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dans Politique, Société

Un pays qui n’existe pas

Bernard AttaliParBernard Attali
6 février 2023
Un pays qui n’existe pas

Avec un retard inexcusable des dizaines d’enfants sont enfin rapatriés de Syrie. Imagine-t-on ce qu’ils ont subi ? Ils viennent d’un pays qui n’existe pas, celui des camps de réfugiés.

L’accélération spectaculaire des migrations au cours des dix dernières années est un phénomène dont on mesure mal l’ampleur. Ainsi en est-il de la prolifération de camps qui rassemblent la misère du monde fuyant la guerre, la faim et la barbarie.

Il y a dix ans on dénombrait 150 camps (gérés par des agences onusiennes) et plus de 1500 camps de « déplacés internes ». Aujourd’hui ce nombre a considérablement augmenté au point qu’aucune donnée officielle ne parait fiable. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies a lui tout seul, comptabilisé 100 millions de réfugiés dont un bon tiers dans les camps qu’il supervisait l’an dernier.

Ces chiffres sont grossièrement sous-estimés puisqu’ils ne recouvrent que les camps pour lesquels l’organisation est officiellement mandatée. Ils n’incluent pas les innombrables camps qui se constituent ici ou là spontanément, à chaque fois qu’un évènement tragique crée un mouvement de population erratique.

Toujours suivant l’UNHCR ces camps n’ont rien de précaires : leur durée de vie moyenne est de l’ordre d’une douzaine d’années. Ce sont parfois d’immenses étendues de non droit qui se constituent ainsi. Du Camp de Dadaab au Kenya en passant par celui de Zaatari en Jordanie ou bien celui de Mac Lo en Thaïlande certains entassent des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, exclus du reste du monde. Pour Zaatari : 80.000 personnes depuis 11 ans. Des « hommes sans royaume » disait Camus.

Réalise-t-on les violences physiques, mentales, la déshumanisation, la promiscuité, les épidémies, les drames, qui règnent dans ces lieux ? Imagine-t-on la dévalorisation individuelle et collective qui y règne, souvent aggravée par des violences tribales ou policières ?

Tout le monde se dit féministe aujourd’hui. Mais qui pense à ces milliers de femmes transformées en proies dans ces enclos inhumains ? Qui pense enfin à ces enfants, souvent seuls, qui haïront demain la terre entière pour avoir été victimes de cette non-assistance à personnes en danger ?

Les camps bougent, s’étendent, se démultiplient au gré des évènements, jusqu’à s’accoler à des villes indifférentes voire hostiles. Chatila, tristement célèbre, est aujourd’hui une banlieue de Beyrouth. C’est loin ? Allez voir les campements kurdes à Bercy…

La plupart du temps d’ailleurs les camps sont perçus de manières hostiles par les populations avoisinantes. J’ai pu m’en rendre compte personnellement sur une île grecque au moment où des dizaines de malheureux débarquaient trempés et hagards sur des bateaux de fortunes. Les habitants de l’ile leurs demandaient des prix exhorbitants pour abriter une nuit des enfants épuisés.

Puisque ces regroupements sont officiellement temporaires les autorités avoisinantes limitent fortement toute activité qui leur permettrait une subsistance presque normale. Comment ne pas penser à ces camps palestiniens laissés en autarcie par leurs « frères » arabes plus soucieux d’exhiber leurs misères à des fins politiques qu’à leur porter secours. Qui a entendu parler du drame de Yarmouk, le plus grand des camps palestiniens, assiégé par les forces syriennes de 2013 à 2017 ?

Notre aveuglement à l’égard du phénomène devrait faire rougir les professionnels du droit international.

Le terme de « camps » n’apparait ni dans la convention de Genève de 1951, ni dans son protocole additionnel de 1967, ni dans aucune autre convention internationale. Il n’existe aujourd’hui aucune disposition en droit international, conventionnel ou même coutumier qui régisse le phénomène.

En bref aucun cadre juridique ne définit un camp de réfugiés. Ce mutisme juridique a un sens : ce qu’on ne nomme pas n’existe pas.

Pour paraphraser Péguy : le monde ne veut pas voir ce qu’il voit. C’est un pays invisible qui crève là, sous nos yeux.

La communauté internationale ne s’est pas dotée des moyens nécessaires pour faire face. L’ONU est dépassée. Quelques organisations non gouvernementales font ce qu’elles peuvent La Croix Rouge et le Croissant, notamment. Une jeune ONG française[1] s’est même attelé à la tache difficile de recenser le phénomène : l’Observatoire des camps de réfugiés. Il faut saluer son travail. Mais les moyens lui manquent.

Le Président de la République a visité récemment le camp des Milles pour rendre hommage à tous les réfugiés qui y ont transité naguère. C’est un beau geste, évidemment. Mais le passé ne doit pas occulter le présent. Et le regarder en face c’est avoir honte.

Germaine Tillon avait raison : l’humanité c’est quelque chose de dangereux.

Bernard Attali 

[1] Voir le site d’OCR : https://ocr.org

Bernard Attali

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