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dans International, N°1091

« Pour éviter le violent retour de tous les refoulés, il faudra de très grandes transgressions »

ParHenri Guaino
12 juillet 2019
« Pour éviter le violent retour de tous les refoulés, il faudra de très grandes transgressions »

Pour Henri Guaino, auteur de Ils veulent tuer l’Occident (Odile Jacob) et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, l’Union européenne a pris, depuis les années 80, un tournant très nettement inspiré par l’idéologie de la table rase des histoires, des cultures et des civilisations. Résultat : l’Europe est devenue une construction hors sol et hors temps qui ne veut pas tenir compte des réalités géographiques, historiques, économiques, sociales et psychologiques sur lesquelles doivent se bâtir les politiques. 

Revue Politique et Parlementaire – Maastricht, près de 28 ans après, est-il pour vous la faute originelle de l’Union européenne ? Ou est-ce l’incapacité des dirigeants européens à transformer l’UE en espace de protection et de puissance qui explique la montée de ce que l’on appelle le « populisme » ?

Henri Guaino – Au sortir des élections européennes je voudrais faire remarquer tout d’abord qu’une fois de plus le débat européen a été escamoté ou s’est réduit à quelques slogans que les diverses listes se sont jetées à la figure. De sorte que l’on passe à côté de la vraie nature de ce que l’on appelle le populisme qui n’est rien d’autre que la révolte des peuples qui ont le sentiment d’être dépossédés de leur destin. De ce point de vue Maastricht a été une faute, une faute lourde de conséquences pour la France, mais aussi pour l’Europe.

Tout ce qu’ont prédit les anti-maastrichiens en 1992, à commencer par Philippe Seguin, s’est produit.

Aucune des conditions économiques et politiques n’étaient réunies pour mettre en place une monnaie unique. Comme le disent les économistes, l’Union européenne n’a aucune des caractéristiques d’une zone monétaire optimale. 

L’idéologie a pris le pas sur tout autre considération. En voulant à tout prix faire entrer le monde tel qu’il est dans le moule de l’idéologie, on a provoqué d’énormes dégâts économiques, sociaux, humains et politiques qui se sont ajoutés à ceux de la mondialisation et de la financiarisation et creusé un gouffre de défiance et de colère entre les citoyens et les gouvernants désormais privés de cet instrument essentiel de politique économique qu’est la politique monétaire. Le pire c’est que le bilan est désastreux mais qu’il est impossible d’en sortir sans prendre le risque d’un cataclysme financier mondial. 

L’Europe se retrouve piégée dans ce carcan qui rend difficile l’ajustement des économies et des sociétés européennes les unes aux autres avec au-dessus de la tête l’épée de Damoclès d’une monnaie fragile qui peut exploser à la première crise et qui ne doit d’avoir survécu aux retombées déflationnistes de la crise financière qu’à la politique imposée par le président de la BCE, Mario Draghi, contre les traités et contre les Allemands.

Il y a eu d’autres fautes lourdes de conséquences comme le marché unique construit sur le seul principe de la concurrence libre et non faussée. Mais derrière toutes les fautes, un même péché originel : vouloir construire à tout prix l’Europe par l’effacement des nations, ce qui a affaibli considérablement le continent européen au lieu de le renforcer et surtout créé un vide politique dans lequel nos démocraties sont menacées de sombrer.

RPP – 28 ans après, ce clivage ne vous paraît-il pas dépassable autour de nouvelles pistes ?

Henri Guaino – Pousser plus loin la logique fédéraliste de Maastricht jusqu’à des États-Unis d’Europe avec un État fédéral et les vieilles nations réduites à n’être plus que des États fédérés sur le modèle des États-Unis d’Amérique est voué à l’échec. Réconcilier la France du oui et celle du non à Maastricht en dépassant ce clivage fondateur exigerait de s’entendre pour redonner plus de pouvoirs aux États dans tous les domaines autres que la politique monétaire, en particulier pour ce qui concerne les politiques budgétaires et la politique de la concurrence : fin de la règle des 3 %, remise à plat de la politique de la concurrence, de la politique commerciale, rétablissement de la supériorité du droit national sur le droit européen, voilà quelques pistes à partir desquelles pourrait se construire une nouvelle synthèse. Mais les positions entre « fédéralistes » et « nationaux » se sont trop radicalisées pour que l’on puisse envisager cette synthèse avec optimisme. 

En voulant aller toujours plus loin dans ce qui ne marche pas, l’Union européenne prend le risque d’une explosion, que celle-ci vienne de l’économie, de la politique ou des deux à la fois.

RPP – La monnaie est-elle à vos yeux le facteur asphyxiant expliquant la faiblesse de la croissance de la zone euro ?

Henri Guaino – C’est l’un des facteurs asphyxiants, mais la politique de lutte contre la déflation de Mario Draghi a permis d’éviter le pire. La question est : qu’en serait-il avec un nouveau président qui replacerait la BCE sous l’influence plus directe d’une Allemagne et d’une Europe du Nord qui considèrent la monnaie forte comme une vertu économique et morale ? En attendant, aujourd’hui, c’est la politique budgétaire qui est la plus étouffante parce qu’elle empêche d’investir suffisamment et de préparer l’avenir. La clé des évolutions structurelles des économies européennes et de la France en particulier est dans l’investissement massif bien plus que dans les réformes qui mettent à mal le pacte social et civique.

RPP – L’Europe des projets, des projets concrets, mobilisateurs (Ariane, Airbus, etc.) est-elle d’abord celle des coopérations, du multilatéralisme à l’échelle européenne et non celle d’essence fédérale ?

Henri Guaino – L’Europe des projets peut vivre sa vie sans le fédéralisme. Elle a même plus de chances de succès en dehors d’un cadre fédéral, l’aéronautique l’a démontré. Encore faut-il s’engager dans des projets qui ont un sens : il y a des projets que l’on conduit mieux avec les autres que tout seul et d’autres que l’on conduit mieux tout seul.

La coopération transnationale ne doit pas être une religion, mais relever d’une approche pragmatique au cas par cas.

Dans le domaine de l’armement, par exemple, les résultats sont pour le moins mitigés.

RPP – Le reproche premier adressé à l’Europe c’est de s’être construite ces dernières années techniquement ou technocratiquement. N’a-t-elle pas oublié qu’elle reposait d’abord sur des facteurs de civilisation ? Et cet oubli n’est-il pas d’abord motivé par des raisons idéologiques ?

Henri Guaino – Le problème de la construction européenne c’est d’avoir voulu, de vouloir encore, faire entrer à tout prix le monde d’ici-bas dans l’épure d’une Europe idéale, abstraite, hors sol et hors temps, en arrachant les peuples à leur histoire, leur culture, leur civilisation et en ne tenant aucun compte des souffrances imposées aux vies qui ont du mal à se couler dans le moule. C’est l’idéologie de la table rase qui revient sous une nouvelle forme. On sait qu’elle finit toujours mal. Comme disait le général de Gaulle, il faut faire la politique à partir des réalités. Celles-ci sont géographiques, historiques, économiques, sociales, psychologiques. 

Mais la construction européenne est devenue, depuis les années 80, une entreprise sans précédent de dépolitisation et de mise en pilotage automatique des sociétés comme si ces dernières étaient composées d’automates sans mentalité individuelle et collective, sans sentiment, sans émotion.

RPP – Finalement, n’est-ce pas l’hyper-libéralisme plutôt que la Commission qui a tué le rêve européen ?

Henri Guaino – Cela va plus loin que l’hyperlibéralisme et se situe sur le terrain de l’anthropologie. La Commission en a été, depuis presque quarante ans, l’instrument. Comme le disent les idéologues de l’Union, la Commission a pour rôle de tenir le projet européen à l’écart des passions populaires. Tout est dit.

RPP – La défiance, en France particulièrement, vis-à-vis de l’UE ne s’est-elle pas accrue notamment du fait que l’on se soit extrait des résultats du référendum de 2005 ?

Henri Guaino – Avec le recul, cet épisode a été vécu, à tort ou à raison, comme un naufrage démocratique. Mais la défiance vis-à-vis de l’UE s’enracine dans les difficultés de la vie quotidienne et dans le sentiment que les élections, toutes les élections, mêmes nationales, ne servent à rien, ne changent rien au quotidien des gens puisque, de la mondialisation et de la finance globale à l’Union européenne et à la montée du gouvernement des juges, tout est fait pour réduire les gouvernements à l’impuissance.

Viendra un jour où la violence remplacera le bulletin de vote qui ne sert à rien.

RPP – Après l’adresse du président Macron aux Européens, la France semble isolée dans sa volonté de relancer un processus d’intégration ? Est-ce le retour des nations ?

Henri Guaino – Partout dans le monde, on assiste au retour des nations. En Europe, un inextricable enchevêtrement de règles empêche ce retour. Pour éviter le violent retour de tous les refoulés, il faudra donc de grandes transgressions. Qui y est prêt ?

RPP – Projeter la vision de la France sur le projet européen, n’est-ce pas une impasse ?

Henri Guaino – Si ! L’illusion que l’Europe pourrait être la France en plus grand est dangereuse car c’est impossible. Tout comme celle que l’Europe pourrait être l’Allemagne en plus grand. Mais dès lors, il ne faut pas empêcher la France d’être la France, l’Allemagne d’être l’Allemagne, l’Europe du nord d’être l’Europe du nord et l’Europe du sud d’être l’Europe du sud.

Henri Guaino
Ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy
Propos recueillis par Arnaud Benedetti

Henri Guaino

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