En faisant « le serment à la jeunesse de léguer une planète plus vivable », Emmanuel Macron a mis l’écologie au cœur de son quinquennat, et c’est à l’Assemblée que les premières actions seront engagées. La planification que l’on évoque depuis quelques semaines dépasse la simple méthode puisqu’il s’agit d’organiser les territoires en vue d’un objectif : la transition écologique. Entre problématiques énergétiques, logements ou bien encore mobilité, c’est aujourd’hui que nous devons tous nous emparer du sujet qui rythmera le rôle des futurs députés au Parlement. Oui à l’accélération sur ce sujet majeur mais non à la radicalisation.
D’une planification économique à une planification écologique
C’est en 1946, sous l’impulsion du Général de Gaulle que le premier commissariat au Plan fut créé pour accompagner la reconstruction de notre pays dévasté par la Seconde Guerre mondiale. Objectif : une croissance rapide et productive pour redonner à la France un rôle économique nationale mais aussi internationale. C’est dans les années 2000 que la planification verte est apparue comme une nécessité pour concevoir le passage d’une économie polluante à une économie vertueuse en repensant nos modes de consommation. La pandémie que nous avons traversée a accéléré cette urgence, comme en témoigne le rapport de France Stratégie publié le 8 mai dernier qui propose la création d’un « secrétariat général aux Soutenabilités » afin d’orchestrer la réflexion de la transition à sa mise en place effective. Le mouvement est d’ores et déjà en marche au niveau national avec la construction de nouveaux EPR, le développement de l’éolien en mer ou bien encore la rénovation thermique des bâtiments. Le tout, accompagné de subventions complémentaires afin de gagner en efficacité et donc en rapidité. La reprise économique s’effectuera en libérant notre potentiel de croissance verte, avec un tiers des 100 milliards d’euros prévus pour le plan France Relance dédié au développement durable.
Face à la lourdeur de l’appareil administratif, la planification est l’outil le plus approprié pour allier méthode et coordination des différents acteurs mais surtout objectifs chiffrés pour en évaluer l’efficacité.
Le local, réacteur du dispositif au service de la planète
La rénovation est l’un des leviers sur lesquels, députés et maires devront travailler de concert pour faire face au gouffre énergétique des bâtiments, que ceux soient les lieux d’accueil comme les écoles, par exemple, mais également les logements. Le gouvernement prévoit d’accompagner 700 000 Français par an dans la rénovation de leur domicile. De même, la mobilité devra être repensée, en développant des pistes cyclables adaptées à tous, afin que chacun puisse se sentir libre d’utiliser son vélo en toute sécurité et que petit à petit le « réflexe vélo » se développe chez toutes les familles. Il est essentiel que chacun d’entre nous ne se sente pas bridé dans l’utilisation d’un mode de circulation vertueux sous prétexte que sa sécurité et celle de ses enfants soit un sujet qui l’incite à privilégier la voiture. Dans un esprit d’apaisement, puisqu’il ne s’agit pas d’opposer les modes de circulation, la mise en place d’une offre à moins de 100 € par mois pour l’utilisation d’une voiture électrique va être généralisée. De quoi permettre à tout un chacun de bénéficier d’un véhicule zéro émission à un prix tout aussi attractif, si ce n’est plus, qu’une voiture thermique au regard de la flambée du coût de l’énergie que nous connaissons actuellement. Ce développement devra également passer par le déploiement de bornes de recharges électriques qui manquent cruellement sur nos territoires. De même, dans les villes fortement urbanisées, comme celles de l’Île de France, les constructions à tout va qui n’empêchent pas l’augmentation du prix de l’immobilier devront cesser pour recréer des espaces de fraîcheurs, végétalisés.
Il n’est plus possible de bétonner nos villes ou de parquer des familles dans de petits appartements sans repenser totalement notre façon de vivre au quotidien.
Maintenons les parcs et les squares dans nos communes, créons de nouveaux espaces arborés. Non, la plantation d’arbres ne doit pas être uniquement un vœu pieu mais bien un engagement politique au service de notre santé, de notre qualité de vie. Oui, la santé environnementale doit être au cœur de notre dispositif de prévention ! Le Conseil économique, social et environnemental vient d’ailleurs de se prononcer en faveur d’une « politique nationale de santé environnementale au cœur des territoires ». Parmi les mesures proposées, 7 concernent directement les collectivités territoriales.
Ainsi, les futurs députés, en concertation avec les acteurs locaux, auront la responsabilité majeure d’être des acteurs sincères, concernés mais aussi accompagnés d’experts de la transition écologique.
Il n’y a plus de temps à perdre et nous ne pouvons plus nous contenter de vaines promesses. Place aux actes !
Aurélie Taquillain
Conseillère régionale d’Ile de France
Elue de Courbevoie