Un homme sort d’une synagogue sise au cœur de Paris. Un individu s’approche. « C’est toi qui tues les enfants à Gaza ? » lui crache-t-il avant de le rouer de coups. Chaque fois qu’un homme est insulté pour sa religion, son ethnie ou bien son orientation sexuelle, c’est le drapeau français et les principes qu’il véhicule qu’on insulte. On ne le dira jamais assez. Mais l’acte n’est celui d’un fou, encore moins un fait divers parmi d’autres. L’islamisme est un danger de société que nous tentons ici d’en dégager les lignes de force.
L’islamisme, idéologie totalitaire du XXIème siècle
Tabasser un arabe, ça s’appelle une ratonade. On se souvient du film d’Yves Boisset Dupont-Lajoie 1, où il brosse un pauvre type, lâche et veule et qui « se fait un bicot » pour se donner l’impression d’exister. L’agresseur de ce juif de 62 ans diffère de ce Dupont-Lajoie au sens où il n’est pas raciste « occasionnel » mais un antijuif de conviction.
L’islamiste est un psychopathe.
La psychanalyse aurait beaucoup à nous apprendre sur ce sujet 2. Combattre l’islamisme en mettant en œuvre un dispositif militaire et de renseignement est une évidence. Mais le problème est éminemment sociétal. Deux questions se posent.
Premièrement, Dieu a-t-il besoin d’un clergé ? Deuxièmement, quelle place accorder à l’athéisme, autrement dit comment faire pour coexister dans une société à dominante laïque ?
Ces interrogations ne sont pas absconses car elles touchent à l’idée même de liberté d’expression. On assiste à un réveil des intellectuels musulmans comme Razika Adnani, Hassen Chalghoumi, Boualem Sansal, Kamel Bencheikh ou encore Kamel Daoud, mais ils sont encore trop peu nombreux.
L’islamisme est un cancer de l’humanité, une perversion de la pensée dont l’objectif est d’éradiquer toute forme de liberté, y compris dans le monde islamique.3
Au Moyen-âge, quand le Ciel de Dieu était trop près de la Terre des Hommes — expression admirable du médiéviste Marc Bloch —, le clergé « au nom de Dieu » expliquait les épidémies comme une colère divine ; mais brûler des hérétiques était bénédiction céleste. « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » avait lancé Arnaud Amaury, en pleine croisade contre les Albigeois. Sans le savoir, le légat du pape venait d’expliquer le mécanisme mental du djihadisme 4
La Toile comme «principal centre d’entraînement » islamiste.
Au fil des siècles, nous sommes passés d’une vérité pseudo-religieuse érigée par un clergé corrompu soutenu par une Inquisition implacable à une vérité pseudo-idéologique sécrétée par un système totalitaire soutenu par d’implacables tribunaux révolutionnaires.
Après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide, le totalitarisme islamiste a pris le relai. Le 11 septembre 2001 en fut l’effroyable préface à une série d’attentats qui endeuillèrent l’Occident. La guerre civile en Algérie dans la décennie 1990 c’était ailleurs, une tuerie entre arabes. Puis, le boas constrictor s’est mis à ramper sur les terres occidentales. Et depuis, la guerre ne s’est jamais refermée. La maîtrise des nouvelles technologies donne aux islamistes une sérieuse longueur d’avance dans l’art d’abrutir les cerveaux. Hausse généralisée de la consommation des drogues, écoles qui ne sont plus des sanctuaires, chômage endémique, immigration incontrôlable, insécurité dans les grandes villes, guerres localisées aux quatre coins du globe, nos sociétés lui offrent d’innombrables débouchés dont l’épine dorsale reste les Frères Musulmans.
Depuis les prisons où les voyous déclassés, en passant par la haine des Blancs, des Juifs, des homos et des femmes, sans oublier la déconstruction coloniale dans les universités ou encore le noyautage associatif les fréristes font de l’entrisme avec un art consommé de la manipulation.
De l’islamisme en Jean’s-basket à l’islamisme en col blanc.
La guerre de Gaza est devenu leur guerre, les Palestiniens leur prétexte, le Hamas, le Hezbollah, les houtistes leurs outils de travail. Dans les établissements scolaires, il est de plus en plus difficile d’enseigner la Shoah, de plus en plus délicat d’évoquer la guerre d’Algérie et de plus en plus dangereux de faire front contre une jeunesse endoctrinée à la maison.
L’Université prise dans la tourmente wokiste, revisite la question coloniale. L’islamo-gauchisme remplace le tiers-mondisme des années 60. Idiots utiles de l’islamisme, que les woke prennent garde : le jour venu les islamistes les dévoreront eux aussi.
En ce qui concerne les médias, les Juifs, quand ils sont dans les camps de concentration sont à plaindre, mais quand Israël use de son droit à la légitime défense on les accuse de génocidaires. L’islamisme se nourrit du numérique. N’importe qui peut y avoir accès. Ses cadres ont bel et bien les pieds dans le XXIème siècle n’en déplaise à ceux qui les renvoient un peu trop vite au Moyen-âge. Ils ont recruté les meilleurs informaticiens. Même les responsables du GAFAM 5 protégés par une législation américaine plus permissive que l’européenne, se posent indirectement comme leurs alliés objectifs 6
Un salopard qui roue de coups un juif sortant de sa synagogue, un Tarik Ramadan qui jubile sur les plateaux de télévision et les amphis d’universités, des hommes d’affaires qui traitent d’égal à égal avec tel ou tel marchand d’armes, c’est cela l’islamisme.
L’islamisme est par essence génocidaire.
Le fondement de l’islamisme c’est d’abord l’éradication du peuple juif, ensuite la décapitation de l’Occident. Comme dit l’autre, à chaque jour suffit sa haine. L’islamiste ne fait aucune différence entre le juif pieux et celui qui ne l’est pas, entre le partisan de Netanyahou et le pacifiste.
Il pense comme le nazi pensait : un juif reste un juif qu’il aille ou non à la synagogue.
L’attaque pogromiste du 7 octobre et plus particulièrement le massacre de la rave party illustre parfaitement ce propos. Le Hamas a volontairement ciblé cette jeunesse parce qu’elle était essentiellement éprise de liberté.
L’islamisme ou la négation de Dieu.
L’islamiste comme l’inquisiteurs médiéval est persuadé de détenir la vraie foi. Il pense, il juge, il gouverne au nom d’Allah.
Cet accaparement du Ciel n’est ni dérive ni perversion, mais un catéchisme de conquête. L’Occident serait-il devenu une civilisation vacillante ?
Il est comme un malade ayant perdu ses défenses immunitaires7. L’islamisme se nourrit d’une telle faiblesse. Nous pensons, à Zone Libre qu’il importe de mener une réflexion de fond sur la question de Dieu, y compris en impliquant les « athées »8 car, c’est en isolant le virus qu’on pourra l’éradiquer et redonner à l’homme cette force spirituelle qui lui permet de choisir son destin soit en Dieu soit ailleurs.
L’agnosticisme n’est pas un rejet mais un questionnement. Dieu n’est pas une « vérité » mais un état d’esprit. L’islamisme comme tous les totalitarismes, entend détruire l’Homme en détruisant Dieu.
Michel Dray
Historien
Président de Zone Libre*
* Pour en savoir plus sur Zone Libre écrire à l’auteur via la Revue Parlementaire et Politique
- Dupont-Lajoie, d’Yves Boisset (1974) ↩
- Zone Libre met en place à partir de juin un groupe de travail sur cette question « les peuples peuvent-ils être psychanalysés à travers leur propre trauma historique ?» ↩
- Un groupe est en constitution sur le thème : islamisme et dérive totalitaire sous la direction de la Juge Internationale Schéhérazade Zerouala (Marrakech) ↩
- Arnaud Amaury, légat du pape à Béziers en 1209. ↩
- GAFAM : Acronyme pour Google, Apple, Facebook, Amazone, Microsoft ↩
- Rappelons la suppressions Facebook du tableau de Courbet « l’origine du monde » jugé impudique alors que des comptes ouvertement djiadistes ont tardé à être fermés au nom de « la liberté d’information » ↩
- Dans Puissance et Décadence (Bouquins, 2022) Michel Onfray explique cet infléchissement qui, selon lui, conduit inexorablement au déclin. ↩
- Un groupe va être créé en coopération avec Marseille-Espérance qui regroupe en son sein les représentants des principales religions sur Marseille d’ici un mois et demi. ↩