L’Insee a publié le 25 mars une première évaluation des comptes nationaux des administrations pour l’année 2015. Avec un déficit public qui baisse pour atteindre les 3,5 %, le gouvernement remplit l’objectif qu’il s’était fixé, mais ne parvient pas pour autant à diminuer le poids de la dette publique.
L’ambition initialement affichée par le gouvernement était de ramener le déficit public sous la barre des 4 % en 2014 et 3,8 % en 2015, tout en ne se limitant pas à ces objectifs. C’est un défi relevé puisqu’en 2015 le déficit public s’est élevé à 77,4 milliards d’euros, soit 3,5 % du produit intérieur brut (PIB). Un record depuis la crise de 2008, et cela alors même que les prélèvements obligatoires sont en baisses de 0,3 point et que le gouvernement a du « faire face à des dépenses imprévues, comme le renforcement des moyens liés à la sécurité » a annoncé Michel Sapin, le ministre des finances et des comptes publics, dans un communiqué.
Une meilleure gestion des dépenses publiques
« C’est notre sérieux budgétaire qui nous a permis d’atteindre ces bons résultats. Nous continuerons en 2016 et en 2017 à réduire les déficits tout en finançant nos priorités, en baissant les prélèvements et en confortant la croissance et l’emploi. » a déclaré le ministre à l’annonce de ces résultats. Pour l’Insee, ces évolutions s’expliquent en grande partie par un poids des dépenses qui baisse dans le PIB de 0,5 point (de 57,3 % à 56,8 %). Elles n’augmentent en 2015 que de 1,4 % contre 1,8 % en 2014. En parallèle à cette gestion plus précise des dépenses publiques, on constate également que les recettes continuent de progresser en 2015 à hauteur de 2,1 %, après une augmentation de 2 % en 2014.
Une dette publique difficile à contenir
Malgré ces bons résultats en 2015 pour la gestion du déficit public, il n’en reste pas moins que la dette continue elle d’augmenter. Cela traduit la nécessité pour le gouvernement d’emprunter pour boucler les budgets. Fin 2015, elle s’élevait à 2 096,9 milliards d’euros, soit 56,6 milliards d’euros de plus que fin 2014. Ainsi elle atteint 95,7 % du PIB contre 95,3 % en 2014. Ces résultats peuvent tout de même satisfaire l’exécutif, car comme Michel Sapin l’a rappelé : « il s’agit de la plus faible progression de la dette publique depuis 2007 ».
La dette continuera d’augmenter tant que les comptes publics seront déficitaires. Il faudrait une reprise de la croissance suffisamment forte en 2016, tout en poursuivant les efforts engagés par le gouvernement, pour espérer un changement de dynamique dans l’année à venir.
Alexandre Gavard