Le tournant est amorcé dans la pré campagne électorale à travers un début de clarification sur l’échiquier des candidatures.
Pas de surprise ni de renoncement à se jeter dans le bain du côté de celui qui entend incarner une rupture indéniable avec les codes en vigueur dans le monde du marais central, des faux semblants, du ni oui ni non mortifère in fine, responsable du taux d’abstention record observé lors des dernières joutes électorales, et cristallise une haine dangereuse, qui finit par déranger même une partie de ceux qui ne partagent pas sa vision ou son constat sur l’état du pays et les maux qui le rongent. Dans son outrance cette forme de haine qu’on lui impute paradoxalement prétend lui refuser la liberté et le droit d’exprimer et revendiquer un débat d’idées qu’il partage avec d’autres voix, chose vue en d’autres temps funestes et qui s’apparente plus au climat et pratiques observés en dictature qu’en démocratie conventionnelle. Interdire à des mineurs qui ne votent pas par définition de visionner la vidéo du lancement de la candidature de celui sur qui les tenants de la doxa dominante crient frénétiquement haro est sans doute inédit et augure probablement une campagne officielle particulièrement houleuse. La volonté de faire obstacle aux idées d’Éric Zemmour ira-t-elle jusqu’à l’orchestration de son échec à réunir les 500 signatures par ses opposants ? L’avenir nous dira jusqu’où peut aller la détermination de ceux qui veulent le faire taire à tout prix et lui dénient le droit à concourir…
Défiant les prévisions martelées par les médias et politologues en vogue sur les plateaux, les militants de LR ont désigné ce 2 décembre Eric Ciotti et Valérie Pecresse, démontrant ainsi que rien n’est jamais gravé dans le marbre quand les consciences se réveillent et le changement est à portée de main dans l’expression d’un cap de navigation plus clair au sein d’une famille divisée par son échec en 2017. C’est aussi un tournant notable : au delà de l’appel des trois compétiteurs perdants à rallier l’un des deux adoubés du premier tour, ce sont les militants qui choisiront samedi 4 décembre celui ou celle qui défendra leur volonté de tourner la page de l’échec de la précédente présidentielle et de rebondir. Les militants seuls détiendront la clé du destin de leur parti pour autant qu’ils feront preuve d’unité dans leur désir d’enrayer le déclin actuel de leurs ambitions originelles, qui reflète d’une certaine manière celui du pays en proie aux clivages et à l’incertitude d’une crise sociale rampante et sanitaire loin d’être achevée. Préfiguration d’avril 2022 où les électeurs, s’ils tournent le dos à l’abstention massive, tiendront le destin de la France dans leurs mains, au delà des appareils et des manipulations qui font que sous couvert de changement en marche rien ne change réellement pour ceux qui ne sont rien…
Tournant inquiétant également outre-mer quand rien n’est résolu ou en passe de l’être au grand désespoir de ceux que l’on n’a pas consulté pour lancer tel un lest le dé de la question de l’autonomie de la Guadeloupe sur fond de désordres et violences inadmissibles non encore maîtrisés, sans aucune visibilité sur l’évolution de la situation au delà du 31 décembre, et à quelques jours du dernier référendum d’autodetermination qui scellera l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et donc de la France en zone indo-pacifique…
La seule annonce digne d’être relevée pour nos concitoyens en Guadeloupe et en Martinique dans cette impression d’abandon et de pourrissement du conflit social est l’annonce de la reconnaissance à venir du cancer de la prostate comme maladie professionnelle à la suite de l’usage du chlordequone dans les bananeraies antillaises !
Le cénotaphe de Joséphine Baker est entré au Panthéon au cours d’une cérémonie émouvante, tout autant que sa sépulture dans le cimetière de Monaco, témoignage de l’amitié, dans l’adversité de ses derniers moments et revers de fortune, que lui portait la Princesse Grace… On peut légitimement se poser la question de ce qu’aurait éprouvé cette belle figure devant les tensions qui abîment aujourd’hui sa patrie d’adoption et les péroraisons de ceux qui n’ont rien compris à sa vision universaliste et lui reprochent de n’avoir pas adhéré avant l’heure a la pensée “decoloniale”.
La France est à un tournant à tous les sens du terme, c’est un sentiment qui s’affirmera dans les jours et semaines à venir.
Reste à savoir comment il sera abordé. Le débat d’idées se tend pour les uns tandis que d’autres livrent la bataille du foie gras, comme a pu le souligner un média étranger non sans humour dans un contexte qui n’incite pourtant pas à sourire.
D’aucuns prédisent un Noël menacé comme si Noël pouvait être oblitéré dans le cœur des enfants du monde entier ou des chrétiens d’Europe mais pas seulement, n’en déplaise à la rédactrice d’une instruction communautaire absurde mais révélatrice de la confusion ambiante dans les esprits de nos pseudo élites. La semaine qui va s’achever illustre que rien n’est joué ni gravé au fer rouge quand les consciences veulent bien se réveiller et cela reste une lueur d’espoir face à la nuit hivernale et aux démons qui agitent les hommes de mauvaise volonté et les joueurs malhonnêtes qui prospèrent en période de crise…