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dans Société

Ce que le jeu d’échecs dit de nos sociétés

Thierry LibaertParThierry Libaert
5 novembre 2024
Ce que le jeu d’échecs dit de nos sociétés

L’image du jeu d’échecs figure parmi nos représentations les plus fréquentes. Pour illustrer une question géopolitique, l’importance d’une stratégie ou simplement une situation complexe, le visuel échiquéen est omniprésent. Toutefois, le jeu d’échecs est également un formidable révélateur des évolutions de nos sociétés. Trois axes de réflexion peuvent en témoigner ; la géopolitique, l’informatique, l’accélération du temps.

  1. Géopolitique échiquéenne

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Union soviétique a maintenu sur le jeu d’échecs une supériorité écrasante, au point que, lorsque des matchs étaient organisés entre l’équipe soviétique et les meilleurs joueurs du reste du monde, l’Union soviétique l’emportait (1970-1984). A l’exception de l’intermède Fischer en 1972, tous les champions du monde furent soviétiques ou russes entre 1948 et l’an 2000. Si le meilleur joueur actuel est norvégien, il a renoncé à son titre en 2021 et le prochain championnat du mode opposera du 20 novembre au 15 décembre 2024 à Singapour le chinois Ding Liren à l’indien Dommaraju Gukesh. Celui-ci remporta en avril de cette année le tournoi des candidats, ce qui lui ouvrit à 17 ans la possibilité d’affronter le champion du monde.

Sur les dernières olympiades d’échecs et à l’exception de l’Ouzbékistan en 2022, la Chine aura triomphé deux fois (2014 et 2010) et l’Inde une fois, en raflant en septembre 2024 le titre, et ceci dans les deux catégories masculine et féminine.

Sur l’échiquier international, les meilleures équipes d’échecs se situent dans les grandes puissances mondiales, effectives ou émergentes, et la récente montée des joueurs indiens qui placent deux de leurs joueurs dans les cinq  premiers joueurs au monde est un indicateur fort du déplacement du centre de gravité géopolitique.

Né en Asie il y a plus de 2.000 ans, le jeu d’échecs y retrouve désormais les meilleures équipes du monde.

  1. Informatique échiquéenne

La série Rematch actuellement diffusée sur Netflix présente le séisme qui s’est déroulé dans le monde échiquéen en 1977. Le 11 mai 1977, Garry Kasparov, champion du monde, perdit la sixième et dernière partie du match qui l’opposait à un ordinateur IBM. Kasparov, qui s’était présenté pour ce match comme le dernier rempart de l’humanité contre la machine, s’inclina au terme d’une partie qui ne dura que moins de 20 coups. Depuis, ce type de match est inenvisageable tellement le gouffre s’est accru entre le niveau des ordinateurs et l’intelligence humaine[1].

L’intrusion des ordinateurs a totalement révolutionné le jeu d’échecs.

Ceux-ci ont permis de revisiter les parties du passé présentées comme exemplaires en distinguant les failles du raisonnement des joueurs, ils sont d’un apport considérable dans la préparation des joueurs en modifiant fortement la théorie des ouvertures, ils ont amené un jeu beaucoup plus pragmatique basé sur des calculs de long terme, loin des conceptions romantiques des joueurs du 19ème siècle à l’exemple de l’américain Paul Morphy (1837-1884). Ils ont même conduit à changer les règles du jeu, notamment en interdisant la pratique des ajournements au 40ème coup, puisque l’ordinateur pouvait alors prendre le relais de la réflexion du joueur. Notons aussi que l’informatique a fortement accru le nombre de cas de tricherie en permettant au joueur de consulter en toute discrétion des applications échiquéennes sur son smartphone, notamment lorsque celui-ci se rendait aux toilettes durant une partie.

  1. L’accélération du temps

La première scène du film « Le joueur d’échecs » de Satyajit Ray (1977) présente deux joueurs débutant en 1856 une partie en poussant comme premier coup le pion devant le roi d’une case. Après l’expansion coloniale britannique, les deux joueurs commencent l’année suivante une nouvelle partie et ouvrent la partie en poussant le pion de deux cases. Derrière ce coup, le réalisateur voulait suggérer l’arrivée d’un monde où la rapidité devient le mot d’ordre. Cet épisode est symbolique de la formidable accélération du jeu.

Alors que la norme du jeu est que les parties se jouent en 1 h 30 pour les 40 premiers coups suivis de 30 minutes pour le reste de la partie, les parties les plus jouées sont des parties rapides (20 mn par joueur), blitz (3 ou 5 mn par joueur) et il se développe sur internet des parties bullet (1 mn par joueur pour l’ensemble de la partie), voire en ultra bullet (30 secondes). Cela conduit à un jeu totalement différent où la conception stratégique cède le pas à la préparation de pièges dans les ouvertures et de tentatives d’arnaques en milieu ou fin de parties. Le raccourcissement de la durée de partie obéit également à des pressions médiatiques et surtout numériques pour rendre le jeu plus attractif, soit en direct devant un public comme à Paris dés 1990 avec le trophée Immopar, soit le plus souvent lors des retransmissions sur des sites de streaming ou de partage vidéo. Et cela fonctionne, la fédération française des échecs a pulvérisé cette année son record d’adhérents avec plus de 68.000 licenciés, soit 10 000 de plus qu’en 2023.

Mac Orlan écrivait en 1941 « Il y a plus d’aventures sur un échiquier que sur toutes les mers du monde », il y a aussi beaucoup d’enseignements à tirer de l’évolution du jeu d’échecs, fantastique miroir de nos propres transformations.

Thierry Libaert

[1] Thierry Libaert. L’homme en échecs, suite et fin. Futuribles. N°292. Décembre 2003.

Thierry Libaert

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