La transmission est à la formation ce que l’éducation est à l’instruction ; un étage supplémentaire. En effet si la formation est un transfert de compétences, la transmission est un héritage, avec tout ce que cela comporte de valeurs humaines et de passion.
Les politiques industrielles de ces dernières décennies ont mis l’accent et les budgets sur des actions visant à former les collaborateurs, mais les résultats ne sont pas à la hauteur des espoirs et des moyens financiers engagés. Le constat d’échec est flagrant, l’industrie française manque cruellement de main-d’œuvre qualifiée.
Loin de nous l’idée que les programmes établis par les différentes institutions et organismes soient inefficaces, mais ils sont construits autour de projets éducatifs, alors qu’ils devraient pour être plus efficaces, s’articuler autour des besoins des entreprises.
C’est donc une véritable révolution copernicienne que les politiques vont devoir mettre en place rapidement si l’industrie française veut rester dans la course à l’excellence.
Pour devenir transmission, la formation technique des métiers de l’industrie doit revenir in-situ.
Les évolutions technologiques sont si rapides qu’il n’y a plus de temps pour faire des allers-retours entre entreprise et centre de formation. C’est donc tout un système qui doit être repensé dans son ensemble.
La transmission nouvelle formule doit s’articuler autour de deux axes. Dans un premier temps elle devra capitaliser sur les expériences réussies des entreprises qui ont su ces dernières années, dépasser la crise pour se restructurer et repartir à la conquête de nouveaux marchés. Puis il s’agira, de démultiplier ces réussites en mutualisant avec des entreprises volontaires d’une région un « atelier de transmission des savoirs » qui redonnera du souffle aux métiers de l’industrie.
Ces « ateliers de transmission des savoirs » appelés à devenir, le cœur du réacteur de l’innovation industrielle française, devront s’appuyer sur deux piliers qui font la force de nos entreprises : un savoir-faire ancestral qui mérite d’être transmis aux nouvelles générations et une main d’œuvre locale qui ne demande qu’à être formée dans de bonnes conditions.
Concrètement, ces « centres de transmissions des savoirs », appelés à devenir les véritables bras armés de la stratégie de réindustrialisation de la France, devront s’implanter en région dans le giron d’entreprises volontaires pour permettre la mutualisation des besoins et palier ainsi l’absence de volumétrie rencontrée par les plus petites structures en matière de formation.
Sur le plan humain, l’interaction entre professeurs, collaborateurs, et renforts d’une « réserve industrielle citoyenne » qui devrait être créée, donnera au système une valeur et une efficacité qui lui font aujourd’hui défaut.
Le lien intergénérationnel est en effet primordial pour donner l’élan nécessaire et construire des outils pédagogiques à haute valeur ajoutée.
Ce faisant et grâce à la mise en place de dispositifs d’incitation innovants pour développer cette démarche dans les entreprises, les élus pourront redonner du souffle à l’action politique territoriale. Ils développeront ainsi localement au sein de la nouvelle génération, un véritable sentiment d’appartenance à un métier et à un territoire.
« Ensemble, redonnons du sens à l’industrie française »
Eric Remisz
Dirigeant passionné par le potentiel de l’industrie française