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dans Libre opinion

Macron : À Biarritz chapeau l’artiste !

ParLéo Keller
3 septembre 2019
La guerre de Troie n’aura pas lieu à Ormuz (1/3)

 Léo Keller, directeur du blog géopolitique Blogazoi, revient sur la visite surprise du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif. Un coup de maître pour Emmanuel Macron, qui, « en s’érigeant leader d’une Europe-puissance, s’est mis en position pour proposer des initiatives européennes fortes ».

 

On a tant et tant décrié et vilipendé ces dernières années les sommets du G7 qu’il nous est bonheur de saluer la performance présidentielle.
Notons d’abord que Macron revient avec son idée pertinente de renoncer à un communiqué final commun à l’esprit qui animait Giscard d’Estaing en 1975 lorsque ce dernier créa le G5. 
Les cinq nations industrielles les plus puissantes et dont l’esprit démocratique habitait les rêves de la majorité des populations de la planète, populations qui étaient asservies sous le poids d’économie peinant à assurer un minimum de bien-être et oppressées sous le joug de dictateurs. 
Depuis si la dictature a régressé dans de nombreux pays, même si quelques leaders relèvent plus ou moins (en fait plus que moins) la tête, le monde a connu, pour tous, une spectaculaire augmentation du niveau de vie.

Qui aurait pu imaginer l’implosion de l’URSS et la spectaculaire ascension chinoise. Pour autant, notre monde complexe et aux multipolarités régionales qui s’entrechoquent souvent, connaît deux dictatures implacables : l’immédiateté de l’information souvent façonnée par les fake news et l’obligation de résultats immédiats. Un monde complexe qui ne supporte pas sa complexité.
En supprimant le communiqué final (encore qu’une surprise de dernière minute ne serait pas pour lui déplaire), Macron permet aux seuls dirigeants qui comptent économiquement et dont les valeurs, nos valeurs, demeurent chaque jour plus précieuses mais plus fragiles, de pouvoir discuter librement et sans démagogie. Discuter en sachant que tous les problèmes n’ont pas de solution immédiate c‘est-à-dire pas de remède miracle. 

En somme Macron est devenu le leader incontesté du plus brillant think tank mondial. Ce n’est pas tout ; ce n’est pas rien.

Il est vrai que ce rôle n’est pas pour lui déplaire. Qu’importe ! Son exceptionnelle mécanique intellectuelle lui autorise cette posture. Macron a fait preuve d’une réelle maestria, et ce en ayant parfaitement manœuvré Trump lequel n’a peur d’aucune flatterie. Mais c’était le prix à payer pour la réussite du sommet organisé par Macron.

Notre propos n’est pas d’analyser en détail Biarritz. Concentrons-nous sur la « surprise » iranienne. Bien entendu, il n’y a eu de « surprise » que pour ceux qui veulent y croire. Bien évidemment, cette « surprise » avait été préparée par les différentes visites d’Emmanuel Bonne en juin et juillet à Téhéran. Notons que parmi ceux qui daubent sur le côté « surprise » de cette visite, nombreux ne tarissaient pas d’éloges sur la visite de Trump en Corée.
Disons-le tout de suite, il est tout sauf sûr, que cette visite du ministre des Affaires étrangères d’Iran Javad Zarif, porte tous les fruits attendus et encore moins dans l’immédiat. Mais peu importe. Et peu importe car bien souvent en matière de politique étrangère les symboles pèsent presque autant que les réussites.
Écartons tout d’abord la confusion que d’aucuns font entre ce que leur inclination personnelle, historique, ou culturelle souhaite et la nécessité d’aboutir à un compromis. Plus le compromis est également insatisfaisant pour les parties, meilleur il est. 

N’oublions pas non plus que le maximum de sécurité pour l’État A signifie obligatoirement le maximum d’insécurité pour l’Etat B.

Qu’est-ce qu’une bonne politique étrangère ? En fait il n’y en a fort peu. Elle est la rencontre entre deux ou plusieurs acteurs dont aucun ne maîtrise la totalité des pièces du puzzle. 
Autorisons-nous à constater qu’il y a du Renan chez Macron. Ernest Renan qui disait : « La bonne politique n’est pas de s’opposer à ce qui est inévitable, la bonne politique et de s’y servir et de s’en servir. » 
Talleyrand quant à lui disait : « Il pourra être cédé ce qui est d’un intérêt moindre pour obtenir ce qui est d’un intérêt supérieur. » 

Car que veut-on en cette affaire ? D’abord empêcher que l’Iran arrive à maturité nucléaire comme l’a déjà réalisé la Corée. Or c‘est précisément ce que l’on avait si péniblement accouché avec le JCPOA. 
Entendons-nous cet accord était tout sauf parfait, mais il avait atteint son but principal. La quasi-totalité des appareils militaires et sécuritaires américains et israéliens avait d’ailleurs reconnu que la menace nucléaire était désormais fortement contenue grâce au JCPOA. L’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne avait d’ailleurs lui-même reconnu –n’hésitant pas à contredire Nétanyahu– que l’Iran avait respecté toutes les clauses. Idem pour l’ancien directeur de la CIA. 
Que Trump et Nétanyahu veuillent exiger l’émasculation totale de l’Iran est leur droit. Il faudra pour y arriver soit convaincre Moscou et Beijing, soit régler militairement le différend. À notre avis, aucune des deux solutions n’est réaliste ou faisable.

Les entretiens de Macron, le Drian, Bruno Le Maire avec Zarif n’apporteront donc pas grand-chose de concret pour les raisons suivantes.
Trump bien qu’ayant autorisé Shinzo Abe à aller discuter à Téhéran n’acceptera pas de solution dont il n’aura pas donné la bénédiction du América First. En l’état actuel une modification substantielle, un allègement des sanctions américaines, ou un assouplissement de la position américaine n’ont aucune chance d’aboutir. De plus, à un peu plus d’un an des élections américaines l’on voit mal Trump se déjuger et perdre la face. En outre les positions iraniennes et américaines sont tellement éloignées que l’on ne voit pas pour le moment où se situerait un point de compromis.
L’Iran a renoncé à se doter de l’arme nucléaire et a accepté plus de contrôles qu’aucune nation ne s’en est vu imposer. L’Iran, fort d’un soutien a minima sino-russe, n’est pas prêt d’accepter d’inclure dans un JCPOA des clauses additionnelles quant aux missiles et à sa politique de soutien au Hezbollah, Yémen etc. 

Or Trump a dénoncé le JCPOA sur des clauses qui n’étaient pas prévues. Que la conduite iranienne dont le soutien à des mouvements terroristes soit profondément regrettable, irritante et dangereuse nous pouvons le concevoir, voire le concéder.
Comme l’écrivit le général De Gaulle : « Il est tout à fait naturel que l’on ressente la nostalgie de ce qui était l’empire, comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages. Mais quoi ? Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités ! » Il y a du De Gaulle chez Macron.
Pour le dire autrement, Washington et Jérusalem peuvent s’insurger et vouloir saborder cet accord, il n’en reste pas moins qu’ils ont tort. Car cet accord était un modèle du genre, donc l’initiative de Macron est bienvenue. L’on se rappellera avec bonheur ce que disait Henry Kissinger : « Dans le sens que nous lui donnons ici, « légitimité » n’est pas synonyme de justice. Il s’agit uniquement d’un consensus international portant sur la définition d’accords fonctionnels, et aussi sur les règles du jeu diplomatique, qu’il s’agisse des moyens ou des fins. » 
Or, s’il y a consensus sur la dénucléarisation, il s’arrête là. Non pas que Macron n’essaie pas d’améliorer le JCPOA, loin de là. Bien au contraire. Il a prouvé qu’il souhaitait lui aussi mettre un bémol sur le programme de missiles iraniens. Mais il connaît juste la différence entre le souhaitable et le possible, entre le raisonnable et ce qui n’a pas lieu d’être. 

En recevant Zarif, Macron a d’ores et déjà atteint des objectifs secondaires, certes moins cruciaux, mais qui vont lui permettre de façonner son architectonie diplomatique mondiale.
Ce que Macron vise c‘est stopper l’escalade des violations iraniennes du JCPOA. Violations qui, rappelons-le, sont intervenues uniquement en réponse à la dénonciation unilatérale du traité par les USA. 
Il est plus que probable que Macron aura réussi à retarder la violation annoncée pour septembre. Leur América First va entraîner le monde dans une cascade de conflits d’abord économiques et qui pourraient éventuellement dégénérer. 
Ce temps gagné, va lui permettre de mettre au point et de peaufiner le « special véhicule » autorisant des transactions avec l’Iran sans passer par les fourches caudines inadmissibles américaines de l’extraterritorialité. C’est une des demandes, certes très mal formulées, par l’Iran à l’Union, à la Russie et à la Chine. 
Lorsque ce véhicule sera opérationnel Macron aura un levier supplémentaire pour agir et ramener l’Iran non pas à Canossa mais à la table de négociations. 

On reste certes très loin d’une modification profonde et substantielle du JCPOA . On se contente donc de fluidifier la situation, on travaille à la désescalade. Ce qui n’est déjà pas si mal. Grâce à cela, on va probablement éviter de nouveaux arraisonnements de navires. 
L’Iran est certes exsangue ; ce n’est sûrement pas cela –en tout cas pas uniquement– qui amènera l’empire perse à négocier. 
L’intelligence diplomatique de Macron a consisté à redonner espoir à l’Iran, à lui faire comprendre qu’il a tout intérêt à coopérer. Mais Macron montre également à Trump que ce sont désormais les USA qui sont isolés. En créant un front commun, Macron va essayer d’arrimer Boris Johnson dans ce cheminement. Ce n’est pas gagné. Même si ne l’oublions pas, Boris Johnson alors ministre des Affaires étrangères de Theresa May, avait dans une conférence à Chatham House, critiqué la dénonciation du JCPOA par les Américains.

Macron ne convaincra pas Trump d’adopter une attitude plus souple. Mais il montre à l’Iran une ouverture. Si son calcul fonctionne, ce sera un succès diplomatique majeur.

Il est deux autres points qui ont retenu notre attention. Lors de son voyage d’adieu, le Président Obama avait transmis le flambeau à Angela Merkel. Il l’avait impatronisé comme le dernier rempart d’un ordre libéral, se doutant des dérives trumpiennes. Pour des raisons que nous déplorons profondément Angela, à qui nous devons tant, finit, hélas affaiblie, sa mandature. La Chancelière dont le si courageux « wir schaffen das » reste à jamais gravé dans nos mémoires.
À Biarritz Macron a pris le relais avec succès. Mais il y a plus important. À Biarritz Macron a ressoudé un front européen capable de s’opposer aux diktats –certes tous d’une nature différente– de la Chine, de la Russie et des USA dont le président a osé dire que l’Europe était son ennemie. 
Libre à lui de préférer la compagnie des dictateurs et des leaders illibéraux. Quant à nous, nous ne pouvons qu’être fiers du rôle que Macron fait jouer à la France dans le monde et des valeurs qu’elle porte.

À Biarritz, Macron, en s’érigeant leader d’une Europe-puissance, s’est mis en position pour proposer des initiatives européennes fortes. Ce n’est pas là le moindre succès. 
Un dernier mot. Un vent mauvais, fait de populisme et de nationalisme souffle en France et en Europe. Les fake news en sont l’illustration parfaite. L’on entend depuis plusieurs mois des rumeurs critiquant le Président Macron pour avoir une politique trop souple, trop lâche envers l’Iran et un manque de solidarité avec les États-Unis. 
On entend ainsi qualifier Macron de Chamberlain aux petits pieds. Qu’il nous soit permis de leur rappeler que : non Biarritz n’est pas à Munich et que non Macron n’est pas Chamberlain. 
De telles comparaisons, de telles convocations erronées de l’Histoire, montre à quel point ils sont oublieux des réalités. Convoquer et tronquer l’histoire, ériger l’idéologie en valeur aussi impérieuse au détriment de la réalité même désagréable est un jeu dangereux. 
À ceux-ci oublieux de l’histoire, ou de mauvaise foi (probablement les deux), nous nous permettons de rappeler le propos de Flaubert qui disait : « qu‘ils calomnient leur temps par ignorance de l’histoire. » 

Quant à Trump, qui a visiblement montré son agacement durant le sommet, nous lui rappelons en toute humilité le mot de Flaubert. 
« Pour être heureux trois conditions sont requises :
– une santé de fer
– un égocentrisme sans faille
–et une bêtise absolue. 
Mais si le de la dernière condition fait défaut alors tout est fichu. » 
Que nos lecteurs se rassurent. Donald Trump est un homme heureux, très heureux. Il possède au plus haut point ces qualités.

Cet article a été rédigé le 26 août 2019.

 

Léo Keller
Directeur du blog de géopolitique Blogazoi
Professeur à Kedge Business School 

Léo Keller

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