La guerre en Ukraine donnerait raison à l’idée de ne pas changer de Président pendant un conflit, heureusement que Gamelin a donné tort à cette fausse idée.
Ainsi, l’élection présidentielle doit être celle d’un choix raisonnable pour notre pays, pour 5 ans – j’aurais préféré 7, l’âge de raison… Pourquoi un choix de raison ? Car les passions sont éphémères et les enflammés des utopies d’aujourd’hui se consument dans une cinétique cathodique qui ne passe guère l’année ; pire, plus de la moitié des candidats à l’élection présidentielle n’ont plus d’espérance de vie politique après celle-ci : pour préparer l’avenir, je préfère celle qui a un lendemain. Valérie Pécresse me semble cette candidate moderne, pas à la mode, forgée par une habitude démocratique, plus guère à la mode. « Etre dans le vent condamne au destin de feuilles mortes », comme disait Jacques Chirac. Et le destin de la France est celui d’un vieux pays : montrer une voie, une voie de raison démocratique que Valérie Pécresse emprunte et qu’elle connaît bien.
Une candidate du pays réel
Localement, les électeurs choisissent leurs élus bien souvent au-delà de leurs convictions par pragmatisme, c’est-à-dire par ce qui leur semble raisonnable.
Par sublimation, l’élection présidentielle devrait-elle obéir à un autre registre ? Je ne le crois pas.
Aussi, les candidats de cette élection présidentielle – très nombreux, comme quoi les 500 parrainages ne sont pas un obstacle – sont appelés à diriger le pays, une France réelle avec des Françaises et des Français bien réels.
Or le réel, c’est celui du peuple de « Gaulois réfractaires », qu’il faut comprendre, aimer pour pouvoir l’incarner. L’expérience locale est la république des réalités qui accepte les compromis sans renier ses convictions. Cette expérience du pays réel forge le pragmatisme dont le pays a besoin après de nombreuses années impensées, parfois insensées depuis Paris.
La Ve république a pour clef de voute la présidence de la République, la dérive du tout président exercée par Emmanuel Macron – avec une assemblée de godillots qui n’aura su révéler aucun talent de demain – appelle à une mandature plus équilibrée, comme la Constitution l’a prévu. Pour éviter gilets jaunes et grève historique de la SNCF, pour réformer en concertant, le Grand débat permanent est l’inverse de la pratique démocratique et de la lecture de la Constitution. La France aura la chance de ne pas avoir d’élections pendant 2 ans, il faudra réformer avec le peuple, les corps intermédiaires, les élus locaux, les parlementaires. Valérie Pécresse a cette habitude.
Une présidente entourée
La Présidente de la région Ile-de-France est une élue locale entourée de vrais élus locaux.
Et voilà sa force de rappel, le terrain, comme on dit dorénavant, la France, comme aurait dit le Général. Elle a une équipe de France et c’est la seule dans ce cas. Son équipe de France est remuante d’Eric Ciotti à Xavier Bertrand, de Gérard Larcher à Bruno Retailleau, de Laurent Wauquiez à Rachida Dati… Et je n’oublie pas David Lisnard et les mairies qu’il incarne, ces petites républiques dans la grande. Une équipe de personnalités qui doivent à leur élection démocratique leur rang, pas une équipe de courtisans qui passent la balle au patron pour tirer le pénalty…
Certes, dans cette campagne présidentielle, il n’y aura pas eu de grande idée nouvelle, ni de programme marquant, encore moins d’idéologie. L’enjeu s’est trop concentré sur les personnes et leurs attitudes médiatiques, favorisé par les primaires d’une part, par des par(t)is personnels d’autre part. La différence se fait alors sur la méthode et la pratique des institutions. La candidate LR grandie au Chiraquisme semble raisonnablement la meilleure sur ce point, forte de la France des élus dont elle est issue. On fait moins d’erreurs lorsque l’on sait écouter son peuple et ses représentants.
« Audace n’est point déraison »
Nous constatons tous l’absence d’envies, de convictions des électeurs pour cette élection. Hormis quelques fans absolus, nul n’ira voter par conviction à cette élection. Alors, la matrice du choix doit devenir autre. Qui choisir dans ce monde incertain ? La raison doit l’emporter.
On entend aussi beaucoup d’électeurs raisonnables, perdus, ne pas vouloir du duel annoncé depuis 2 ans, remake d’il y a 5 ans. Alors, il n’y a que la droite républicaine pour trouver une voie praticable nouvelle, celle qui prépare l’avenir sans mentir sur le constat, sans promettre le tout gratuit, l’argent magique.
Valérie Pécresse semble en vérité la plus combattive, la campagne l’aura révélé, la plus audacieuse aussi, celle qui incarne le mieux une « certaine idée de la France » et pas seulement une certaine idée des intérêts de certains Français… De l’audace et de la raison, je voterai évidemment Pécresse.
Jérôme BASCHER
Sénateur de l’Oise
Conseiller départemental de Senlis