Dans son rapport rendu le 23 janvier 2023, le Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a tiré une conclusion alarmante : « Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire, certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent »1. D’après le HCE, cette situation est d’autant plus grave qu’il existe un lien étroit entre le sexisme et les violences contre les femmes. D’où la formule-choc de sa campagne de communication : « Le sexisme, on ne sait pas toujours comment ça commence, mais on sait comment ça se termine »2. Des analyses aussi dramatiques sont-elles fondées ? Et si oui, quelle explication peut-on avancer puisque le HCE s’est gardé de se prononcer sur ce point ?
Une mesure discutable du sexisme
Pour le HCE, le sexisme est « une idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes »3. Une première difficulté est que cette définition ne se retrouve pas dans le baromètre du HCE. Aucun des indicateurs ne porte en effet sur les sujets qui sont habituellement considérés comme les plus révélateurs d’une subordination des femmes, tels que la virginité avant le mariage, l’absence de liberté dans le choix du conjoint ou l’impossibilité de sortir sans être accompagnée par un homme4.
Le baromètre comporte surtout des indicateurs sur la différence entre les sexes, ce qui n’est pas la même chose5. Une confusion est ainsi opérée entre le véritable sexisme et des situations qui relèvent davantage de la séduction ou de la galanterie : adresser des compliments à une femme, inviter une inconnue à boire un verre, ou encore payer l’addition au premier rendez-vous.
On peine à considérer que ces indicateurs sont révélateurs d’une idéologie de l’infériorité féminine. De surcroît, les opinions les plus sexistes sont fortement désavouées par une majorité d’hommes. C’est le cas par exemple pour le fait d’échanger une promotion contre un rapport sexuel (89 % désapprouvent) ou de gifler sa conjointe (88 %). Inversement, seule une minorité d’hommes considère qu’une femme est responsable de l’agression qu’elle subit (16 %), que les hommes sont davantage faits pour être patrons que les femmes (13 %) ou encore que seule la femme est responsable de la contraception (22 %). Très peu d’hommes pensent que, pour être considéré en tant qu’homme, il faut vanter ses exploits sexuels (8 %), savoir rouler vite (9 %) ou être violent (11 %). Du reste, toujours d’après le baromètre, les hommes se déclarent assez souvent conscients des difficultés que rencontrent les femmes.
Le sexisme est-il vraiment en hausse ?
Plus ennuyeux : le baromètre du sexisme ne fournit aucune comparaison dans le temps, de sorte qu’il n’est guère possible de savoir comment les mentalités ont évolué.
Or, les conclusions pessimistes du HCE sont contredites par les enquêtes longitudinales dont on dispose, lesquelles indiquent au contraire que l’attachement à l’égalité entre les sexes a beaucoup progressé en France. C’est ce que montrent notamment les données françaises des enquêtes européennes sur les valeurs, dont les indicateurs standardisés sont utilisés depuis 1990 (graphique 1).
Graphique 1. Evolutions de quatre opinions (France, 1990-2017)
Source : European Values Survey. Calculs de l’auteur.
Une autre thèse très contestable du HCE concerne le lien mécanique qui est tracé entre le sexisme et la violence. Ce lien, qui s’inspire de manière tronquée de la thèse du « continuum des violences » avancée par Liz Kelly en 19876, a pour inconvénient de confondre les opinions et les actes.
Or, non seulement les deux registres ne se recouvrent pas, ni en nature ni en quantité, mais il se trouve que le nombre de femmes tuées par leur conjoint a sensiblement baissé depuis que la mesure est effectuée (graphique 2)7.
Graphique 2. Nombre annuel de personnes tuées par leur conjoint (2006-2021)
Un problème bien réel
Faut-il pour autant en conclure que les inquiétudes du HCE sont nulles et non avenues ? Certainement pas, car plusieurs études ont mis en lumière l’étendue des agressions dont les femmes sont victimes, notamment dans la rue et les transports publics8.
Plus grave : les statistiques des services de police et de gendarmerie indiquent que les infractions à caractère sexuel ont augmenté depuis une dizaine d’années, d’abord de manière modérée, puis de manière beaucoup plus marquée à partir de 2017 (graphique 3)9.
Graphique 3. Evolution des coups et blessures volontaires et des violences sexuelles entre 2012 et 2022 (statistiques trimestrielles)
Les violences sexuelles sont ainsi passées de 26 800 en 2012 à 54 600 en 202010.
Sur les seules cinq années qui vont de 2016 à 2021, les crimes et délits sexuels ont augmenté de 40 700 à 71 800, les viols de 10 200 à 22 400 et les agressions sexuelles de 16 600 à 30 000 (graphique 4).
Graphique 4. Evolution comparée de trois types de violence (2016-2021)
Une dégradation apparente ?
La dégradation semble donc bien réelle. Pourtant, certains commentateurs considèrent qu’elle n’est qu’apparente. Pour eux, les statistiques sont trompeuses. En réalité, les violences contre les femmes sont structurelles : elles résultent d’une « culture patriarcale » qui est universelle et atemporelle11. La seule nouveauté, à leurs yeux, est que la parole des femmes s’est libérée dans la période récente, notamment sous l’effet du phénomène #MeToo.
Cette analyse peut s’appuyer sur un argument important : d’après des données complémentaires (en l’occurrence les enquêtes CVS réalisées depuis 2007 ainsi que l’enquête Virage réalisée en 2015), le nombre d’agressions recensées est nettement supérieur aux statistiques policières, ce qui signifie qu’une partie importante des viols et des agressions sexuelles n’est pas déclarée.
Le patriarcat, une fausse piste
Toutefois, plusieurs éléments fragilisent la thèse d’une stabilité des violences contre les femmes.
Le concept de patriarcat n’est pas pleinement convaincant car il a pour principal inconvénient d’essentialiser la masculinité et de gommer la grande disparité des situations que connaissent les femmes à travers le monde12.
De surcroît, le concept de patriarcat explique mal les avancées spectaculaires dont les femmes ont pu bénéficier en France, que ce soit sur le plan juridique ou sur le plan professionnel13. Ces avancées ont souvent été impulsées par des hommes : c’est le cas par exemple du droit de vote des femmes (1944), de la suppression de la puissance paternelle (1970) ou de la légalisation de l’avortement (1975). Ce sont aussi des hommes qui ont été à l’origine d’innovations technologiques hautement libératrices pour les femmes comme la pilule contraceptive ou la machine à laver14.
De plus, il devient d’autant plus difficile de parler d’une culture patriarcale que les femmes sont devenues majoritaires dans les métiers qui sont justement liés à l’éducation et à la socialisation des enfants : l’enseignement, les médias, la culture, la justice.
Une conjoncture favorable
La thèse de la stabilité des violences rencontre une autre limite : elle peine à expliquer la montée des revendications féministes, dont l’émergence de mots nouveaux est le signe le plus visible (féminicide, masculinité toxique, écriture inclusive, etc.), revendications qui ont commencé dès avant #MeToo.
Ce regain de vitalité du féminisme peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Le premier concerne la recomposition des clivages politiques15. En effet, le déclin de la question sociale depuis les années 1980 a permis aux enjeux de société de prendre plus de place. La cause des femmes en a bénéficié. Pour les partis politiques, le féminisme est devenu un marqueur, ce qui pousse à faire mieux que ses rivaux. La Constitution a ainsi été révisée à deux reprises pour imposer la parité, d’abord par la gauche en 1999, puis par la droite en 2008.
Cette fenêtre d’opportunité a créé de nouvelles attentes, mais aussi des frustrations. Elle donne surtout l’occasion aux groupes mobilisés de promouvoir leurs revendications. Par exemple, si le harcèlement sexuel a davantage mobilisé les pouvoirs publics que le harcèlement à l’école, c’est parce que, contrairement aux femmes, les élèves ne sont pas collectivement organisés et n’ont pas de relais dans la société civile. Dans ce contexte, un marché du féminisme a même pu apparaître : des opérateurs privés, soutenus par les pouvoirs publics, proposent désormais des services marchands aux administrations et aux entreprises16.
Dans cette conjoncture, l’égalité entre les sexes a pris une place très importante dans les politiques publiques17. De nombreuses dispositions ont été adoptées pour favoriser ou protéger les femmes. En particulier, un délit de harcèlement sexuel a été créé en 2012, complété par un délit d’outrage sexiste en 2018, puis par l’ajout du sexisme dans le délit de harcèlement sexuel.
Une insécurité globale
Mais la conjoncture politique n’explique pas tout : il faut également tenir compte de la dégradation de la sécurité des femmes, laquelle ne peut pas être dissociée de la dégradation plus générale de la sécurité en France.
Comme on l’a vu dans le graphique 3, la hausse des violences sexuelles a accompagné la hausse de l’ensemble des délits. Les violences sexuelles ne sont donc qu’un indicateur d’un problème plus général. Certes, les hommes sont moins concernés par certains types d’infractions telles que la drague inopportune, le harcèlement ou les atteintes sexuelles ; mais ils sont davantage victimes d’injures et de violences physiques18 si bien que, au total, les femmes sont moins victimes de la violence que les hommes19.
Relativement épargnées, les femmes sont malgré tout plus nombreuses à se sentir en insécurité20, ce qui s’explique assez logiquement par leur plus grande vulnérabilité, laquelle entraîne en retour une stratégie de minimisation des risques.
Il est possible aussi que le manque de réponses pénales aggrave leurs inquiétudes.
La justice est devenue plus procédurière, plus soucieuse du droit des personnes, ce qui rend difficile la prise en charge des violences sexuelles car les preuves sont souvent difficiles à obtenir et que le doute doit bénéficier à l’accusé21. Les classements sans suite sont alors nombreux et, paradoxalement, les condamnations pour viols ont même eu tendance à baisser au cours des dernières années22.
La rançon de la réussite
Un autre facteur à prendre en compte est que, comme l’a récemment soutenu le démographe Emmanuel Todd, les femmes paient le prix de leur réussite sociale23. Car an accédant à l’ensemble des secteurs économiques, elles expérimentent désormais l’anxiété et l’anomie. En outre, la mixité croissante de la vie sociale et professionnelle multiplie les occasions de confrontation avec l’autre sexe, avec tous les risques que cela implique, sachant qu’aucun milieu n’est épargné24.
Devenues plus indépendantes et plus mobiles, les femmes se retrouvent aussi plus isolées en raison du célibat et de la monoparentalité, ce qui accroit leur vulnérabilité dans la vie quotidienne, notamment à l’occasion de leurs déplacements.
Les transformations de la société
Mais la vulnérabilité des femmes n’explique pas tout : elle ne devient un problème qu’à partir du moment où il existe des individus susceptibles de s’en prendre à elles.
Or, deux éléments doivent ici être pris en compte. Le premier n’est autre que l’immigration. Le sujet est sensible à cause du risque de stigmatisation. Il n’en reste pas moins que les étrangers sont surreprésentés dans les actes de violence25 ainsi que dans les condamnations26. Beaucoup d’immigrés sont originaires de régions où les valeurs traditionnalistes et patriarcales sont très prégnantes27. De ce fait, quelle que soit les explications possibles, la croissance des flux migratoires n’a pu que détériorer la sécurité des femmes.
Une brutalisation de la société ?
Cependant, il est évident que le problème ne se réduit pas à l’immigration. Il faut également tenir compte des transformations plus générales de la famille et de la société.
Avec la massification des divorces et la libéralisation des mœurs, les conditions de la socialisation des enfants ont été bouleversées. L’éducation est devenue moins autoritaire et moins coercitive. Les parents consacrent moins de temps aux enfants28, notamment les pères, alors que ceux-ci jouent un rôle important dans la canalisation de l’agressivité29) », dans Lire Freud. Découverte chronologique de l’œuvre de Freud, sous la direction de Quinodoz (Jean-Michel), PUF, 2004, p.263-269.].
Les interdits sont fortement dévalorisés au profit d’une éducation qui se veut bienveillante ou positive30. Les jeunes disposent de plus de libertés et de droits ; ils ont accès précocement à des images violentes et pornographiques.
Parallèlement, les rites de passage à l’âge adulte, qui avaient pour fonction de marquer l’entrée dans l’âge des responsabilités, ont été atténués ou supprimés31 (communion, baccalauréat, bizutage, service militaire, mariage).
Toutes ces évolutions sont évidemment loin d’être négatives, mais elles ont leur lot d’effets négatifs. Bref, il se pourrait que la complexité de la situation actuelle des femmes résulte d’un processus à double tranchant qui, d’un côté assure leur émancipation, mais de l’autre provoque leur fragilisation.
Vincent Tournier
Maître de conférences de sciences politiques (IEP de Grenoble)
- Rapport 2023 sur l’état du sexisme en France : le sexisme perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent, Haut Conseil pour l’égalité, 23 janvier 2023 (https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/travaux-du-hce/article/rapport-2023-sur-l-etat-du-sexisme-en-france-le-sexisme-perdure-et-ses ↩
- « le HCE en campagne contre le sexisme », Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/cp_-_le_hce_en_campagne_contre_le_sexisme.pdf). ↩
- « 1er état des lieux du sexisme en France : lutter contre une tolérance sociale qui persiste », HCE, Communiqué d presse, 19 janvier 2019 (https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/actualites/article/1er-etat-des-lieux-du-sexisme-en-france-lutter-contre-une-tolerance-sociale-qui). ↩
- Accessoirement, on note aussi qu’aucun indicateur ne concerne les stéréotypes relatifs aux hommes. ↩
- HCE, Baromètre sur le sexisme, vague 2, réalisé en novembre 2022 (https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_-_barometre_sexisme_viavoice.pdf). ↩
- Kelly (Liz), « Le continuum de la violence sexuelle », Cahiers du Genre, vol. 66, n°1, 2019, p.17-36. ↩
- « Morts violentes dans les couples : augmentation des homicides conjugaux en 2021 », Vie Publique, 30 août 2022 (https://www.vie-publique.fr/en-bref/286154-augmentation-des-feminicides-en-2021). ↩
- « Les Françaises et le harcèlement dans les lieux publics », sondage IFOP pour VieHealthy.com, 2018 (https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/05/harcelement_public_cp_ifop.pdf). ↩
- « Insécurité et délinquance en 2022 : une première photographie », Interstats Analyse, n°54, janvier 2023. ↩
- « Insécurité et délinquance en 2020 : bilan statistique », Interstats (https://www.interieur.gouv.fr/content/download/127255/1017225/file/3_Violences%20sexuelles.pdf). ↩
- Brugère (Fabienne), « La persistance du patriarcat », Multitudes, vol. 79, n°2, 2020, p.193-198. ↩
- Voir par exemple les statistiques de l’OCDE qui comparent les droits des femmes dans le monde (https://www.genderindex.org/country-profiles/). ↩
- De manière plus anecdotique, mais significative, on peut relever que, lorsque le droit français invitait à agir en « bon père de famille » (expression supprimée en 2014), il désignait non pas une autorité tyrannique mais un individu agissant de manière sage et raisonnable. C’est d’ailleurs le mot « raisonnablement » qui lui a succédé. ↩
- Nikolski (Véra), Féminicène, Fayard, 2023. ↩
- Martin (Pierre), « Partis de gouvernement et transformation des systèmes de clivages », Pouvoirs, n°179, novembre 2021. ↩
- « Le lucratif et opaque business de Caroline De Haas ! », Le Point, 16 juin 2021. ↩
- Mallon (Isabelle), Quéniart (Anne), « Les politiques de genre : quel genre de politiques ? », Lien social et politiques, n°69, 2013. ↩
- « Prévalences, contextes et conséquences des violences pour les femmes et les hommes », résultats de l’enquête Virage, document consultable sur virage.ined.fr. ↩
- « Victimes d’agression ou de vol selon l’âge et le sexe : données annuelles de 2009 à 2019 », Insee, 6 mars 2020. ↩
- « Sécurité et société : données 2021 », Insee Références, 9 décembre 2021. ↩
- Desprez (François), « Preuve et conviction du juge en matière d’agressions sexuelles », Archives de politique criminelle, vol. 34, n°1, 2012, p.45-69. ↩
- « Les condamnations pour violences sexuelles », InfoStat Justice, n°164, septembre 2018. ↩
- Todd (Emmanuel), Où en sont-elles ? Une esquisse de l’histoire des femms, Seuil, 2022. ↩
- « Une femme scientifique sur deux révèle avoir été victime de harcèlement sexuel au travail », Sondage IPSOS réalisé entre juillet et septembre 2022 (https://www.ipsos.com/fr-fr/une-femme-scientifique-sur-deux-revele-avoir-ete-victime-de-harcelement-sexuel-au-travail). ↩
- « Les vols et violences dans les réseaux de transports en commun en 2019 », Interstats Analyse n°31, 17 décembre 2020. ↩
- « Séries statistiques des personnes placées sous main de justice : 1980-2022 », Ministère de la justice. ↩
- Alexander (Amy C.) et Welzel (Christian), « Islam and Patriarchy: How Robust is Muslim Support for Patriarchal Values ? », World Values Research, Vol 4, N°2, 2011. ↩
- « Les parents passent beaucoup plus de temps avec leurs enfants qu’il y a 50 ans, sauf en France », Slate, 2 décembre 2017. ↩
- Quinodoz (Jean-Michel), « Malaise dans la civilisation, S. Freud (1930a). Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, S. Freud (1933a [1932 ↩
- On peut se reporter au débat qui a récemment accompagné la critique de « l’éducation positive » par la psychologue Caroline Goldman (« J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive », Le Monde, 15 février 2023). Bien qu’anodine, sa proposition consistant à envoyer son enfant dans sa chambre en guise de punition a été vivement contestée par un collectif de 300 psychologues (« Le recours à une éducation répressive est défavorable au développement de l’enfant », Le Monde, 23 mars 2023). ↩
- Bozon (Michel), « Des rites de passage aux ‘premières fois’. Une expérimentation sans fins », Agora débats jeunesses, 2002, n°28, p.22-33. ↩