Dans quelques jours aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle. Il est pratiquement acquis que la crise écologique est le principal défi du XXIème siècle. Pour notre avenir, et celui de nos enfants, il est impératif que la France et l’Europe se portent le plus rapidement possible à l’avant-garde de l’indispensable transformation de tous nos modes de production et de consommation. Et c’est autour de ce projet d’une République écologique et solidaire qu’il faut rassembler les Français.
Malheureusement, il apparaît que la crise climatique n’est pas au cœur de cette campagne électorale marquée par la gestion de la crise sanitaire du COVID, autant que par les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Dans un tel contexte, tous les candidats doivent se positionner clairement sur les sujets internationaux, même si pour la plupart des électeurs ce ne sera pas le déterminant principal du vote. Mais quand il est question de vie ou de mort des nations, le temps n’est pas à la tergiversation.
Face à Vladimir Poutine, face à des régimes qui veulent instaurer un monde dominé par la guerre et les logiques impériales, il faut défendre avec vigueur les fondements de l’ordre international, la Charte des Nations Unies, et sa déclaration des droits fondamentaux de 1948. Il est également nécessaire de renforcer l’intégration européenne, en matière de sécurité bien sûr, mais aussi d’énergie, de climat, de solidarité, d’alimentation. Car ne nous y trompons pas, la guerre engagée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine constitue pour nos démocraties, pour notre continent, un danger mortel.
Dans ce contexte, la gauche et les humanistes ne peuvent se défiler devant l’histoire.
Par une Union européenne régénérée, volontariste et articulée autour d’une défense commune, nous serons à même de nous protéger face à un double danger : celui d’un retrait américain du continent européen, entrevu avec l’élection de Donald Trump, et le danger des lubies nationalistes et impérialistes d’un Vladimir Poutine sur notre continent.
De ce point de vue, à gauche, Yannick Jadot offre les garanties par des prises de position claires et constantes. Il a dénoncé sans relâche la complaisance vis-à-vis de la politique agressive de la Russie et a demandé un soutien sans ambiguïté pour l’Ukraine dès que l’invasion a commencé ! Depuis longtemps, il considère que la sécurité de l’Europe passe par la construction d’un pilier de défense commun aux états membres de l’UE.
L’autre danger pour la France et l’Union européenne, c’est la perte de souveraineté, notamment dans le domaine énergétique. Yannick Jadot porte depuis longtemps au parlement européen cet impératif de construction d’un Pôle européen de l’énergie, avec des stratégies concertées pour diversifier les sources d’approvisionnement et surtout lancer un grand plan en faveur des énergies renouvelables. Certains diront que la sortie du tout nucléaire électrique est contraire à l’intérêt national. Et sur ce point, si Yannick Jadot a répété plusieurs fois que la sortie du nucléaire était une perspective, il a toujours préconisé un calendrier à moyen et long terme. Il propose d’abord de réorienter les futurs investissements dans la production d’énergies renouvelables, plutôt que dans de nouveaux réacteurs nucléaires !
Pour pouvoir mener à bien l’indispensable transition écologique, notamment sur le plan énergétique, il faut mobiliser toute la société autour de cet objectif.
Avec une fiscalité plus orientée vers des investissements dont notre pays est capable, nous pourrions ouvrir le grand chantier de la rénovation énergétique, corollaire du développement des énergies renouvelables.
Face aux dysfonctionnements de la Ve République, encore aggravés par une pratique du pouvoir toujours plus verticale, il importe de remettre en cause le présidentialisme et de redonner vie à la démocratie dans notre pays en renforçant le rôle des corps intermédiaires et en favorisant l’émergence de nouvelles formes de participation. Cela sera essentiel en particulier pour définir et mettre en œuvre une transition écologique juste et partagée. Opposés au centralisme jacobin, les écologistes misent sur les initiatives prises au plus près des territoires avec tous les acteurs concernés pour transformer le pays.
Dans cette optique, de nouvelles conventions citoyennes, dont les propositions seraient réellement reprises par un gouvernement, permettraient de dépasser les antagonismes sur de nombreux sujets. Après un premier rassemblement de forces au sein du Pôle écologique, nous sommes conscients qu’il s’agit d’une premier étape. Ce rassemblement doit être poursuivi et élargi après les élections qui viennent, pour unir la gauche sociale et écologique, pour gouverner et transformer le pays.
Pour toutes ces raisons, pour construire une RÉPUBLIQUE écologique et solidaire, pour orienter l’Union européenne vers une défense commune, une politique de l’énergie souveraine, nous sommes nombreux à voter dimanche prochain pour Yannick Jadot.
Alexis Bachelay
Entrepreneur, consultant, ancien député des Hauts-de-Seine