Des athlètes célèbres et un arbitre Iraniens réclament l’exclusion de l’Iran de la Coupe du Monde de Football pour non-respect des règles de la FIFA (articles 4 et 16 du Règlement) au regard de l’interdiction faite aux femmes de même pénétrer dans un stade pour assister à un match !
Ils mettent aussi l’accent sur la brutalité avec laquelle le régime iranien réprime le refus du voile obligatoire et l’exigence de liberté des Iraniennes, après les brutalités policières ayant entraîné le décès de la jeune Masha Amini à Téhéran pour avoir mal porté son voile, puis la terrible répression s’abattant sur la population venue au soutien de la protestation des femmes.
Déjà en 2018 ? 2019 ? vingt éminentes personnalités féminines iraniennes menées par la Prix Nobel Shirin Ebadi avaient demandé instamment à la FIFA de sanctionner l’Iran.
Mais en la matière c’est bien la Ligue du droit international des femmes-LDIF, fondée par Simone de Beauvoir qui a été pionnière en discernant dès 2010 l’infraction à la Loi 4 du règlement FIFA que constituait le costume imposé aux joueuses iraniennes qui à l’époque disputaient les qualifications pour les premiers JO de la Jeunesse à Singapour : elles étaient vêtues de la tête aux pieds, et non du maillot, short et chaussettes règlementaires.
L’essence même du sport, quelle que soit la discipline, est fondée sur le caractère universel de la règle.
De plus l’analyse de la LDIF allait au fond des choses puisqu’elle dénonçait un régime instituant une séparation stricte des sexes, assortie de contraintes imposées aux seules femmes.
N’y a-t-il pas là un parfum détestable dont la communauté internationale s’était débarrassée en adoptant la résolution des Nations-Unies condamnant l’apartheid institué par le régime d’Afrique du Sud ?
Apartheid racial, apartheid sexuel, se traduisent par la sujétion à des règles discriminatoires, privatives de droits, s’appliquant au détriment d’une partie de la population.
Alors qu’attendent l’ONU et/ou ses organisations dédiées, telle que la Commission des Droits de l’Homme (sic) pour s’emparer d’une question fondamentale, qui déborde le cadre sportif, et qui touche aux droits universels reconnus à chaque personne indistinctement ?
Ou bien devra-t-on se résigner à ce que l’universel exclue les femmes ?
Annie Sugier
Présidente de la Ligue du droit international des femmes LDIF
Linda Weil-Curiel
Secrétaire générale