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dans Politique

Les valeurs perdues de la gauche

Bernard AttaliParBernard Attali
10 janvier 2020
Les valeurs perdues de la gauche

Mondialisation ouverte à tous les vents, Europe sans harmonisation sociale et fiscale, sécurité internationale non repensée, accroissement des inégalités et précarisation des classes moyennes, abandon des territoires, tergiversations autour de la laïcité…, Bernard Attali dénonce l’aveuglement de la gauche.

La gauche française a mal à ses valeurs. Elle fut, naguère, une boussole. Elle était le mouvement quand la droite était l’ordre. Elle était égalité quand la droite était hiérarchie. Elle était droits conquis, quand la droite pourfendait les droits acquis. Son effondrement idéologique explique le populisme des uns, le césarisme des autres et le « en même temps » de beaucoup de monde.

La droite a préempté la valeur liberté. Le populisme s’est emparé de l’étendard égalité. Quant à la fraternité comment l’incarner quand la société toute entière n’est plus qu’une addition d’égoïsmes ? Aucun programme politique ne peut être crédible sans l’affirmation de valeurs claires et sans une base sociale cohérente. La gauche a perdu sur les deux tableaux parce qu’elle a abdiqué la bataille des idées.

Face à ce spectacle qu’auraient dit nos anciens, Jaurès, Blum, Mendès France ?…  Ils seraient sévères.

Pour commencer les héritiers de l’Internationale se sont repliés sur un national étriqué.

Ils n’ont pas vu le monde changer. Ils n’ont rien su dire sur l’apartheid mondial qui sépare de plus en plus les nantis et les damnés de la terre. Enterrant le souvenir des drames de la dernière guerre ils ont payé sans honte des janissaires turcs pour parquer ces milliers de malheureux dans des camps. Ils ont troqué les droits de l’homme contre un confort précaire. Et pour gagner l’apparence de gens réalistes ils ont oublié le droit des gens. Au nom de ce même réalisme peu de leurs dirigeants ont su réfléchir dignement a l’inévitable métissage du monde et aux réactions violentes qu’il allait engendrer partout. Le réalisme, on le sait, est souvent l’alibi de la lâcheté.

Nous avons donc accepté sans précaution une mondialisation ouverte à tous les vents et une Europe sans harmonisation sociale et fiscale. Comme si nous avions soudainement abandonné l’idée de faire contrepoids à la main invisible du marché. En continuant à faire de l’argent la mesure du bien.

La gauche n’a pas su repenser les nouveaux paramètres de la sécurité internationale. Sans voir ce que cachent les mots :  le monde n’est ni multipolaire ni bipolaire, il est juste explosif. Une réflexion nourrie d’histoire, aurait peut-être pu éviter ce qui nous tombe dessus en matière de défense : nous voilà à la remorque d’une Amérique elle-même gouvernée par des ploutocrates vulgaires, régressifs et sans aucune fiabilité. Seuls face au réarmement du monde, au moment même où l’oncle Sam et l’Ours russe démolissent au marteau piqueur ce qui restait de multilatéralisme, au moment où la Chine redevient impériale avant de se montrer impérialiste… 

Pour ce qui concerne les enjeux nationaux : même sidération. Les inégalités se creusent, les ronds-points se révoltent… et la gauche, au lieu de reparler justice et solidarité, se borne à pointer du doigt le gouvernement en place… Comme si elle-même n’avait jamais gouverné. Comme si les gilets jaunes pouvaient faire oublier les bonnets rouges. Lorsque surgit une idée féconde comme le revenu universel elle l’enlise dans de minables querelles. Il est vrai qu’ hier encore elle abandonnait le combat social pour défendre des minorités sommes toutes marginales : au risque de choquer, je pense que les classes populaires et la jeunesse des cités attendaient autre chose de la gauche que le mariage pour tous et la Pma. Soyons clairs : le peuple a pris ça pour un abandon et… c’en était un.

La gauche n’a pas compris qu’à la lutte des classes se superposait progressivement un divorce plus complexe entre initiés et exclus, entre ceux qui comprennent la langue techno et ceux qui n’ont pas les clés pour y parvenir, entre ceux qui prennent l’avion et ceux qui sont collés au sol, entre ceux qui écoutent les infos et ceux qui n’écoutent plus rien !

Réconcilier ces deux pans du tissu social, ce grand défi, la gauche est passé à côté.

Les classes moyennes elles-mêmes, précarisées, ne s’y sont pas trompées. Et même ceux qui se sont crus en marche se sont retrouvés en marche arrière. Le parti du centre n’étant plus qu’un marécage aussi prétentieux que bavard on retrouve ses électeurs là où ils ne devraient pas être : à la droite de la droite.  

La gauche – a fortiori la gauche de gouvernement – a toujours eu besoin des fonctions régaliennes de l’État. L’État c’est nous, disait-elle. Seulement voilà : elle n’a même pas été capable d’expliquer aux citoyens à quoi sert l’impôt : nos économistes ont continué à appeler « prélèvements obligatoires » ce qui est (ou devrait être) une « contribution citoyenne ». Il est vrai que pour être plus efficiente la gauche aurait dû repenser le fonctionnement de l’État lui-même. Hélas ses clientèles traditionnelles lui ont interdit cette modernisation. Dommage : la droite en profitera pour continuer la dérégulation que réclament de grands intérêts privés.

La mondialisation aurait exigé un renforcement des structures nationales, garantes des politiques de redistribution. C’est l’inverse qui a été fait, par un mimétisme libéral assez louche.  Il faut dire que la Nation, les élites en ont moins besoin que le peuple. De sorte que ce qui aurait dû être une écluse de la mondialisation a été une passoire. Du coup, oui, l’internationale sera le genre humain. En l’absence d’un peu de nationalisme responsable et protecteur les plus favorisés ont laissé monter ici et là un populisme irresponsable. Ils le paieront cher. Pour reprendre le vocabulaire à la mode, les gens de quelque part se sont déclarés en révolte contre ceux de partout. Et la gauche de gouvernement n’a pas su les réconcilier.  Parce qu’elle n’a rien vu venir. 

Même aveuglement sur la laïcité. Celle-ci aurait exigé une défense farouche. Hélas de bons esprits ont tergiversé face au fascisme de la Charia, par crainte d’un soi-disant amalgame. Même inertie en région : les dirigeants ont laissé les territoires décliner sans réinventer une politique nationale de protection de la nature et d’aménagement du territoire. La gauche a appelé décentralisation ce qui n’était qu’une foire d’empoigne administrative. Enfin, alors que les nouvelles technologies vont à l’évidence exploser le marché de l’emploi et bouleverser l’avenir du travail aucune proposition visant à intégrer ces perspectives dans le système éducatif n’a été esquissée. Et surtout aucune réflexion éthique n’a été engagée à gauche pour éviter la marchandisation de ces technologies disruptives par d’immenses plateformes privées. Le résultat est clair : une inégalité aujourd’hui criante entre ceux qui savent en tirer parti et… tous les autres. Vae victis.

Pour faire bonne mesure, aux marges de cette gauche impotente s’agitent de vieux trotskistes criards, idiots utiles des islamophiles et des antisémites, que l’on n’ose pas trop condamner de peur de perdre quelques voix ! Bien sûr, on a jamais que les gauchistes que l’on mérite. 

Pourquoi reprocher tout cela à la seule gauche ? Après tout ce vide de la pensée politique est la marque de notre époque, toutes familles confondues. Peut-être. Il reste que la gauche pour moi se devait d’être exemplaire…. Et que pour l’essentiel, dans la défense de ses valeurs, elle ne l’a pas été. Pourtant regardons autour de nous. Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Les libéraux se réveillent aux États Unis. La rue arabe se bat à nouveau, en Algérie et ailleurs, pour la démocratie. L’Italie, l’Espagne, le Portugal ont résisté à la tentation antidémocratique. Et même en Europe de l’Est la corruption commence à travailler les consciences. Je fais ici le pari que les leaders populistes finiront bientôt par décevoir leurs peuples : si la démocratie ne protège pas toujours de la bêtise, le césarisme ne protège pas toujours de la vérité. Le jour où le populisme aura démontré son impéritie, le jour où les peuples sortiront de leur cuite nationaliste, il serait bon que la gauche française soigne sa gueule de bois et surmonte sa dépression.

La gauche est en sursis. Sera-t-elle capable d’un sursaut ?

Bernard Attali

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