvoir.

Les peuples européens, leurs dirigeants, tétanisés devant la montée de l’islam radical, ont oublié l’impératif de défense de leur civilisation.

Pour eux, le conflit du Haut-Karabagh est lointain, imperceptible, marginal.

Ils devraient cependant méditer ces mots ultimes d’Andrei Sakharov :

« Pour les Arméniens, le Haut-Karabagh est une question de vie ou de mort ».

Pour les Européens aussi. Mais ils l’ignorent, ou feignent de l’ignorer, pour l’heure.

Faute pour eux de se retrouver, dans les années qui viennent, tels les Arméniens du Haut-Karabagh. 

François Costantini
Enseignant à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
Auteur de Le Liban. Histoire et destin d’une exception

Photo : Mato Z/Shutterstock.com

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