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dans Politique

Dessine-moi une retraite

Vincent MilletParVincent Millet
3 mars 2023
A propos de l’article 47-1 de la Constitution

Elisabeth Borne annonçait début février que le gouvernement allait « bouger » et montrait sa bonne volonté en rabaissant de 44 à 43 ans la durée de cotisations pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans. Coût de l’opération : entre 600 millions et un milliard d’euros. Prix qui s’ajoute aux six milliards d’euros déjà accordés en diverses mesures sociales. Cela commence à grignoter les 13 milliards d’économie que ladite réforme devait engranger.

La question qui se pose alors est de mesurer la pertinence d’une réforme qui bientôt ne cherchera même plus à masquer les véritables enjeux. Alain Minc a récemment rappelé que finalement l’âge de départ différé était une sorte de gage donné au marché : on rassure son créancier en montrant sa vertu. Si la réforme n’avait pas lieu, nous prévient Alain Minc, le marché pourrait se crisper, les taux d’intérêt de notre dette pourraient augmenter de 1 %, et nous valoir 150 milliards en dix ans !

C’est bien, selon Minc, la portée symbolique de cette réforme qui, grâce à ce totem supposé de l’âge, viendrait rassurer nos partenaires financiers et éviter des conséquences qui déborderaient largement le seul déficit des retraites.

Déjà il y a cinq ans, alors que la réforme par point relevait d’un changement complet de logiciel, réforme systémique donc, Edouard Philippe avait cru bon de brandir un âge pivot de 64 ans, alourdissant une réforme par un critère paramétrique, qui eut pour effet immédiat d’enrhumer le plus réformiste des syndicats. En rassurant cet « être primaire » qu’est le marché, selon l’expression de Minc, on fragilise la confiance des Français qui par ailleurs observent avec méfiance la valse à trois ans d’une réforme à l’autre (la réforme à points ayant été adoptée par l’Assemblée nationale en 2020).

De réformes interchangeables en concessions inévitables, on comprend bien que ce n’est pas l’ampleur des déficits qui crée une telle urgence et qu’on pourrait s’éviter une crise sociale en prenant quelques mesures relevées par l’économiste Daniel Cohen dans L’Obs : « accélération de la réforme Touraine, portant à 43 ans la durée de cotisations, et hausse d’un point des cotisations vieillesse » (Obs du 02 au 08 février 2023). Au lieu de quoi, on vend une retraite qui serait, tout à fait juste selon le gouvernement, le moins injuste possible selon Minc, et parfaitement injuste selon la rue. La vérité est moins partisane, non pas qu’il n’y ait pas des réformes de droite ou de gauche, mais l’orientation doit se faire à la lumière de la constatation et de l’observation de ce qui ne fonctionne plus.

Il faut donc mettre les pieds dans le plat et ne pas craindre de repenser les régimes spéciaux d’hier pour aborder une véritable justice sociale en corrélation avec l’espérance de vie, réaffirmer les critères de pénibilité dans des métiers parfois occultés à l’instar des déménageurs, de la santé, du médicosocial, du handicap…

Des régimes spéciaux qui, souvent, ne représentent plus depuis longtemps l’équité républicaine mais qui s’accrochent, au nom de celle-ci, à leur pré carré. Quand le corporatisme se vit comme un égalitarisme, au mieux à l’aune d’une naïveté intéressée, au pire avec une mauvaise foi assumée, le débat est mis hors-jeu. Pourquoi les danseurs de l’opéra de Paris bénéficient-ils d’un régime très spécial qui leur permet de prendre leur retraite entre 40 et 42 ans (régime datant de Louis XIV, une époque où l’espérance de vie était de 25 ans, moyenne certes tronquée par le fort taux de mortalité infantile mais plus de 300 ans plus tard, le régime parait pour le moins anachronique), alors que leurs homologues de province sont laissés pour compte ? Il va de soi que l’effort physique engagé pendant des années ne permet pas d’aller au-delà de la quarantaine mais les employés de l’opéra de Lyon restent salariés à la ville quand ils ne peuvent plus danser.  Pourquoi une telle différence de traitement ? Prestige oblige ? Soit, mais alors imagine-t-on les enseignants du prestigieux lycée Louis-Le-Grand partir avec une telle avance sur leurs collègues travaillant en zone d’éducation prioritaire (alors que la justice sociale prônerait plutôt l’inverse !) ?

Les exceptions accordées ou les acquis sociaux d’hier peuvent parfois virer aux avantages dont la justice sociale n’est plus, loin s’en faut, l’unique boussole.

Ce ne sont bien évidement pas la centaine de merveilleux danseurs de l’opéra de Paris qui créent le déficit mais puisque d’aucuns semblent penser en termes de symbole, celui-ci en est un qui mérite au moins d’être énoncé.

Un professeur des écoles qui fait cours 27 heures devant élèves, qui assure l’accueil, qui surveille la cour de récréation, qui n’a pas moins de temps de préparation et de correction, n’a-t-il aucune légitimité à partir plus tôt en retraite qu’un collègue de collège ou lycée qui selon le concours obtenu fait 18 ou 15 heures devant élèves ? Hors de la question des retraites, il m’a toujours semblé étrange de voir avec quelle docilité les enseignants du primaire acceptaient une charge horaire si disproportionnée avec leurs collègues du secondaire, comme si, passé le CM2, un élève devenait tellement plus intelligent qu’un spécialiste s’imposait dans chaque discipline (pourquoi pas, la qualité de l’enseignement ne peut en être que meilleure, même si beaucoup de pays d’Europe pratiquent la bivalence au collège) avec pour ce dernier une présence dans l’établissement de 10 heures de moins. Etre de gauche, ce n’est pas défendre cette bizarrerie, c’est la dénoncer, n’en déplaise à ceux qui confondent justice sociale et prérogative ordinaire. « Traitre » pourraient me souffler en salle des profs les plus endurcis du système. Comment leur faire comprendre qu’il s’agit, ici comme ailleurs, d’une question d’hygiène intellectuelle ?

On ne peut pas aborder la question des retraites sans prendre en compte la vie au travail dans son ensemble.

Jouer cartes sur table n’est pourtant pas si difficile : il suffit de regarder l’espérance de vie en bonne santé selon les catégories socio-professionnelles. Sachant que 25 % des plus modestes sont morts à 60 ans, tout le monde peut convenir de l’inégalité de l’accroissement de l’espérance de vie. Donc le débat démocratique est urgent pour ne pas sombrer dans des postures où les uns se proclament « incarnation du peuple », comme si celui-ci était un et indivisible, et les autres s’accrochent bec et ongles à une réforme qui sera déjà obsolète dans 4 ou 5 ans. Le gouvernement manque de vision d’ensemble en réduisant son action à un service après-vente d’un programme qui prévoyait cette réforme : nous ne faisons que ce pour quoi nous avons été élus répètent en chœur les réformateurs zélés, feignant d’oublier au passage que cette élection ne valait pas adhésion systématique. Le vote barrage contre le RN n’a pas échappé à Macron : « Ce vote m’oblige pour les années à venir. » Une année a suffi, nous y voilà, la rue a rappelé au président son ancienne déclaration : l’aversion au RN ne vaut pas adhésion à Macron.

Quant à ceux qui s’inventent « incarnation du peuple », et qui ont fermé la porte au débat parlementaire, ils oublient qu’il n’y a pas qu’une façon d’être contre une réforme, tant sur le fond que sur la forme. Quand LFI s’autorise à parler à la place des syndicats (ou à empêcher la majorité de s’exprimer), au nom d’une unité contestataire dont il voudrait prendre le leadership, les responsables syndicaux affirment leur mécontentement : pas de chasse gardée sur l’autel de la contestation. Sans se donner la peine de préciser que cela vaut aussi pour eux-mêmes ! Il y a des contestataires de toutes sortes : untel qui voulait la réforme à points, tel autre qui ne jure que par l’âge pivot à 60 ans, là on ne défend que son intérêt, ailleurs on est prêt à remettre en cause son intérêt au profit du moins classé, pour les uns la justice sociale commence et s’arrête à eux, pour d’autres elle demande un véritable débat qui n’a pas eu lieu, il y a ceux qui sont et qui seront systématiquement contre Macron, ceux qui sont contre toute réforme, ceux qui manifestent en silence, ceux qui crient, ceux qui chantent…..Peut être le plus sage est celui qui, comme Jacques Julliard, dit simplement : « Pouce ! » (Marianne du 02 au 08 février 2023). Gouverner est l’art de tenir le gouvernail, et le bon marin se reconnait par sa capacité à « se mettre à la cape » qui parfois est la seule alternative pour calmer la situation et prendre les bonnes décisions (se mettre à la cape permet de stabiliser le bateau quand le vent et la mer sont forts).

Pour combler le déficit des retraites, on évoque souvent trois options : baisser les pensions, augmenter les cotisations ou travailler plus longtemps. Le gouvernement a choisi la troisième se privant des deux autres comme si on ne pouvait pas conjuguer un peu des trois.

Demander aux retraités et aux actifs les plus aisés de participer à l’effort collectif serait relativement indolore et permettrait aux laissés-pour-compte de la réforme de ne plus avoir le sentiment justifié que le gouvernement joue son va-tout à leurs frais.

D’autre pistes ? Au moins une, pas très populaire à droite. Emettez l’idée, comme le propose l’organisation Oxfam, de taxer de 2 % les 42 Français les plus riches pour éponger les 12 milliards manquants, et vous voilà ipso facto cataloguer dans le camp des envieux, malveillants et autres rancuniers. Que les plus virulents des ultralibéraux baissent la garde : taxer un peu n’est pas éradiquer ! Il ne s’agit pas de céder à cette chasse aux riches qui s’imagine éradiquer la pauvreté en éradiquant la richesse, car à ce jeu-là, il ne restera que la pauvreté. Malgré tout, quand les inégalités et la répartition des richesses atteignent l’indécence, on doit pouvoir sortir de sa boîte à outils une taxe qui corrige cette ignominie. Daniel Cohen a récemment rappelé que le chef économiste de la Banque centrale européenne, Philippe Lane, propose de taxer les 10 % des plus riches pour aider les 40 % de plus pauvres pour faire face à la crise liée à la guerre en Ukraine. Rien de démagogique ni de populiste que d’envisager de faire de même pour les retraites.

Quant à imaginer un collectif, guidé par l’initiative d’un de ces 42, qui choisirait en quelques sortes de s’auto-taxer, je vous laisse le choix du vocable qui caractériserait l’instigateur d’une si belle idée : rêveur, illuminé, incompétent, humaniste du dimanche, simple d’esprit… Il y aurait pourtant si peu à perdre financièrement, pour eux, et tant à gagner moralement !

Bigre, le présent vient précisément de couper le souffle du conditionnel : un groupe de plus de 200 millionnaires a demandé, lors du forum économique de Davos, à être taxé pour le bien commun.

Une lettre adressée aux dirigeants mondiaux affirme leur volonté d’investir dans un avenir meilleur. Cette initiative montre qu’il serait temps, comme le propose le philosophe allemand Markus Gabriel, de quitter cette vieille grille de lecture qui n’entrevoit le monde depuis 200 ans qu’à travers l’opposition capitalisme/étatisme. Le capitalisme néolibéral débridé doit souvent être corrigé par les interventions de l’Etat mais « l’économie de marché n’est pas par nature l’ennemi d’une bonne vie, elle n’a pas pour conséquence mécanique l’exploitation d’êtres humains » (Markus Gabriel, N’ayez pas peur de la morale, JC Lattès p. 407).

En attendant, plutôt que de crier au loup, commençons par s’appliquer à soi-même l’effort qu’on demande aux mieux lotis car on est toujours le mieux loti de quelqu’un. Encore une fois, ce n’est qu’en jouant cartes sur table, qu’on évitera les malentendus et les confusions. L’effort collectif semble parfois déserter la vie sociale, ne laissant place qu’à des réflexes individualistes et corporatistes dans lesquels chacun ne pense qu’à défendre son territoire social au risque de mettre en péril une assurance retraite qu’il va bien falloir sauver d’une manière ou d’une autre.

Mais à ce jeu risqué ou le gouvernement semble vouloir faire tapis, sans avoir pris le temps d’un véritable dialogue avec les syndicats, la colère risque de s’incarner en 2027 dans le RN qui, cette fois ci, pourrait bien commencer en pole position et l’emporter à l’arrivée. Macron et Mélenchon auront ainsi déroulé le tapis à Marine Le Pen (ou son successeur) par l’acharnement réformiste de l’un et l’obstruction anti-démocratique de l’autre.

Vincent Millet
Enseignant à Tours

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