• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Le serre-tête, le voile et la laïcité

ParChristophe Bellon
8 mars 2019
Le serre-tête, le voile et la laïcité

Le 2 mars dans  l’émission « C l’hebdo » sur France 5, le député LREM Aurélien Taché compare le voile au serre-tête porté par les catholiques, créant une vague de réactions et d’indignation de la quasi totalité de la classe politique. Explications de Christophe Bellon, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université catholique de Lille, vice-doyen  de la Faculté de droit, membre correspondant du Centre d’histoire de Sciences Po Paris.

Les faits sont connus. Un député du parti présidentiel, Aurélien Taché, a exprimé samedi 2 mars sur France 5 une opinion critiquée à la presque unanimité de la classe politique, en comparant le foulard porté par les musulmanes au serre-tête arboré par les catholiques. Dans l’esprit du parlementaire zélé, poussé dans ses retranchements par une journaliste reconnue pour son combat contre le voile et son asservissement, l’image de l’utilisation d’un serre-tête est mise en avant, maladroitement, dans le but de défendre le port du voile.

Certes, ce député à l’indépendance bien plus marquée que ses collègues LREM du Palais-Bourbon, s’est excusé presque aussitôt. Mais les faits sont têtus.

On ne s’exprime pas sur n’importe quel sujet, de n’importe quelle manière.

En tout cas sans habileté. Ce que lui a rappelé le bureau exécutif de son parti, dès lundi 4 mars au soir, comme le président de la République, le lendemain, alors qu’il présentait sa Lettre aux Européens et aurait voulu le faire dans un climat politique le plus serein possible.

Porté par ses prises de position singulières, Aurélien Taché venait quelques jours plus tôt de défendre la commercialisation par l’enseigne sportive Décathlon du « hidjab de running », là aussi seul et à l’écart de la majorité de ses amis parlementaires, quelques heures avant que le vêtement incriminé ne soit retiré de la vente.

Les propos d’Aurélien Taché sont-ils si isolés et relèvent-ils de la seule maladresse verbale ? Non.

Ils reflètent un courant de pensée, issu de l’anticléricalisme militant qui trouve ses origines au XIXe  siècle, et qui alimenta la frange la plus ardente de la libre-pensée avant, autour et après 1905.

Celle qui défendit bec et ongles, en 1896, le député Philippe Grenier, converti à l’islam et siégeant en gandoura dans l’hémicycle du Palais-Bourbon. Motif ? On n’interdisait pas, aux abbés-députés (catholiques) Jules Lemire et Hippolyte Gayraud, de siéger en soutane. Concordance des temps significative, qui illustre qu’en de telles matières, le présent vient de loin.

On trouva les mêmes clivages, lorsqu’à l’été 2010, le Parlement délibéra sur le texte relatif à la dissimulation intégrale du visage, devenu depuis son adoption « la loi sur la Burqa ». Au nom de la liberté de conscience, rejetant l’argument qui finalement triompha – celui du respect de l’ordre public – quelques parlementaires et intellectuels prirent position fermement contre une loi conduisant à une telle prohibition. Alors, où se situe le juste-milieu, et comment expliquer qu’Aurélien Taché s’est trouvé bien seul dans cette affaire ?

La loi de 1905, instaurant le principe de séparation des Eglises et de l’Etat, a donné à la France un régime laïc tolérant, libéral, véritable remède à la « fièvre hexagonale » : la tradition française était née, autour d’une laïcité équilibrée, contrebalançant le respect de la liberté de conscience d’une part, et la garantie républicaine du libre exercice du culte d’autre part. Aujourd’hui, cette tradition perdure. La République la revendique. Mais les attentats djihadistes de 2015 ont renforcé la priorité que l’Etat donne au respect de l’ordre public.

Quand Emmanuel Macron parle de laïcité, il s’inscrit toujours comme un héritier de 1905 et d’Aristide Briand, mais dans le même temps, il veut réformer la Séparation au motif de l’encadrement de l’islam !

Ce qui, un peu malgré lui et « en même temps », le fait se rapprocher d’une laïcité plus orthodoxe, intransigeante, celle qui préfère interdire toutes références à la religion plutôt que de les faire vivre ensemble.

La laïcité militante ne se reconnaît plus vraiment dans ces deux cultures. Déboussolée, privée de relais forts dans les milieux politiques, elle hésite à prendre position. Aurélien Taché, qui a tenté d’en être son porte-parole, l’a appris à ses dépens. « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ».

Christophe Bellon
Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université catholique de Lille
Vice-Doyen de la faculté de droit
Membre correspondant du Centre d’histoire de Sciences Po Paris

Christophe Bellon est l’auteur de :
« France laïque, fille de compromis, revue Etudes, n°4257, février 2019
Aristide Briand, CNRS Editions, Paris, 2016
La République apaisée, Cerf, Paris, 2 tomes, 2015, réédition en 2016
De l’indignation à l’engagement. Foi et politique, en collaboration avec Jacques Barrot, Cerf, Paris, 2012

Christophe Bellon

Partager sur LinkedinPartager sur XPartager sur Facebook

Les derniers articles

Je suis Iranien, j’ai 22 ans et je vais mourir

Le changement en Iran ne viendra pas de l’extérieur

ParHamid Enayat

Le véritable changement en Iran ne peut venir que de l’intérieur. Ces derniers mois, le pays s’est retrouvé au cœur...

Editorial – Les socialistes retrouvent leurs esprits

Session de transition ou parenthèse ?

ParMarie-Eve Malouines

La session qui s’achève le 11 juillet peut paraître décevante. Beaucoup de députés disent leur lassitude et leur sentiment d’impuissance....

Comment endiguer l’idéologie islamiste ?

L’islamo-gauchisme existe,  et ceux qui le nient sont soit aveugles, soit complices.

ParKamel Bencheikh

Quand j’ai lu les propos tenus par Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, j’ai d’abord cru à une maladresse. Mais...

Guerre

L’étrange réarmement : le retour tragique d’une illusion bien française ?

ParStephane Morin

Les Européens marchent au désastre les yeux fermés, accrochés au confort d’un monde disparu. La France, elle, réarme, mais trop...

Retrouvez nos dernières vidéos

Sorry, there was a YouTube error.

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

L’indispensable reconstruction de l’esprit démocratique
Politique

L’indispensable reconstruction de l’esprit démocratique

De Woodrow Wilson à Donald Trump : les présidents dits « de paix » finissent toujours par appuyer sur la gâchette
Politique

De Woodrow Wilson à Donald Trump : les présidents dits « de paix » finissent toujours par appuyer sur la gâchette

Comment éradiquer le frérisme ? Les leçons des États arabes
Politique

Comment éradiquer le frérisme ? Les leçons des États arabes

Iran : Vers la fin du régime des Mollahs ?
Politique

Iran : Vers la fin du régime des Mollahs ?

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !
Politique

Violences à l’école : l’urgence de la santé mentale plutôt que les détecteurs de métaux !

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux
Politique

La force océane de la France implique un engagement à la hauteur des enjeux

Communiqué du Comité de Soutien International à Boualem Sansal
Politique

Comité de soutien de Boualem Sansal : lancement d’une cagnotte

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France
Politique

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Article suivant
Gilets jaunes contre start-up nation : quelle issue politique ?, Régis Passerieux et Richard Amalvy

« Gilets jaunes » contre start-up nation : quelle issue politique ?

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire