Les leaders du nouveau nouveau front populaire revendiquant la victoire aux élections législatives peinent à trouver un nom pour Matignon. La gauche se trouve une nouvelle fois au bord de l’implosion.
Arrivé en tête à la surprise générale au soir du second tour des élections législatives du 7 juillet, le bloc de gauche est depuis à la recherche d’un premier ministre. Les leaders des différentes composantes du nouveau front populaire peinent à trouver un consensus sur un nom pour Matignon. Après l’hypothèse Huguette Bello, présidente du conseil régional de la Réunion proposée par les communistes et écartée par les socialistes, le nom de Laurence Tubiana,présidente de la convention citoyenne pour le climat ne semble pas faire aussi l’affaire des insoumis. Pour Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, “cette proposition n’est pas sérieuse”. Il la juge “Macron-compatible” en raison de sa tribune publiée dans le Monde le 11 juillet où elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les « Macronistes”.
Elles sont bien là les deux gauches irréconciliables.
L’espoir suscité par le nouveau front populaire s’est très vite dissipé avec la réapparition des vieux démons de la NUPES. “La colère jetée à la rivière” selon la formule de Jean Luc Mélenchon est très vite remontée à la surface. L’incompatibilité flagrante entre socialistes et insoumis qui revendiquent désormais chacun une “hégémonie” au sein de cette alliance met la gauche dos au mur et livre un spectacle déplorable.
Après avoir établi un programme commun au pas de course, battu le pavé ensemble pendant trois semaines, les différents leaders du nouveau front populaire sont incapables de s’unir pour gouverner. Pendant que la droite républicaine publie un pacte législatif avec des mesures fortes, la gauche laisse éclater ses divisions sur la place publique. Le Tweet de la député LFI de Paris, Sophia Chikirou comparant le “hollandisme” a des “punaises de lit” décrit bien l’ambiance qui règne au sein de cette coalition.
Cette situation donne raison aux pourfendeurs du Nouveau Front Populaire qui misaient sur son éclatement au lendemain des élections.
L’électeur de gauche admirant ce triste spectacle doit se demander si ses dirigeants ont réellement envie d’exercer le pouvoir. Gouverner c’est renoncer et renoncer c’est choisir. A quoi les leaders du nouveau front populaire sont-ils prêts à renoncer aujourd’hui pour gouverner ?
Carlyle GBEI,
Chef du service politique
Fréquence Protestante



















