Alors que nos aïeuls ont durement obtenu certaines de nos libertés, voilà que la situation sanitaire liée au Covid-19 devient un prétexte pour l’exécutif de contraindre les Français et d’installer une société à deux vitesses, mêlant ségrégation sanitaire et division entre les individus. Le malaise est palpable, la société est en train de se fracturer.
Le 12 juillet 2021, le Président de la République, Emmanuel Macron a décidé d’étendre largement l’utilisation du Pass sanitaire et de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants.
Déclarations confirmées par le Premier ministre Jean Castex le 19 juillet 2021. Le Pass sanitaire a été élargi aux lieux de loisirs et de culture mercredi 21 juillet 2021. Le vote du texte à l’Assemblée nationale a eu lieu dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 juillet 2021.
Qui ne s’est pas interrogé sur le fait que ces mesures brutalisent les Français, qui pourtant ont suivi quasiment à la lettre l’ensemble des préconisations liées à la crise sanitaire ? Qui ne s’est pas interrogé sur le fait que de telles mesures vont pour la première fois créer une ségrégation entre les Français vaccinés et non vaccinés ? Et donc un clivage y compris parmi les membres d’une même famille ? Qui ne s’est pas demandé si l’élargissement du Pass sanitaire n’était pas une obligation vaccinale déguisée, imposée par le Président de la République et le gouvernement ? Qui est capable d’expliquer comment une loi aussi importante peut être votée par 232 députés sur les 577 représentants élus par les Français ? Comment ne pas s’interroger sur les objectifs d’une stratégie de la tension, employée depuis des mois et des mois par l’exécutif ?
Avec le souci de voir toujours le verre à moitié plein, malgré ces périodes de fortes tensions, nous nous disons que le coronavirus permettra peut-être de se rendre compte que notre part d’humanité est si fragile, que tout cela ne vaut pas la peine de l’entamer plus.
On constate que les vaccinés, de bonne foi, pour sauver leur commerce, pour pouvoir poursuivre leurs activités quotidiennes ou dans le but de préserver leur santé, se mettent à en vouloir aux non vaccinés, de bonne foi eux aussi, qui estiment ne pas avoir suffisamment de recul sur un vaccin dont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) est encore conditionnelle. Ces derniers ne sont pas des antivax, lesquels ne représentent qu’une infime partie des non vaccinés.
Selon Vaccination Info Service, « une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l’efficacité et la sécurité ne soient disponibles. Une AMM conditionnelle peut être envisagée dans des situations d’urgence en réponse à des menaces pour la santé publique à l’image du Covid-19. Lorsque les autorités européennes ont reçu et évalué toutes les données complémentaires exigées, l’AMM conditionnelle peut être convertie en une AMM standard. »
Les analyses complémentaires des vaccins qui se poursuivront jusqu’en 2022 et 2023 correspondent à des études cliniques qui permettront notamment de mieux cerner l’efficacité à long terme de ces produits. Dès lors, il est difficile d’en vouloir aux personnes qui souhaitent patienter jusqu’à la levée de la conditionnalité, avant de se faire vacciner. En effet, c’est le cas de la grande majorité des non vaccinés actuels. Il ne s’agit pas de défiance ni de pure volonté de s’opposer mais réellement d’une appréhension face à ce manque de recul thérapeutique.
Ne réagissons pas comme des donneurs de leçons condescendants envers ceux qui se positionnent ainsi vis-à-vis de la vaccination. Demandons-nous pourquoi les autres moyens de lutte contre le coronavirus n’ont-ils pas été mis en œuvre par le Président de la République et le gouvernement depuis le début de la pandémie ?
Le 16 mars 2020, le Président de la République annonçait que nous étions « en guerre » contre le SARS CoV-2. Si c’est bien le cas, pourquoi ne pas avoir mis en œuvre tout l’arsenal pour lutter efficacement ?
L’enjeu est de limiter les entrées en réanimation, afin de ne pas les saturer. Pour éviter cela, il y a d’abord les lits de réanimation, dont le nombre n’a guère augmenté, sinon de manière anecdotique depuis le début de la pandémie.
En tant que Docteur en pharmacie, je pense surtout aux traitements précoces. Si le vaccin est une arme utile dans cette lutte acharnée, il n’est pas l’unique solution. Diverses molécules anciennes ont montré leur efficacité pour diminuer l’impact sanitaire du Covid-19, en évitant l’entrée en réanimation. Ces traitements n’ont jamais été sérieusement considérés ni explorés.
C’est le cas de l’Ivermectine, une molécule commercialisée comme traitement antiparasitaire, qui protège des symptômes du Covid-19 dans un modèle animal.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont montré que cette molécule pourrait être considérée comme un agent thérapeutique contre le Covid-19. Les résultats des études menées ont été publiés dans la revue EMBO Molecular Medicine, le 12 juillet 2021 : « L’Ivermectine pourrait alors être considérée comme un agent thérapeutique encourageant contre le Covid-19, sans impact sur la réplication du SARS-CoV-2 mais soulageant l’inflammation et les symptômes qui en découlent ». Il participerait donc à éviter les entrées en réanimation.
Difficile d’imposer aux Français, de manière détournée, la vaccination à travers l’élargissement du Pass sanitaire lorsque tous les moyens n’ont pas été mis en œuvre dans la lutte contre le SARS CoV-2 !
Le rôle du Président de la République n’est-il pas de tout faire pour éviter la fracture entre les Français ? Or l’élargissement du Pass sanitaire fracture, divise et entraîne la création de citoyens de « seconde zone » susceptibles d’interdiction de travailler, de fréquenter certains lieux ou de pratiquer des activités les plus basiques. Je rejette cela et j’estime que la France perd son âme lorsque ses dirigeants créent ainsi deux catégories de population.
Il y a également la position de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui indique que l’extension du Pass sanitaire pose un problème éthique. « Instituer un Pass sanitaire pour l’accès à des lieux de la vie courante et de nombreux moyens de transport est un choix éthique. Il faut éviter toute banalisation de ce type de mesure », souligne-t-elle. « La mise en place d’un contrôle sanitaire à l’entrée de certains lieux ou moyens de transport questionne la frontière entre ce qui relève de la responsabilité individuelle et ce qui relève du contrôle social. En principe, il ne doit pas y avoir de contrôle de l’état de santé à l’entrée de lieux de vie collective », pointe encore la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Par ailleurs, comme le soulève un journaliste du quotidien anglais The Telegraph, « Comment un Pass Covid peut-il être utile alors qu’il est évident que les personnes vaccinées avec deux doses peuvent être testées positives et transmettre l’infection ? » Ce journaliste ajoute d’ailleurs que de nombreux états américains ont passé des lois pour rendre les Pass Covid illégaux.
En effet, du 1er février au 21 juin 2021, sur les 257 personnes décédées au Royaume-Uni, 163 avaient déjà reçu au moins une dose soit 63,4%.
En Israël qui est l’un des pays les plus vaccinés, il y a eu plus de vaccinés hospitalisés mais aussi de vaccinés hospitalisés avec des cas graves. Selon les statistiques relayées par le Jerusalem Post, 60% des personnes ayant une version grave du Covid sont vaccinées et selon les chercheurs de l’université juive, 90% des nouveaux infectés de plus de 50 ans sont totalement vaccinés : ce qui interroge fortement sur l’efficacité du vaccin par rapport au variant Delta.
Cette minisphère d’environ 60 à 220 nm de diamètre a ébranlé la capacité des dirigeants européens à décider par eux-mêmes pour le bien de leur peuple.
Elle nous oblige à élargir nos horizons, en replongeant dans le passé.
Lorsque nous sommes confrontés à une crise de cette ampleur, qui risque de fracturer durablement la société, nous devons nous reconnecter à notre bon sens et faire la part des choses entre exigences communes européennes et défenses de nos libertés durement acquises.
Nous ne devons pas céder à la petite musique qui dit qu’il faut absolument suivre toutes les préconisations communes sans évaluer les conséquences des privations de libertés. Car en effet, le remède risque d’être pire que le mal qu’il est censé combattre.
Nous devons affronter de telles crises en gardant en tête le fait que la solution unique n’existe pas, que l’unité du peuple est non négociable et passe par la considération de tous les points de vue, dès lors que les différentes solutions de lutte contre le virus n’ont pas été explorées.
Sans prise de conscience du risque de division engendré par cette manière de diriger, chaque crise équivalente nous laisserait un peu plus dans le désarroi, toujours plus fracturés et pourrait causer des dégâts irréversibles.
Il est temps de se reconnecter au bon sens.
Sonia Rabotoson, Docteur en Pharmacie